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Dans les entreprises
France Télécom (Lyon) : Suppressions d'emplois et bénéfices en hausse
Jeudi 30 septembre le syndicat CGT des Télécoms du Rhône a tenu une conférence de presse pour dénoncer la politique de France Télécom qui, comme d'autres, supprime des emplois tout en annonçant des bénéfices énormes : 30 milliards de bénéfices depuis deux ans, 85 milliards de chiffre d'affaires pour le premier semestre 1999, en progression de 9,2 % par rapport au premier semestre 1998. Dans le même temps, depuis quatre ans, France Télécom a supprimé 15 000 emplois, et cela sans le moindre souci de l'intérêt du public, pas plus que celui du personnel.
Dans le Rhône, cela se traduit par une politique d'économies tous azimuts : fermetures d'agences dans les quartiers ou les villes ouvrières à fort taux de chômage comme à Givors, projet de fermeture à Rillieux et dans le quartier de Vaise. Partout l'argumentation de la direction est la même : la population ne dépense pas assez en téléphones mobiles et en Internet d'une part, et d'autre part l'insécurité y serait trop importante. La direction de France Télécom n'hésite pas à mentir pour justifier ses choix. Ainsi elle a prétendu que la fermeture de l'agence de Givors aurait fait suite au saccage de son agence locale. Mais s'il est vrai qu'il y a eu saccage, c'est bien après la fermeture de l'agence. Du coup, la population des cités ouvrières concernées ainsi que celle des campagnes voisines doivent se rendre à Lyon pour régler tous les problèmes liés au téléphone.
De même le service après vente de Lyon 8e est fermé définitivement. Tous les usagers de l'Est lyonnais doivent désormais se rendre aux deux services après vente restant sur Lyon, celui de la Part-Dieu ou celui de Lyon-Presqu'île. Et comme il n'y a aucune création d'emplois dans ces deux centres, ceux-ci deviennent incapables d'accueillir correctement ce nouvel afflux.
Par ailleurs, France Télécom ne dispose que d'un seul point de paiement où les usagers peuvent venir payer en liquide. La direction a décidé de le fermer tous les matins ainsi que le samedi. Or les usagers qui l'utilisent sont souvent ceux qui ont des difficultés financières et qui viennent en urgence pour éviter une coupure ou pour faire rétablir une ligne suspendue. Cette décision entraîne des situations très tendues entre personnel et usagers, au point que France Télécom en est à placer des vigiles à l'entrée.
Ces décisions provoquent une dégradation subite autant par les usagers que par le personnel qui se fait apostropher, voire agresser alors qu'il n'est pour rien dans une décision qui permet à la direction de supprimer des emplois.
En même temps France Télécom use et abuse de la précarité : utilisation d'apprentis, CDD, intérim, contrats de qualifications foisonnent. Par exemple l'unité France Télécom Mobiles de la Part-Dieu emploie une centaine d'intérimaires sur un effectif global de moins de 300 personnes.
En Prud'hommes France Télécom vient de perdre un procès que lui ont fait six CDD. Du coup leurs contrats ont dû être requalifiés en CDI, ce qui n'a pas empêché la direction régionale de Lyon de tenter d'échapper à l'exécution du jugement en cherchant à licencier quatre d'entre elles en prétextant... les difficultés économiques. Face à l'indignation soulevée dans le personnel, la direction a fini par renoncer à ces licenciements. Mais, à ce jour, elle se fait tirer l'oreille pour leur proposer des postes corrects.
Quant aux 35 heures, la seule proposition qui ait été faite depuis le début de l'année c'est l'annualisation du temps de travail, la flexibilité avec des semaines pouvant aller jusqu'à 48 heures, le rendu des heures supplémentaires selon le bon vouloir de la direction.
Pour toutes ces raisons, l'inquiétude règne dans bien des services face à la loi Aubry.