13 novembre : les fauteurs de terrorisme12/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/B9721571432Z.1_20191113104537_000GAPET7LE2.1-0.jpg.420x236_q85_box-92%2C0%2C1249%2C651_crop_detail.jpg

Leur société

13 novembre : les fauteurs de terrorisme

Le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, au Stade de France, au Bataclan et dans les rues de Paris, donne lieu à une multitude de déclarations, commémorations officielles, témoignages de rescapés ou de proches des victimes et même à la sortie de fictions inspirées de ces événements.

Illustration - les fauteurs de terrorisme

On ne peut qu’éprouver de l’empathie pour les centaines de personnes dont la vie a basculé le soir du 13 novembre 2015 parce qu’elles ont été gravement blessées ou que leurs proches ont été tués par des terroristes se revendiquant de l’islamisme et tirant pour faire le maximum de victimes. Ces témoignages touchent car n’importe qui aurait pu être une victime ce soir-là, en assistant à un concert, un match de football ou en prenant un verre en terrasse.

Mais l’émotion et l’horreur suscitées par ces tueries de masse sont utilisées par les dirigeants politiques, au pouvoir ou dans l’opposition, pour faire serrer les rangs derrière ce qu’ils appellent « nos valeurs » ou « les valeurs de la république ». Or aujourd’hui comme il y a dix ans, les injonctions à l’unité nationale permettent de faire l’impasse sur les raisons pour lesquelles de telles scènes de guerre ont pu se dérouler en plein Paris. Pourquoi la France ne peut- elle pas être un havre de paix dans un monde ravagé par la guerre ? Pourquoi des jeunes grandis en France ou en Belgique en sont-ils venus à s’enrôler derrière Daesh, prêts à tuer à l’aveugle et à mourir pour des idées réactionnaires et mortifères ? Pourquoi Daesh, l’organisation État islamique, a-t-elle pu émerger et grandir jusqu’à prendre le contrôle d’une partie de la Syrie et de l’Irak ?

Les dirigeants des puissances impérialistes, dont la France, portent la responsabilité principale dans les guerres qui ensanglantent le Moyen-Orient ou l’Afrique. Depuis un siècle, pour accéder au pétrole et autres matières premières, pour contrôler les voies commerciales, ces dirigeants ont colonisé, tracé des frontières entre les peuples, soutenu les pires régimes avant de les lâcher quand ils n’étaient plus assez obéissants. Leurs manœuvres permanentes, leurs bombardements, leurs interventions armées, ont semé la haine parmi les peuples et engendré des conflits monstrueux.

Dix ans après les attentats du 13 novembre à Paris, le nombre de pays ravagés par des bandes armées, djihadistes ou pas, n’a cessé d’augmenter et la haine contre les dirigeants impérialistes est encore plus grande. Si Daesh a perdu le pouvoir en Irak et en Syrie, la guerre fait rage en Afrique, en particulier dans les pays du Sahel. Intervenue en 2013 dans cette région sous prétexte de lutter contre les terroristes djihadistes, l’armée française a dû plier bagage, haïe par les populations qu’elle prétendait défendre parce qu’elle ajoutait du chaos au chaos. Au Moyen-Orient, le principal allié des dirigeants occidentaux, l’État israélien, se livre depuis deux ans à Gaza, en toute impunité, à un massacre de masse. Son armée bombarde les États de la région, Liban, Syrie, Iran, Yemen. En France, tous ceux qui dénoncent la politique criminelle et le terrorisme d’État de Netanyahou sont traités d’antisémites et accusés d’apologie du terrorisme. C’est le même Netanyahou, aujourd’hui accusé de crimes de guerre, qui était en janvier 2015 l’un des invités d’honneur de la manifestation contre le terrorisme convoquée par François Hollande après les attentats contre Charlie Hebdo.

On ne peut pas combattre le terrorisme sans combattre les dirigeants des puissances impérialistes qui alimentent le terreau sur lequel il prospère.

Partager