Ile de la Réunion : Les bus de Saint-Denis en grève19/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1636.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ile de la Réunion : Les bus de Saint-Denis en grève

Le passage aux 35 heures signé par les organisations syndicales de Saint-Denis Bus, géré par la Sodiparc, stipulait qu'un certain nombre d'embauches auraient lieu (2 %), mais qu'une modération des salaires serait imposée. De plus, l'accord prévoyait que pendant cinq ans toute nouvelle augmentation serait répercutée avec 0,5 % de moins que dans les entreprises de France couvertes par la même convention collective. Voilà ce qui a provoqué la colère des salariés de cette entreprise qui couvre la capitale de la Réunion et ses environs.

L'entreprise est pourtant riche. La nouvelle direction a eu beau refuser de communiquer son bilan aux représentants du personnel, les travailleurs de la Sodiparc savent très bien que l'entreprise touche des subventions de la zone franche du Chaudron où elle est implantée, qu'elle gagne beaucoup d'argent, mais que ce sont les actionnaires, la Banque de la Réunion, la Caisse d'Épargne, la Caisse des dépôts et consignations et la Transdev (entreprise de transport de France) qui en bénéficient le plus, pas eux.

Alors que les négociations sur les salaires tournaient en rond, les syndicats ont déposé le 30 octobre un préavis de grève, avec pour revendications principales la revalorisation des primes existantes et la création de deux nouvelles primes (risque et assiduité). Face au mutisme de la direction, la grève a été déclenchée le 5 novembre. Une majorité des conducteurs et mécaniciens (plus de 100 sur 130) ont alors cessé le travail sur les lignes 1 à 10 qui desservent la ville. Les autres lignes continuant à fonctionner. Un piquet de grève fut installé devant l'entrée du dépôt avec banderoles et drapeaux rouges de la CGTR. L'ambiance était chaude sous les fenêtres du patron !

La direction a sans doute pensé que le mouvement allait s'essouffler pendant le week-end. Il n'en fut rien. Au contraire même, puisque le lundi 8 novembre, les rares non-grévistes parmi le personnel administratif et la maîtrise rejoignaient la grève. Le soir même, les discussions qui devaient avoir lieu en ville, loin du piquet de grève, se sont finalement tenues au dépôt du Chaudron sous la pression des grévistes qui menaçaient de bloquer la route. Mais la direction ne cédait toujours pas.

Il a fallu attendre le mercredi 10 novembre et l'extension de la grève aux lignes 21 à 27, qui desservent les écarts, pour que les choses commencent à bouger et que la direction cède sur l'augmentation d'un certain nombre de primes. Ainsi, celle de salissure passait à 470 F (390 F existants, 500 F demandés), celle des jours fériés à 450 F (360 F existants, 450 F demandés), celle du dimanche à 290 F (240 F existants, 290 F demandés), celle de non-accident à 470 F (400 F existants, 550 F demandés), etc. Tous les salariés de Sodiparc obtenaient aussi une prime annuelle de vacances de 2 250 F (2 600 F demandés) et la trentaine d'agents de maîtrise une prime de 1 200 F.

Les jours de grève n'ont pas été payés mais les retraits seront étalés sur plusieurs mois et d'autres négociations sur la création de nouvelles primes sont prévues pour avril et juillet 2000.

Alors, c'est avec la tête haute et le sentiment d'avoir obligé la direction à reculer que les travailleurs de la Sodiparc ont repris le travail.

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