Encore faut-il que les revendications expriment le plus clairement possible les intérêts communs du monde du travail. L’appel syndical pour cette journée du 1^er octobre affirme à juste titre la nécessité d’abroger la dernière réforme des retraites. En revanche il reste très flou sur les revendications dans les autres domaines. « Rénover les services publics », « augmenter les salaires », « défendre l’emploi industriel ». Il n’y a rien là qui éclaire sur les causes de la dégradation de la situation, ni sur les moyens pour les travailleurs d’y faire face.

Sur les salaires par exemple, les directions syndicales ne chiffrent rien. Certes elles parlent encore d’indexation sur les prix, mais sans revendication claire, ni sur le salaire minimum, ni sur les augmentations indispensables. Elles n’osent pas reprendre ce qui pourtant semble évident à bien des travailleurs face à l’inflation et aux profits astronomiques des actionnaires : aucun salaire ne devrait être aujourd’hui en dessous de 2 000 euros. C’est une façon de s’aligner sur les partis de gauche qui, durant la dernière campagne électorale, n’ont parlé que d’un smic à 1 600 euros, bien en dessous des besoins.

Se mobiliser le 1^er octobre, manifester, faire grève sera un moyen de montrer qu’on ne se résigne pas. Ce sera aussi l’occasion de discuter entre travailleurs de la nécessité de la lutte collective pour changer le rapport de forces. Car le plus important, au-delà de ce qu’écrivent les directions syndicales, est de renforcer les liens entre travailleurs, de mesurer la réalité des attaques subies par chacun, de comprendre les intérêts communs au monde du travail et d’exprimer les revendications qui y répondent. Les femmes et les hommes voulant combattre pour le camp des travailleurs et convaincus que seule la lutte changera leur sort, trouveront ainsi la voie pour unifier les luttes et regrouper leurs forces.