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- Lutte ouvrière n°1648
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : Chômeurs = main-d'oeuvre gratuite ?
Je vous écris car je suis indigné par la façon dont la responsable de l'ANPE et le préfet de la Charente ont traité les chômeurs, les personnes en CES et au RMI après la tempête de la fin décembre.
Arguant des dégâts qu'il fallait réparer d'urgence sur les toits et d'un gros travail de bûcheronnage dans les forêts, leur première idée a été d'y envoyer des chômeurs, des CES, et des gens au RMI.
Et comme cela suscitait bien des réticences à effectuer des travaux sur les toits ou en forêt, très dangereux, pénibles et pour lesquels nous n'avions pas de formation, le préfet a menacé les récalcitrants de mesures de radiation. Une note officielle interne de l'ANPE, divulguée par un syndicaliste, affirmait : " Le préfet demande que tous ceux qui refusent ces missions pour des motifs qui ne sont pas valables soient radiés. "
Le même syndicaliste soulignait que, pour ceux qui sont formés à l'AFPA, " il s'agit d'un système de 140 heures en alternance, avec la moitié passée chez un employeur. Et pendant les 70 heures prises en charge par l'État, l'employeur est exonéré de toute responsabilité ".
Comme chômeur, j'ai moi-même été convoqué à une réunion. Nous étions plusieurs dizaines à écouter des représentants du Conseil général, de l'ANPE, d'associations, nous expliquer leurs propositions consistant parfois à aller travailler dans les bois, avec une formation... sur le tas !
A la fin, très peu étaient intéressés. Il n'est pas question de risquer notre peau avec rien de salaire !