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- Lutte ouvrière n°1655
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Dans les entreprises
NUM (groupe Schneider) Argenteuil - 95 : " remballez votre plan ! "
Le 20 janvier la CGT dévoilait qu'un plan massif de suppressions d'emplois était en préparation chez NUM, filiale du groupe Schneider qui fabrique et vend des commandes numériques pour machines-outils.
Un chiffre de 80 suppressions de postes sur les 300 du site d'Argenteuil était avançé. L'émotion était grande et, au débrayage proposé par la CGT, environ 140 travailleurs de tous les services se retrouvèrent dans le hall d'accueil, pendant qu'une délégation délogeait le directeur d'une "vidéoconférence". Celui-ci dut accepter de discuter puis d'ouvrir des négociations avec les syndicats (CAT, syndicat maison, CGT et une délégation de travailleurs). Selon la direction "les pertes de NUM étaient telles que la survie de l'entreprise se posait, qu'une réorganisation était nécessaire qui allait impacter l'emploi" (sic). En fait, le groupe Schneider a vu ses actions augmenter de 35 % en 1999 et, même si cette année n'a pas été un cru exceptionnel pour la direction, de toutes façons, le refrain patronal qui prétend que " NUM perd de l'argent depuis des années " ne varie pas même quand des records de vente sont battus
Suite au débrayage, un constat fut signé entre direction et syndicats stipulant que " pendant 8 semaines des négociations allaient s'ouvrir afin qu'une solution individuelle soit trouvée pour chacun, personne à l'ANPE, et cela dans la sérénité ". On entra alors dans une curieuse période de négociations tous azimuts, sans vagues. A la finale, malgré les trésors d'argumentation déployés par les syndicats pour contre-argumenter, faire voter un contre-plan par le personnel, la direction s'en tenait à son projet initial : supprimer 80 emplois et par des " mesures d'âge, d'aide à la mobilité, d'externalisation de 15 travailleurs chez un sous-traitant ", tenter que cela se fasse en douceur ! Bref un " plan social " qui ne disait pas son nom !
Depuis la mi-mars, les syndicats ont finalement changé d'attitude, dénoncent les suppressions d'emplois et organisent réunions et invitations surprises des travailleurs au CE . Pour l'instant le mécontentement ne fait que monter, et 80 à 100 travailleurs de tous les secteurs de l'entreprise y participent. Chaque jour des actions sont prévues et le 28 mars un comité d'accueil de plusieurs dizaines de travailleurs était présent devant l'entrée de l'entreprise avec banderoles, autocollants " Non aux licenciements chez NUM " pour s'adresser à leurs collègues et montrer à la direction de NUM leur refus des suppressions de postes. La direction maintient son projet, mais le fait que le personnel de tous les services commence à se mobiliser peut changer la donne.