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- Lutte ouvrière n°1648
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Russie - Tchétchénie : L'occident complice de Poutine et de ses exactions
Le 6 février, le président russe par intérim, Poutine, annonçait à la télévision la chute de la capitale tchétchène Grozny. Deux jours plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères, Védrine, était arrivé à Moscou.
Les journaux français ont tous plus ou moins présenté cette visite officielle comme destinée à transmettre aux autorités russes les critiques européennes quant à leur politique en Tchétchénie. Mensonge ! Selon le communiqué officiel, le gouvernement français " déplore les conséquences (de cette guerre) sur les populations civiles " et réitère son appel à " une solution politique définissant un statut pour l'avenir de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie ". Voilà pour les " critiques ". Pour le reste, selon Védrine, la France " n'a jamais contesté la souveraineté russe sur la Tchétchénie ni son droit à lutter contre le terrorisme ". En clair, elle lui donne carte blanche. Védrine a même louangé son hôte, le qualifiant de " patriote qui a une grande idée de son pays ". Dans la foulée, il lui a transmis une lettre de Chirac l'invitant à Paris au printemps, après sa très probable élection au poste de président en titre de la Russie. Après bien d'autres, le bourreau de la Tchétchénie sera donc reçu avec tous les ors que la République française réserve à ses amis...
La même sinistre farce s'était déroulée, fin janvier, lors du séjour à Moscou de l'homologue américaine de Védrine, Madeleine Albright, affirmant que la poursuite de cette guerre risquait de mener à " l'isolement " international de la Russie. Ce à quoi Poutine répondit qu'il serait " prématuré " de parler d'isolement... quand tous les dirigeants occidentaux, de Clinton à Jospin, font savoir qu'ils souhaitent " une Russie forte ".
Ces derniers ne font même pas semblant de croire aux " petites phrases " censées témoigner de leur indignation face au massacre de la population tchétchène par l'armée russe. Certains font même si peu semblant qu'ils observent, telle la récente session du Conseil de l'Europe (qui regroupe une quarantaine d'Etats), le silence le plus total sur la question.
Sans doute à charge de revanche quand il prendra envie aux Etats occidentaux d'agir de même contre une nouvelle Serbie, ou à la France de " rétablir l'ordre " dans ses ex-colonies d'Afrique, et alors qu'Etats-Unis et Grande-Bretagne continuent de bombarder l'Irak...P.L.