Le Parlement européen et les OGM : Des trusts génétiquement capitalistes21/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1658.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le Parlement européen et les OGM : Des trusts génétiquement capitalistes

Le Parlement européen vient de voter majoritairement l'autorisation, sous certaines conditions, des cultures d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Ce vote doit encore être entériné par le Conseil des ministres - qui dispose de la réalité du pouvoir - mais cela semble acquis. On ignore quels sont les risques à long terme des OGM, sur l'organisme des humains et des animaux d'abord, sur les résistances aux antibiotiques qu'ils pourraient entraîner ensuite, et enfin sur les cultures non génétiquement modifiées voisines qui pourraient être contaminées.

Ce qui est certain, c'est que cela rapporte gros aux firmes de l'agro-alimentaire qui fabriquent ces OGM et qui les vendent aux agriculteurs : les rendements augmentent, les végétaux sont plus résistants, et... l'argent rentre !

Les firmes en question ont dépensé 350 millions de francs en frais de lobbying pour faire passer ce vote. C'est un investissement rentable comme on voit, car l'argent judicieusement employé peut modifier certaines opinions. C'est une transcroissance qu'on a observée depuis fort longtemps.

Lors du débat, un amendement proposait que les firmes productrices d'OGM soient civilement responsables de tous dommages éventuels pouvant survenir du fait de leur usage. Le Parlement européen a rejeté cet amendement. Pourtant, si l'on est si sûr qu'il n'y a pas de risques, les firmes agro-alimentaires auraient dû accepter cet amendement sans crainte. Mais les trusts sont partisans du principe de précaution... pour le capital. Et donc, si jamais il arrivait quelques catastrophes, ce serait aux Etats, ou à on ne sait trop qui, de payer, mais pas aux responsables.

Ce jour-là on viendra nous expliquer, comme pour l'affaire de l'Erika, que ce n'est pas aux trusts de payer, mais à la collectivité. Les gènes du capitalisme sont très résistants.

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