Metareg (Le Plessis-Robinson, 92) : Les 35 heures sauce Metareg, on n'en veut pas17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Metareg (Le Plessis-Robinson, 92) : Les 35 heures sauce Metareg, on n'en veut pas

Mercredi matin 8 décembre, nous étions 80 travailleurs au siège de Metareg, au Plessis-Robinson, à montrer notre mécontentement contre ce que la direction appelle un " projet pour les 35 heures ".

Metareg est une entreprise de 500 salariés qui travaillent essentiellement dans de grandes entreprises telles la Snecma, l'Aerospatiale, où elle est sous-traitante pour la maintenance, pour l'entretien et le montage des ponts roulants, etc. Il y a des chantiers dans toute la France : à la Baule en Loire-Atlantique, Woippy en Moselle, Le Haillan en Gironde, dans le Sud-Est, le Centre, et en région parisienne.

Le projet de la direction nous ferait reculer de plusieurs dizaines d'années en arrière, avec des semaines allant de 0 à 44 heures, selon son bon vouloir. Ainsi, les heures supplémentaires ne seraient plus payées et, lorsque l'entreprise n'aurait plus de travail pendant quelques jours, on nous demanderait de rester chez nous avant de nous appeler pour travailler 44 heures, voire plus, par semaine sous prétexte de rattraper. Bonjour notre qualité de vie !

Côté salaire, il y aurait une perte de 10,25 % sur le salaire de base, prétendument compensée par une prime, ce qui nous ferait une perte effective de 2,5 %. La cerise sur le gâteau serait les 12 jours de congés RTT, utilisés en cas de baisse momentanée d'activité ou bien pour des formations professionnelles. Il y aurait 5 % d'embauches, mais ces travailleurs-là ne toucheraient pas la prime et auraient donc 10,25 % de salaire en moins.

Nous étions 260 en grève dans toute la France pour faire reculer le patron et pour imposer notre façon d'appliquer les 35 heures, à notre convenance. Au siège, après trois heures de discussion avec les dirigeants de l'entreprise, les délégués CGT, CFDT et FO nous ont annonçé qu'un calendrier de négociations avait été décidé et que des heures de délégation supplémentaires leur étaient accordées pour négocier. Mince de victoire !

Les grévistes ont alors décidé de rester sur place et ont voté les revendications : 35 heures payées 39, pas d'annualisation et la convention d'entreprise, qui se discute actuellement, calquée sur celle de la métallurgie. Revendications votées à main levée devant le siège, mais discutées aussi dans les centres en grève dans toute la France. Le téléphone portable a du bon !

Les délégués sont donc retournés négocier. Deux heures plus tard, voyant que les discussions traînaient en longueur, nous sommes montés dans les étages pour les faire accélérer. Là, oh miracle !, on nous a demandé de patienter juste quelques minutes. Les représentants de la direction sont venus sur le perron du siège et ont été obligés de signer un premier engagement : d'accord pour 35 heures payées 39.

Cette première victoire nous a renforcés dans l'idée qu'il était très utile de venir nous- mêmes lorsque des négociations avaient lieu ! Lors de prochaines négociations, nous envisageons donc déjà... une deuxième intervention !

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