Erika : Le mépris TOTAL21/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1658.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Erika : Le mépris TOTAL

Onze municipalités du littoral atlantique ont décidé de traîner Total devant les tribunaux pour l'obliger à nettoyer les sites pollués par le naufrage de l'Erika. En réponse, la compagnie pétrolière menace de n'apporter aucune aide quant au financement des chantiers de nettoyage ouverts sur ces communes.

Cette tentative d'intimidation et ce chantage sont bien révélateurs des méthodes du pétrolier, habitué à dicter ses volontés partout dans le monde et affichant le plus profond mépris pour les populations victimes de sa course effrénée au profit. Un mépris et un chantage que son porte-parole Thomas Fell n'a pas dissimulés en déclarant dans le quotidien Libération du 18 avril : " Mordre la main tendue n'est pas très constructif. On travaillera avec une meilleure volonté dans les communes n'ayant pas engagé d'action en justice contre nous ".

Encore faudrait-il que cette volonté existe. Il faut rappeler que quelques jours après la catastrophe, afin d'essayer de redorer leur image, les représentants de la compagnie avaient largement fait savoir qu'ils débloquaient une enveloppe de 50 millions de francs pour participer, sur la base du volontariat, aux opérations de dépollution des côtes. Mais une fois passé l'effet d'annonce, la réalité est tout autre : non seulement le montant de cette enveloppe s'avère dérisoire au regard des dégâts causés par le pétrolier, mais TotalFinaElf n'a fait preuve d'aucun empressement pour débloquer les fonds et ouvrir des chantiers. Plus de quatre mois après le naufrage, la compagnie laisse toujours l'essentiel du nettoyage à la charge des petites communes et des bénévoles.

Quant aux responsables du gouvernement, ils se murent dans un silence complice. Pourtant, ils pourraient imposer le respect du principe " pollueur, payeur " et obliger TotalFinaElf à mettre immédiatement et sans conditions au service des communes les moyens financiers dont elles ont besoin. Le groupe, qui a réalisé 27 milliards de bénéfice l'an dernier, en a largement les capacités. En tout cas plus que les communes touchées par son pétrole.

Partager