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- Lutte ouvrière n°1658
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Leur société
La " nouvelle économie ", feuille de vigne d'un capitalisme sénile
La " Nouvelle Economie " est la coqueluche des médias qui n'ont plus que ce mot à la bouche. Au point qu'il devient fréquent d'entendre les commentateurs économiques parler, par opposition, de l'" Ancienne Economie ", avec un brin de mépris dans la voix, comme si cette dernière était en voie de disparition.
Mais si c'était le cas, c'en serait fini de la quasi-totalité des industries de production, de l'énergie, etc. Les apologistes de la " Nouvelle Economie " n'auraient plus ni Jaguar ni Rolls Royce pour parader, ni électricité pour alimenter les relais du réseau Internet ou de téléphonie mobile sur lesquels ils disent fonder tant d'espoirs. Sans produits matériels à vendre, quel avenir aurait le fameux secteur du commerce électronique dont on dit monts et merveilles ?
Et puis, d'où viendraient les centaines de milliards qui se portent aujourd'hui sur les actions de la " Nouvelle Economie " ? Parce qu'en terme de profits, la " Nouvelle Economie " n'est qu'un avorton face aux mastodontes de l'" Ancienne ". D'abord parce que la plupart des entreprises de haute technologie en sont encore au stade de faire des dettes plus que des profits. Mais surtout parce que, quoi qu'en disent les économistes bourgeois, le travail humain reste encore la seule source de création de valeur. Si les profits augmentent, ce n'est pas parce que la " Nouvelle Economie " crée plus de valeurs, c'est parce que l'exploitation du travail dans les industries de production a augmenté, grâce à l'augmentation des cadences, à l'annualisation du temps de travail, et à la précarisation de l'emploi. Et si la " Nouvelle Economie " se développe, c'est presque uniquement de façon parasite, sur la valeur créée par la classe ouvrière dans les autres secteurs de l'économie.
De toute façon, cette distinction entre " nouvelle " et " ancienne " économie a d'autant moins de sens que ce sont les mêmes capitaux qui vont et viennent de l'une à l'autre pour en extraire les profits réels ou pour spéculer sur des profits anticipés. Il n'y a pas deux capitalismes, mais un seul, sénile au point que ses apologistes en sont à se raccrocher à des mirages comme celui de la " Nouvelle Economie " pour pouvoir prétendre qu'il a quand même un avenir, malgré sa crise permanente et son incapacité de plus en plus flagrante à répondre aux besoins de l'humanité.