Le 26 octobre dernier, les personnels du Lycée Professionnel des Plaines-du-Nord à Grande-Synthe se mettaient en grève à la suite de l'agression à coups de marteau d'un enseignant sur le parking de l'établissement (LO n°1634). Au bout de trois semaines de lutte, ils ont obligé l'administration à admettre leurs revendications : cinq aides-éducateurs seront recrutés. Il y aura un concierge le jour, un gardiennage de nuit ; des moyens supplémentaires dès janvier pour dédoubler les classes qui atteignent dans beaucoup de matières souvent 35 élèves : une assistance sociale à plein temps.

Tous ceux qui pariaient sur l'essoufflement du mouvement en ont été pour leurs frais. Les vacances de Toussaint passées, la grève a repris sans faiblir. Mercredi 10 novembre, une manifestation a réuni une centaine de personnes à Dunkerque jusqu'à la sous-préfecture, avec des enseignants d'autres établissements de la région.

Le mardi 16, le directeur des ressources humaines du rectorat de Lille disait encore aux grévistes que le budget qui leur était alloué ne pouvait être changé. Mais à Lille jeudi 18, la responsable du rectorat tenait un autre langage : oui, le LP aurait des moyens supplémentaires. L'appel à une grève de solidarité de 24 heures lancé par la CGT sur les autres LP de Dunkerque avait rencontré un écho favorable dans deux établissements.

Durant le week-end suivant cependant, l'administration organisait une forte pression sur les grévistes. La radio " Fréquence Nord " annonçait la fin de la grève ; la presse locale de Dunkerque citait largement le proviseur qui convoquait une partie des élèves dès l'après-midi du lundi 22 novembre. Le lundi matin, l'envoyée du recteur laissait bien des points dans le flou, insistant pour que les grévistes reprennent l'après-midi même. Pour un peu, les inscriptions taguées la nuit contre les profs auraient été de leur faute ! Mais comme la grève, envers et contre tout, se poursuivait, l'administration a dû finalement reculer.

Ceci dit, tout reste à mettre en place et la lutte n'est peut-être pas terminée...