Le PDG de Moulinex, Pierre Blayau, vient de donner le détail du plan de restructuration du groupe. On avait évoqué 1500 ou 2 000 suppressions d'emplois, ce sera finalement 2 100! En France, le groupe compte passer de neuf sites industriels à trois d'ici 2 003. En particulier, les usines de Cormelles et de Falaise dans le Calvados, qui regroupent près de 1200 employés, sont menacées de fermeture. Si ce plan se réalise, Moulinex aura supprimé, en six ans, la moitié de son effectif.

Le PDG évoque la crise en Russie et la concurrence, ce qui aurait entrainé un endettement de 2,8 milliards de fi-ancs. Il explique qu'il faut redonner confiance aux actionnaires. Mais même si c'est vrai - et les chiffres restent à vérifier -pourquoi serait-ce aux travailleurs d'en faire les frais ?

Pourquoi les intérêts des actionnaires, parmi lesquels on trouve le multimilliardaire Georges Soros, devraient-ils passer avant les emplois ?

Durant des dizaines d'années, Moulinex a rapporté des centaines de millions de francs aux capitalistes qui en ont été propriétaires, comme aux actionnaires actuels. Le groupe a de plus bénéficié largement des fonds publics sous forme de multiples subventions. Il a été ainsi l'un des premiers à recevoir les aides dans le cadre de la loi de Robien, en 1996, afin d'éviter les suppressions d'emplois.

Alors la moindre des choses serait que tout ce magot, accumulé sur le dos des travailleurs, serve aujourd'hui à garantir un emploi et un salaire à tous les salariés du groupe.