Vu du rectorat de Créteil, la rentrée zéro défaut dont parle Allègre est une pure fiction.

Il y a tant de problèmes à régler que des dizaines de directeurs de collèges et lycées sont obligés de faire la queue et de prendre des tickets de passage au secrétariat de la division des personnels enseignants pour savoir qui est affecté dans leur établissement. Cela entraîne une belle pagaille dans les couloirs et quelques crises de nerfs.

Afin de combler les besoins en professeurs de toute urgence, il arrive même que des titulaires du Val-de-Marne se retrouvent affectés dans d'autres établissements de l'Académie. Ils sont prévenus à la dernière minute, alors que la rentrée est déjà passée.

Le service courrier croule sous les arrêtés d'affectation à diffuser, si bien qu'ils arrivent à destination au bout de plusieurs jours.

Le manque criant de personnel au rectorat ne facilite pas les choses. Plusieurs collègues en congé de maternité ne sont pas remplacées. À tel point que des contractuels qui ne devaient pas être réembauchés ont été rappelés d'urgence, le rectorat se comportant vis-à-vis d'eux comme n'importe quel employeur privé avec les intérimaires. Faute de crédits, ils ne savent même pas s'ils resteront toute l'année.

Si par hasard le gouvernement ne sait pas quoi faire de ses " excédents budgétaires " nous avons des idées à ce sujet : des créations d'emplois dans l'Éducation nationale, d'enseignants bien sûr, mais aussi d'administratifs !