Avec Lang, le pire est toujours possible31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Avec Lang, le pire est toujours possible

L'abandon de la compétition pour la mairie de Paris vaut à Jack Lang un portefeuille de ministre, c'est mieux qu'une messe.

Il retrouve donc un ministère qu'il a déjà fréquenté d'avril 1992 à mars 1993. A l'époque, il devait calmer la contestation étudiante qu'un projet de son prédécesseur d'alors - Jospin ! - avait fait naître. Conseillé par... Allègre, Jospin avait tenté, sans succès, une réforme de l'enseignement supérieur.

Lang était venu jouer les pompiers avec succès, puisque moyennant quelques aménagements, il avait réussi à la faire accepter aux étudiants. Il a ensuite tenté différentes réformes notamment dans les lycées. Mais la chute du gouvernement socialiste en 1993 ne permit pas son application.

Il se retrouve aujourd'hui dans un rôle analogue sauf que la réforme envisagée par Allègre, d'une tout autre ampleur, a mobilisé contre elle enseignants, parents et élèves. Si la détermination des adversaires de la réforme Allégre reste forte, Lang aura peut-être du fil à retordre. On ne peut que le souhaiter.

En 1992-1993, signe que les difficultés étaient moindres, Lang cumulait les fonctions de ministre de l'Education nationale avec celles de la Culture, sa spécialité depuis 1981, au point que même pendant la période de 1986-1988, où la droite était censée avoir repris le gouvernail, il se comportait comme s'il était toujours ministre de la Culture faisant de l'ombre au ministre en titre.

La Fête de la musique ou la techno-parade sont des initiatives de Lang plutôt appréciées mais, s'il est parvenu à tripler le budget de la Culture, l'argent n'a pas forcément été au plus utile. Lang a en général préféré distribuer l'argent aux activités culturelles les plus voyantes... et susceptibles d'assurer sa publicité personnelle, plutôt que d'élargir les possibilités culturelles pour le plus grand nombre ce qui aurait nécessité d'autres efforts et d'autres budgets, une autre politique en somme.

Et puis, preuve qu'avec Lang, il faut s'attendre à tout et souvent au pire, ce ministre socialiste et laïque a profité de son bref passage à l'Education nationale pour faire bénéficier l'enseignement catholique des mêmes avantages que l'enseignement public, en signant en janvier 1993 un accord sur la formation des maîtres du privé.

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