A Marseille, la semaine qui a précédé le départ d'Allègre a été particulièrement chargée : deux montées en train à Paris pour manifester avec des enseignants grévistes de toute la France et, en même temps, des manifestations à Marseille d'une grande ampleur.

Mardi 21 mars plus de 150 enseignants de lycées professionnels ont pris le train pour manifester à Paris et certains sont restés afin de participer à la coordination nationale.

Pendant ce temps se déroulait une grande manifestation à Marseille. Une partie des manifestants occupait la gare Saint-Charles afin d'obtenir de la SNCF le nombre de places nécessaires à la montée du vendredi 24 mars.

Le vendredi 24 il a fallu deux trains pour permettre aux manifestants de rejoindre Paris et la Bastille, mais toutes les places n'ont pas été utilisées car il fallait, pour accéder au train, passer un premier barrage de police, un deuxième de contrôleurs de la SNCF et un troisième du SNES ; cela a découragé des manifestants qui n'avaient pas eu à temps leur contremarque. Mais, en même temps que celle de Paris, une manifestation qui regroupait près de 10 000 enseignants se déroulait à Marseille. Cela a été un réel succès.

La mobilisation continue : les différentes coordinations ont maintenu la manifestation de mardi 28 mars. Considérant le départ d'Allègre comme une première victoire, les enseignants des lycées professionnels précisent dans un de leurs tracts que, si les ministres passent, leurs projets, eux, risquent de s'incruster.

Des enseignants du primaire, surtout ceux qui enseignent dans des quartiers défavorisés de Marseille, sont aussi mobilisés.

Certains responsables syndicaux se demandaient s'il était bien raisonnable de continuer la grève alors que le ministre était parti. Ainsi un responsable du SNU IPP se donnait pour tâche désormais de " désintoxiquer les assemblées générales ".

La manifestation du mardi 28, qui regroupait les enseignants grévistes, a rassemblé plus de 1 300 participants, ce qui n'est pas négligeable, compte tenu des annonces gouvernementales et de la fatigue des grévistes qui sont, pour certains, en grève depuis près de huit semaines.