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Hôpitaux : Aubry tourne autour du pot
Martine Aubry se montre prête à discuter de toute une liste de points particuliers concernant les hôpitaux publics - sauf du problème général de l'augmentation des effectifs. C'est pourtant la revendication essentielle du mouvement de lutte des travailleurs hospitaliers qui dure depuis trois mois et qui l'a amenée à fixer un calendrier de négociations.
A la dernière rencontre avec les syndicats, mardi 22 février, elle avait mis le sujet des services d'urgences à l'ordre du jour. On se souvient que, en novembre, l'engorgement des Urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris avait déclenché une grève en grande partie victorieuse pour obtenir des effectifs et des locaux supplémentaires. C'était bien normal puisque, suite à une restructuration, Saint-Antoine recevait des urgences d'autres hôpitaux. Mais il avait fallu une grève... sinon la restructuration aurait été l'occasion d'imposer une dégradation des conditions de travail. Voilà la politique de "modernisation" d'Aubry, reprise du plan Juppé, qui lui-même la tenait de la loi de réforme hospitalière de 1991. Afin de poursuivre cette politique plus facilement, Aubry essaie d'apaiser les manifestants en augmentant un peu les crédits accordés.
Déjà, à la précédente réunion de négociation du 15 février, Aubry avait proposé un milliard de francs environ, pour moitié affectés aux remplacements d'absences de longue durée. Mais ces 500 millions, ce n'est qu'une goutte d'eau par rapport à un budget actuel de remplacement de 5 milliards.
Les hôpitaliers ne sont pas dupes et la plupart trouvent qu'Aubry esquive le sujet de l'embauche massive qui serait nécessaire pour mettre un coup d'arrêt à la dégradation actuelle.
D'ailleurs, mardi 22 février, à nouveau, de nombreux hospitaliers se sont retrouvés dans la rue. Il y avait trois mille personnes à la manifestation régionale d'Ile-de-France et l'ambiance était dynamique. A chaque fois, ce ne sont pas tout à fait les même personnes qui viennent, preuve que les hospitaliers se sentent largement concernés. La semaine précédente, jeudi 17 février, un millier de manifestants s'étaient rassemblés devant le siège de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, puis devant l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, menacé de fermeture selon les syndicats.
Aubry ne se débarrassera pas comme cela du mécontentement des travailleurs des hôpitaux, qui savent ce qu'il leur faut : des effectifs ! Une nouvelle manifestation est prévue, mardi 29 février à 11heures, de Nation à Bercy.