Unilever, Alstom... patrons et politiciens se moquent de nous05/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1660.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Unilever, Alstom... patrons et politiciens se moquent de nous

Vendredi 28 avril, nous sommes allés à près de 300 au siège à Paris. En plus des délégués, une trentaine de travailleurs ont pu s'infiltrer au travers du barrage de police pour pénétrer dans le siège.

Une nouvelle fois le PDG nous a vanté les mérites du repreneur pressenti, la firme espagnole Bilore qui, après le licenciement des 435 salariés de Lever-Haubourdin, en reprendrait de l'ordre de 230, avec " de bonnes perspectives industrielles " !

Mais les rencontres parisiennes ont du bon, car au rendez-vous chez le PDG, il y avait aussi des représentants de Fralib, une entreprise de Lever du Havre, fermée il y a deux ans et à qui la direction de Lever avait promis que tout le monde serait reclassé et qu'un complément salarial serait versé. En réalité, il y a encore à ce jour 17 salariés au chômage, ceux qui ont été repris travaillent 10 à 11 heures par jour pour le SMIC, sans que les heures supplémentaires ne soient payées, mais seulement récupérées plus tard. Quant au complément salarial... personne n'en a jamais vu la couleur !

Cela n'empêchait pas le PDG de maintenir ses affirmations aux travailleurs d'Haubourdin alors que devant lui elles étaient démenties par les représentants de Fralib !

Un représentant des salariés de Lever, excédé, a fini par lui déclarer " que le seul qui devrait être licencié ici, c'est vous ".

Mardi 2 mai nous sommes allés à 300 de Lever et Bénédicta à Rotterdam, au siège d'Unilever, où paraît-il une réunion des actionnaires devait se tenir.

Nous n'avons rencontré que des directeurs de Lever Pays-Bas et Unilever qui voulaient nous convaincre qu'il était juste que nous perdions notre emploi pour que le groupe ne disparaisse pas dans la compétition mondiale, en clair... que nous acceptions le chômage pour que les actionnaires continuent à augmenter leurs profits ! La police à cheval et à pieds a chargé notre petit cortège qui tentait de manifester dans les rues autour du siège !

Vendredi 21 avril, Martine Aubry avait déclaré aux délégués, à l'issue de la manifestation à Lille des quatre entreprises Alstom, Bénédicta, Case et Lever, qu'il y avait " des solutions pour un repreneur " pour l'Alstom à Lys-lez-Lannoy. En fait de repreneur, les syndicats ont reçu la convocation pour le prochain comité central d'entreprise avec à l'ordre du jour la liquidation pure et simple de l'usine et le licenciement de 255 des 310 salariés, sans aucune évocation d'un éventuel repreneur.

La plupart du temps, le repreneur " qui va sauver des emplois ", mis en avant par les pouvoirs publics et les patrons, ne sert qu'à faire espérer jusqu'au bout et limiter la mobilisation des travailleurs. Aucun patron ne reprendrait des salariés trop mobilisés, dit-on aux futurs licenciés !

Pourtant, la quasi-totalité des entreprises ont fermé ces dernières années, sans qu'il y ait de lutte vraiment importante et sans qu'il y ait de repreneur.

Alors, tous les travailleurs menacés de licenciement doivent prendre conscience qu'il faut une mobilisation importante et déterminée, qu'il faut un regroupement des luttes de toutes les entreprises concernées, pour imposer aux patrons qui licencient : des indemnités de licenciement très élevées, des préretraites au moins à partir de 50 ans et sans perte de salaire, des garanties de salaires pour ceux qui retrouvent un travail souvent payé au SMIC, et cela avec la garantie des pouvoirs publics.

Et il faut aussi que cette mobilisation s'amplifie, pour finir par imposer l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits.

Et c'est bien notre perspective !

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