Alcatel-Câbles (Berlin) : Les grévistes viennent protester au siège à Paris01/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1629.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Câbles (Berlin) : Les grévistes viennent protester au siège à Paris

C'est après une nuit en autocar qu'une délégation de 60 travailleurs d'Alcatel-Câbles de Berlin (en Allemagne), en grève avec occupation depuis le 13 septembre, est venue protester auprès de la direction générale du trust, rue de la Boétie à Paris. Ils distribuaient un tract rédigé en français aux passants, aux postiers de Paris 8 juste en face et aux quelques militants d'entreprises Alcatel de la région parisienne venus leur apporter leur soutien.

De fait, depuis l'annonce par la direction du trust, en juin dernier, de sa volonté de fermer l'usine de câbles de Berlin, les actions se sont succédé : manifestations dans Berlin, journées d'occupation puis, depuis trois semaines, grève avec occupation, dirigée par l'IG-Metall, à laquelle la quasi-totalité des 170 salariés de l'usine participent.

Le personnel est constitué essentiellement d'ouvriers en 3X8, dont beaucoup travaillent là depuis 20 ou 30 ans. Si l'on en croit les " anciens ", c'est le sort des plus jeunes qui serait le plus aléatoire car il n'est pas facile de retrouver du travail à Berlin où le taux de chômage est très fort.

La direction prétexte que les locaux seraient trop petits, que les travailleurs coûteraient trop cher. C'est la quatrième usine qu'Alcatel achète à Berlin, pour la liquider peu après. Et d'autres sites seraient menacés en Allemagne, à Hambourg et Stadthagen. Au total 140 licenciements à Berlin et 800 sur l'ensemble des trois sites.

Pourtant, les affaires sont florissantes, le bénéfice aurait doublé par rapport à 1998.

Rue de la Boétie, ce lundi 27 septembre, la direction avait mobilisé elle aussi un car... de flics ! Une petite délégation de grévistes a été reçue pour ressortir bredouille. Et le super-trust, dans ses super-locaux rénovés, a fait poireauter sous une pluie battante ceux qui avaient pourtant fait un long déplacement. Laisser à la porte, mettre à la porte, tout un programme !

Des grévistes étaient plutôt écoeurés, ou déçus, mais ne se déclarent pas vaincus.

En conclusion de leur tract, ils écrivent : " Les multinationales jouent, dans le monde entier, avec des bénéfices qui se chiffrent en milliards d'Euro (2,3 milliards pour Alcatel en 1998) et veulent nous retirer les maigres salaires qu'elles nous concèdent. Travailleurs et travailleuses français et françaises, nous sommes les victimes aujourd'hui mais aucun n'est protégé : les intérêts des multinationales ne sont pas les nôtres. Solidarité internationale ! "

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