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- Lutte ouvrière n°1633
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Leur société
Il faut la régularisation de tous les sans-papiers
Depuis maintenant plus d'un mois des travailleurs sans papiers de Seine-Saint-Denis occupent l'ancienne Trésorerie de Saint-Denis tandis que six d'entre eux ont décidé de mener une grève de la faim. Ces hommes et ces femmes se sont adressés à différentes reprises à la Préfecture de Seine-Saint-Denis, en particulier pour demander dans un premier temps la révision des dossiers de 49 sans-papiers. Or si le secrétaire du préfet leur avait répondu le 13 septembre que ces dossiers seraient réexaminés, aucune réponse ne leur est parvenue pendant plusieurs semaines. Mercredi 27 octobre, des représentants des " médiateurs " ont bien été reçus par le préfet. Mais le préfet a précisé que la régularisation des 49 n'était pas envisagée, que quelques cas seraient examinés mais sans préciser les critères. De toute façon, le préfet imposait la " suspension " de la grève de la faim avant de poursuivre toute discussion. C'est dire qu'au moment où Chevènement donne des ordres de fermeté, le préfet n'entend pas tergiverser. Et qu'il faut montrer largement notre indignation devant la politique injuste et inhumaine menée par Jospin et Chevènement.
C'est chaque jour que des sans-papiers passent en procès pour manque de papiers, puis sont emprisonnés, voire expulsés. Et c'est inacceptable. Romain Binazon qui passe en appel le 29 octobre 1999 à 9 heures devant la 12e cour d'appel de Paris est un exemple de ces travailleurs sans papiers dont les autorités voudraient briser la combativité afin de démontrer aux autres qu'il est inutile de continuer de chercher à obtenir la régularisation qu'on leur a refusée. Dans la seule Seine-Saint-Denis 13 000 sans-papiers ont été déboutés. Plus de 70 000 dans toute la France. Or ces hommes, ces femmes sont des travailleurs qui vivent en France depuis des années. Ils y ont leur famille, leurs enfants et leurs amis. La régularisation de leur situation est une nécessité. Et nous sommes solidaires de leur combat pour obtenir le droit de vivre librement parmi nous.