La société baptisée maintenant Total Fina Elf pour n'oublier personne, a tenu son assemblée générale, troublée par des manifestants et par quelques petits actionnaires peu contents de se trouver associés, à leur corps défendant, à la catastrophe de l'Erika.

Malgré ces troubles, la nouvelle société affiche des bénéfices mirobolants pour l'année 1999 : 25 milliards de francs, soit plus du double de l'année précédente.

Si cette société avait dû payer de sa poche le nettoyage des côtes souillées par le pétrole de l'Erika, il lui aurait fallu embaucher, disons 10 000 personnes durant six mois. Avec 8 000 francs de salaire par mois, par exemple, en y ajoutant les charges sociales, on arrive à un total d'environ 800 millions de francs. Une somme considérable, certes, mais qui après tout n'est que le trentième (le trente-troisième exactement) des bénéfices. Mais les actionnaires veulent 33 / 33e et c'est donc l'Etat (militaires, pompiers) et les bénévoles qui ont travaillé gratuitement... pour les bénéfices du géant du pétrole !