Nos lecteurs nours écrivent - Wolber (Soisson,02) : Michelin fabrique des chômeurs17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs nours écrivent - Wolber (Soisson,02) : Michelin fabrique des chômeurs

L'usine Wolber à Soissons, dans l'Aisne, fabrique des pneus de vélos et appartient à 99,98 % à Michelin pour qui elle travaille quasi exclusivement. Fin juillet, quelques jours avant de partir en vacances, la direction nous annonçait la fermeture du site prévu pour le 1er trimestre 2000. C'était sans doute histoire de nous souhaiter de bonnes vacances !

La fermeture de l'usine se traduirait par la disparition de 451 emplois. La direction nous propose bien quelques mesures d'âge ou quelques postes dans d'autres usines du groupe Michelin, mais à quelques centaines de kilomètres de Soissons et dans des usines où la direction de Michelin risque de prévoir des suppressions d'emplois... Comme si cela ne suffisait pas de se faire virer une fois.

Autant dire que c'est au chômage que nous condamnent les actionnaires du groupe Michelin, alors que la majorité du personnel a dépassé les 40 ans, ce qui, comme chacun le sait, n'est pas un plus pour l'embauche. Trouver du travail dans la région n'est déjà pas facile, surtout qu'en plus de Michelin, les patrons des autres entreprises du coin prévoient eux aussi des suppressions d'emplois.

Et pourtant, comme Michelin l'a annoncé avec arrogance et mépris pour les ouvriers, non seulement le groupe fait des bénéfices (3,5 milliards de francs l'année dernière) mais il en fait de plus en plus (2 milliards de francs rien que pour le premier semestre de cette année).

A l'usine, bien des investissements ont eu lieu ces dernières années pour améliorer la productivité. Ce qui a surtout signifié une aggravation des conditions de travail pour les salariés. L'année dernière, la direction avait célébré en grande pompe le centenaire de l'usine et avait vanté le savoir-faire de l'entreprise. Eh bien, ces messieurs nous montrent ce qu'ils en pensent vraiment : pour eux, le savoir-faire, c'est quand les ouvriers fabriquent des bénéfices alors qu'eux fabriquent des chômeurs. Pour Michelin, des salariés licenciés, ce n'est jamais que de la productivité de gagnée !

Des salariés de Wolber - groupe Michelin

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