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- Lutte ouvrière n°1638
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SNCF Région de Paris Saint-Lazare : Le ras-le-bol aussi
Jeudi 25 novembre se tenait une réunion du Comité d'établissement de la région SNCFde Paris Saint-Lazare avec, à l'ordre du jour, l'application de la loi Aubry.
À l'appel des syndicats, plus de 300 cheminots se sont rassemblés puis ont envahi la réunion, à la grande surprise de la direction. Ainsi, ils ont pu lui dire ce qu'ils pensaient des projets sur les 35 heures et de l'aggravation des conditions de travail que cela allait représenter pour eux.
Déjà la semaine précédente, une grève avait été bien suivie sur les guichets de la gare Saint-Lazare, pour réclamer de l'embauche : " À 39 heures il n'y a pas assez de monde, comment faire à 35 heures ? ". La direction avait répondu " qu'il y aurait quelques embauches, pas forcément au 1er janvier ". Vu la situation d'urgence, cette réponse n'a satisfait personne.
Dix jours avant, suite à une agression et à la volonté de la direction de la camoufler, une grève spontanée avait eu lieu pour de l'embauche.
Pas étonnant alors qu'au Comité d'établissement, l'embauche ait été au coeur des questions posées et répétées. Dans les gares, la direction ne voulant pas embaucher, elle a carrément décidé de supprimer des postes de travail, comme à la Défense ou à Marly-le-Roi, et dans le même temps, à l'usage du public, elle parle de la réhumanisation des gares. Les intervenants ont expliqué la dégradation des roulements qui aboutissent même à une augmentation de la durée journalière de travail, alors que la loi prétend réduire le temps de travail et créer des emplois. Ailleurs, la direction, qui, il y a quelques années, avait fait fermer les gares à 21 heures, veut maintenant imposer aux cheminots la fermeture après 1 h 30 du matin... sans vraiment embaucher.
Sur le triage d'Achères, spécialisé dans l'acheminement des wagons porte-autos pour l'industrie automobiles (Poissy, Flins, Aulnay...) les sous-effectifs chroniques aboutissent à un retard qui ne cesse de s'aggraver dans les trains.
Les agents de conduite pestent contre l'augmentation de l'amplitude de leur journée de travail avec encore plus d'allers-retours à faire, surtout sur Paris-Deauville. En répartissant les journées existantes, la direction réussit le tour de force de ne pas créer de poste.
Sur la région, qui compte plus de 6 000 cheminots, la direction annonce 200 postes de plus pour les 35 heures. Mais ce chiffre ne donne pas trop confiance. Ces nouveaux embauchés ne seront pas là au 1er janvier, on ne sait pas combien parmi eux seront à temps partiel, ou combien ne seront en fait que des régularisations de statuts internes à la SNCF, etc.
À l'atelier de Levallois, où les cheminots travaillent en normale, la direction veut imposer le décalé, le travail du samedi et de nuit. Personne n'en veut. Devant leur colère, la direction a décidé de geler le projet. Comme quoi, quand on montre les dents...