On estime à 75 milliards de francs ou davantage le coût des dernières tempêtes. Les dégâts causés aux particuliers représentent une part importante de cette somme. Mais seuls ceux qui disposent des garanties nécessaires risquent d'être remboursés. En conséquence, les assureurs pensent n'avoir finalement à débourser que 25 milliards.

La somme reste importante, mais cela n'a vraiment pas l'air de les inquiéter. Les compagnies d'assurances et celles auprès desquelles elles se réassurent font en temps habituel d'énormes provisions pour faire face en cas d'événements de ce type. Pas étonnant qu'un dirigeant d'une des grandes compagnies de réassurance déclare crûment que " les tempêtes n'affecteraient pas ses prévisions de résultats pour l'année écoulée " !

Bref, quand il ne se passe rien, on paye trois fois : une fois pour être remboursé en cas de sinistre, une fois pour être remboursé en cas d'année catastrophique et une fois pour assurer les profits des compagnies. Et quand la catastrophe arrive, y compris pour cette année-là, les profits sont assurés.

Ces profits sont bien la seule chose de bien assurée, tels ceux d'AXA, un des grands du secteur qui en 1998 faisait à lui seul près de 25 milliards de profits, soit la simple somme qui est en jeu aujourd'hui.