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- Lutte ouvrière n°1629
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Dans les entreprises
Michelin : Monopoly mondial sur le dos des travailleurs
Lorsqu'à la mi-septembre la direction de Michelin annonça la suppression de 7 500 emplois en même temps que des bénéfices records, elle eut le cynisme d'invoquer les pressions des " marchés " financiers, et en particulier celles des " fonds de pension " américains. Comme si c'était aux retraités américains que les travailleurs devaient s'en prendre, et non à la dynastie Michelin dont les actions dans le groupe venaient de prendre 12 % en une journée grâce à ce que les financiers osent appeler un " beau coup " !
Mais si les retraités américains n'ont de toute évidence rien à voir dans cette affaire, en revanche la politique d'investissements du groupe à l'échelle mondiale, et en particulier aux Etats-Unis, y est sans doute pour quelque chose. Ainsi, un communiqué de presse en date du 18 août, émis par la filiale nord-américaine de Michelin, annonçait un programme d'investissements de 2,4 milliards de francs dans l'Etat américain de Caroline du Sud, avec la création de 400 emplois dans les cinq années à venir. En outre, disait ce communiqué, ce programme pourrait être suivi d'un autre, cette fois d'un montant de 3 milliards de francs avec la création de 1 000 emplois supplémentaires d'ici 2009. Et le même communiqué ajoutait que des négociations étaient en cours avec les autorités de Caroline du Sud en vue d'obtenir des aides pour assurer un financement à bas prix pour ces programmes et une réduction des impôts fonciers sur les terrains occupés par les futures usines - preuve que, même pour s'étendre sur le marché le plus profitable du monde qu'est celui des USA, les grands groupes comme Michelin exigent quand même qu'on leur graisse la patte, tout comme en France ou ailleurs !
Bien sûr, que Michelin ouvre de nouvelles usines outre-Atlantique, cela fait autant d'emplois en plus pour les travailleurs américains et c'est tant mieux. Mais alors, qu'il ne vienne pas dire aux travailleurs de Clermont-Ferrand et des autres usines du groupe en France que les 7 500 suppressions d'emplois annoncées seraient le résultat d'une quelconque " nécessité économique ". La réalité est que, dans le jeu de Monopoly mondial auquel il se livre, Michelin n'a d'autres motivations que la poursuite du profit, sans la moindre considération pour les conséquences que cela peut avoir pour le monde du travail.
Et c'est pour cette raison qu'il faudra que, dans leurs luttes à venir, les travailleurs se fixent pour objectif d'imposer l'interdiction de toute suppression d'emploi par ces groupes richissimes, sous peine d'expropriation.