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- Lutte ouvrière n°1635
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Leur société
Mnef, Elf, Taïwan... les moeurs normales de la société capitaliste
Comme le révèle maintenant la presse, des hommes politiques impliqués dans le scandale de la Mnef ont aussi exercé leurs talents dans l'affaire Elf-Aquitaine, concernant le marché des frégates françaises vendues en 1991 à Taïwan. Le dernier rebondissement de cette affaire avait dévoilé le personnage de Christine Deviers-Joncour, à qui Elf avait versé au bas mot 45 millions, afin que son ami Roland Dumas, alors ministre, favorise le déblocage de ce marché d'armement. Mais, comme on pouvait s'en douter, Elf n'avait pas misé que sur ce couple. D'autres hommes politiques manifestaient de l'intérêt pour Taïwan.
Ainsi, le 2 octobre 1991, était créée l'association d'amitié France-Taïwan dont le trésorier fut Olivier Spithakis, l'ancien directeur-général de la Mnef, et le vice-président, Jean-Marie Le Guen, conseiller médical de la Mnef. Une fois les frégates vendues, restait à placer 60 Mirages 2000-5 qui intéressaient Dassault pour l'appareil, Thomson pour les radars, Matra pour les missiles et la Snecma pour les réacteurs. Le contrat représentait entre 18 et 20 milliards de francs. Strauss-Kahn, alors ministre de l'Industrie, avait clos les négociations qui aboutissaient à la signature du contrat. Des hommes aux intérêts multiples, pourrait-on dire, qui savent faire jouer leurs relations aussi bien pour permettre à la Générale des Eaux de faire des affaires sur le dos des étudiants qu'à l'industrie d'armement de placer ses engins de mort. Pas étonnant avec tout ce petit monde prêt à s'associer sur tous les " bons coups " qu'aujourd'hui une convergence des scandales soit mise en lumière.
N'empêche que ces scandales dévoilent une partie des moeurs de ces " décideurs ", ces héros des temps modernes comme on essaie de nous le faire croire, toujours prêts à se donner en exemple et à faire la morale au peuple.