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Marseille-13e : Les éboueurs toujours sur leurs gardes
Les éboueurs du 13e arrondissement de Marseille ont dû à nouveau débrayer le jeudi 23 septembre, pour montrer à leurs directions qu'ils ne voulaient pas être pris pour des idiots.
En effet le tri sélectif, mis en place sur le 13e arrondissement, occasionne du travail supplémentaire : le mercredi, jour de la collecte du tri sélectif, seuls les containers réservés au papier-carton doivent être collectés, et pas les containers des ordures ménagères.
Résultat : le jeudi c'est presque une double journée qui attend les éboueurs, car il faut tout ramasser ! Les éboueurs n'ont donc jamais fini à l'heure et la direction leur demande de faire des tournées supplémentaires, c'est-à-dire des heures supplémentaires très souvent non payées.
La direction avait pris l'engagement de mettre des moyens supplémentaires pour ce jour-là. Un engagement de plus qu'elle n'a pas respecté. Et c'est pour obliger la direction à tenir parole que la grève a été lancée.
De toute façon, de l'avis de nombreux éboueurs, c'est toute l'organisation du travail qui serait à revoir. Il faudrait des bennes supplémentaires avec le personnel correspondant. Il faudrait des containers en nombre suffisant pour que la population ne se retrouve pas obligée de laisser les ordures en vrac sur le trottoir.
Combien de fois les travailleurs sont obligés de " bourrer " les bennes bien au-delà du poids réglementaire ? Et, comme le fait remarquer l'un d'entre eux, " s'il m'arrive un accident en surcharge, c'est tout pour ma pomme ". Mais comment faire autrement, si l'on veut finir le ramassage ?
Sans parler de l'absence de mécano sur place pour réparer les camions et l'absence d'entretien et de nettoyage du matériel.
Ce tri sélectif représente dans la réalité du travail supplémentaire que le patron veut faire effectuer sans débourser d'argent.
Et puis, quel sens peut avoir le tri sélectif sans moyens supplémentaires, dans les cités pauvres et délabrées de Marseille comme celles du 13e ? Les containers sont en nombre très insuffisant. Du coup les ordures sont déposées sur la chaussée. Il faut alors ramasser à la pelle ou à la main tout ce qui est près du container, depuis longtemps rempli à ras bord.
Après la grève du mois d'août, les éboueurs de la société privée Bronzo avaient fait reculer leur direction et obtenu une douzième benne et quatre embauches. C'était le minimum et de toute façon simplement le respect du cahier des charges, avec lequel la direction prend des libertés, avec la complicité passive de la municipalité peu regardante et satisfaite de faire effectuer le ramassage au moindre coût.
Ce minimum est bien loin de ce qu'il faudrait en besoin de personnel et de matériel pour effectuer correctement le travail, aussi bien pour les employés que pour la population.
Les éboueurs comptent bien continuer à se faire respecter d'une direction anguille qui est uniquement préoccupée de gagner de l'argent en tirant sur le matériel et les hommes, et qui se fiche du ramassage des ordures comme de sa première chemise.