Marseille : Les chauffagistes des quartiers nord en grève17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marseille : Les chauffagistes des quartiers nord en grève

A Marseille, 25 des 47 salariés de la Somedith sont en grève depuis le 29 novembre. Cette petite société qui assure le chauffage de groupes industriels comme les raffineries Saint-Louis Sucre ou Haribo, de grands centres hospitaliers, de quatorze groupes scolaires et de 7 500 logements sociaux, a pour principal actionnaire deux grands groupes : Vivendi et Suez-Lyonnaise des Eaux.

La Somedith travaille avec la chaufferie qui a été rachetée aux usines Saint-Louis Sucre, qui date de 1952. Quelques investissements ont bien été effectués en 1962, mais depuis, les sociétés n'ont guère mis la main à la poche.

La direction a déclaré que la Somedith perdait régulièrement de l'argent depuis des années, que cela ne pouvait plus durer et que, après recapitalisation, elle revendrait pour 1 F symbolique la Somedith à deux sociétés, Elyo et Dalkia, qui appartiennent elles aussi à Vivendi et Suez-Lyonnaise des Eaux.

Pendant que deux énormes sociétés comme Vivendi et la Lyonnaise se livrent à des montages financiers en fonction de leurs besoins, les salariés grévistes de la Somedith, eux, refusent de faire les frais de ces arrangements. Ils ont interpellé l'administrateur de la SEM envoyé pour négocier, mais celui-ci s'est contenté de vagues réponses... Puis voyant que le 3 décembre la direction publiait un texte dans lequel elle affirmait que les sociétés repreneuses adapteraient " les moyens techniques et humains aux évolutions, favorables ou non ", ils ont décidé de montrer qu'ils ne voulaient ni licenciements, ni mutations à l'autre bout de la France, ni aggravations de leurs conditions de travail et de salaires.

Ils ont donc le 7 décembre coupé le chauffage des groupes industriels Saint-Louis Sucre et Haribo.

Les salariés de Somedith savent ce qui est arrivé lorsque deux sociétés (Cometherm et Somesys) étaient passées sous le contrôle de Dalkia, comme cela va leur arriver aujourd'hui si le montage se fait : les salaires ont été gelés pendant plusieurs années sous prétexte qu'ils étaient plus bas chez Dalkia, alors qu'en fait Dalkia n'était à ce moment-là qu'une enseigne sans salariés qui en a profité pour fixer d'emblée des salaires au niveau le plus bas possible. Ils savent aussi que chez Elyo et Dalkia les conditions de travail sont bien plus mauvaises.

Ils sont résolus à poursuivre leur mouvement, pour refuser les licenciements, l'attaque contre leurs acquis, les mutations, et affirment que ce n'est pas à eux de payer, alors que les grandes sociétés dont au bout du compte, ils dépendent affichent des profits colossaux.

La direction a bien essayé de les intimider en les convoquant au tribunal pour grève illicite. Elle a obtenu que les grévistes soient obligés de quitter la chaufferie, ce qui lui a permis de relancer l'approvisionnement en chauffage des industries. Mais devant les portes le mouvement continue, bien décidé à la faire reculer.

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