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- Lutte ouvrière n°1650
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Dewavrin (Auchel - Pas-de-Calais) : La grève du ras-le-bol
Au peignage Dewavrin d'Auchel, (330 salariés dont environ 250 ouvriers), il n'y avait pas eu de grève depuis longtemps.
Pourtant, les horaires sont pénibles : 6 x 6 heures, en équipes, c'est-à-dire que l'on travaille tous les samedis et en plus, lorsqu'un camarade est malade, les chefs font pression pour que l'on fasse des heures pour le remplacer.A cela s'ajoute les cadences, l'attitude méprisante des directeurs et des chefs, les salaires très bas, etc. Bref, tout le monde en avait assez depuis longtemps !
Fin janvier, la direction nous a retiré la moitié de la prime de productivité.Cela a été la goutte d'eau ! En plus, la direction nous lanterne depuis longtemps sur les négociations salariales.C'est toujours : rien !
Nous nous sommes donc tous mis en grève, mardi 15 février, exigeant 6 % d'augmentation du salaire de base, 2 % sur les primes de juin et décembre, le rétablissement de la prime de productivité entière, mais aussi l'embauche des quelques camarades intérimaires et une réelle diminution du temps de travail (notamment le week-end).
Nous avons porté nos revendications à la direction qui n'a rien voulu entendre et qui a lockouté l'usine en guise de réponse.
Si elle croit nous intimider par son lock-out, elle se trompe. Nous sommes tous très déterminés et nous nous rassemblons jour et nuit devant l'usine : nous ne bloquons pas les portes mais aucun ouvrier n'essaie de rentrer pour travailler.
Le 22 février, cela faisait donc un peu plus d'une semaine que nous étions en grève, et nous étions décidés à tenir jusqu'à ce que la direction cède.Elle en a les moyens : plusieurs membres de la famille Dewavrin sont depuis des années au palmarès des 500 premières fortunes de France.