Sécurité sociale (Bourges) : Le mécontentement s'exprime26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sécurité sociale (Bourges) : Le mécontentement s'exprime

Jeudi 18 novembre, les fédérations CGT et CFDT de la Sécurité sociale appelaient à une journée de grève pour " l'embauche et l'application des 35 heures sans perte de salaire ".

A la Caisse du Cher, cette opportunité a été saisie, car cela fait bien longtemps que le manque de personnel rend les conditions de travail de plus en plus pénibles.

A Bourges, un conseil d'administration a reconnu en 1997 que " la charge de travail augmentait de 50 % par an ". Pourtant en 10 ans, 49 postes ont été supprimés. Un départ sur deux n'est pas remplacé, essentiellement dans les services liés au versement des prestations. Par contre, on prévoit d'embaucher un " qualiticien ", un " chargé de communication ", un " faciliteur "... qui n'auront pas plus d'arguments que nous pour expliquer aux assurés pourquoi ils attendent 1 à 2 mois avant d'être remboursés et un mois supplémentaire pour avoir leur volet de décompte !

Pour couronner le tout, les différents logiciels ne sont pas au point : pas plus le dernier en date que les autres, au nom pourtant résolument optimiste puisqu'il s'appelle " Progrès " !

Comme rien n'est anticipé, pas plus la venue de l'an 2000 que le reste, tous les tests n'ont pas été réalisés avant la mise en route. C'est donc sur des dossiers réels que nous testons les versions, ce qui entraîne évidemment des erreurs et du retard dans le paiement des dossiers des assurés. Et de toute façon, la nouvelle méthode de travail rallonge le délai de remboursement de deux jours !

Sans compter qu'il est parfois impossible de rentrer dans les fichiers ou que l'ordinateur nous déconnecte en pleine saisie. Difficile de faire comprendre cela à des assurés excédés par les délais de remboursement.

La carte Vitale n'est pas pour rien non plus cette année dans l'augmentation du travail et dans les demandes d'explications, ou les réclamations bien légitimes des assurés.

Nous constatons un dirigisme de plus en plus grand dans le déroulement de la journée de travail des agents affectés au remboursement, dans leurs horaires, dans leur travail et, pour tous, il devient de plus en plus difficile de prendre ses congés.

Les formations sont très rapides. Les notes de service sur les changements incessants de législation ou de versions informatiques sont rarement commentées et parfois pas lues... faute de temps. Alors qu'une erreur de notre part peut aboutir à une sanction.

Histoire de faire pression sur nous, on nous donne bien plus de dossiers qu'on ne peut en faire dans une journée et, malgré les pannes informatiques très fréquentes, il n'est pas rare que des chefs nous demandent de nous expliquer sur le nombre des dossiers traités.

La direction, ayant eu vent de la grogne dans les services, nous a passé de la pommade dans une note de service annonçant l'embauche de quatre CDD, a reconnu les efforts réalisés et... nous a invités à les poursuivre !

Alors, mardi 16 novembre, nous nous sommes rassemblés à 80 pour approuver la grève et l'idée d'un rassemblement sur les marchés pour la journée du 18.

Nous étions une soixantaine le matin, malgré le mauvais temps, et nous nous sommes retrouvés à 45 pour aller demander des comptes à la direction. Pendant deux heures, chacun a exprimé son mal au coeur et son ras-le-bol des conditions de travail.

Nous avons eu droit de la part de la direction à quelques promesses qui ne lui coûtaient pas grand-chose :

- l'arrêt des changements de méthodes de travail,

- l'arrêt des déménagements des services,

- quelques embauches pour la Couverture Maladie Universelle dont devront s'occuper les Caisses primaires dès le 1er janvier.

Le lendemain, nous étions 50 pour faire le bilan : nous attendons une semaine pour voir si la direction tient les quelques promesses qu'elle a faites. Mais nous restons tous persuadés que la vraie solution à nos problèmes est l'embauche définitive d'employés. Et nous sommes nombreux à avoir conscience que, pour faire reculer la Caisse nationale et le ministère, il faudra une lutte, non seulement des 170 000 employés de Sécu, mais également de l'ensemble des travailleurs.

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