Dettes du tiers-monde : les annuler ou en détruire les causes ?

Alors que la dette des pays riches explose sans que cela semble pour le moment poser de problème, il n’en va pas de même des pays pauvres. Ainsi, en avril et en novembre derniers, les ministres des Finances du G20 se sont réunis pour traiter de la dette de 73 pays parmi les plus pauvres de la planète dont la situation financière les inquiète. Leur préoccupation essentielle était d’éviter que la crise économique en cours ne conduise à une vague de défauts de paiement, une vague capable d’ébranler les banques et les fonds occidentaux qui ont, depuis la fin des années 2000, massivement investi dans ces dettes. En leur permettant de reporter de quelques mois une partie des échéances dues, les gouvernements des pays riches maintiennent l’animal en vie pour pouvoir continuer à le tondre.

À cette occasion, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’étranglement des pays pauvres par la dette. Nombre de pays consacrent effectivement à son remboursement des ressources qui, en comparaison avec leurs moyens, sont gigantesques, alors qu’il manque tant d’hôpitaux, d’écoles ou même de nourriture, alors que le chômage, la misère et la malnutrition ont sans doute déjà fait plus de dégâts que la pandémie. Ces voix soulignaient également combien les sommes dont le paiement est reporté grâce au moratoire du G20 sont dérisoires en regard de ce que les pays pauvres paient chaque année au système financier international, mais aussi combien elles sont dérisoires en regard des plans de relance que les États des pays capitalistes les plus riches ont mobilisés pour sauver les profits des firmes occidentales. Mais aucune de ces voix, que ce soit d’associations ou de politiques, n’est allée au fond du problème. Certaines, comme celle de Jean-Luc Mélenchon, se sont jointes à celles de l’ex-candidat à la primaire américaine démocrate Bernie Sanders et d’autres hommes de gauche (le travailliste britannique Jeremy Corbyn, Yannick Jadot pour les Verts en France) pour réclamer par courrier au FMI et à la Banque mondiale l’annulation de la dette des pays pauvres. Ils écrivent qu’une suppression pure et simple de la dette serait « la moindre des choses que la Banque mondiale, le FMI et d’autres institutions financières internationales devraient faire pour empêcher un accroissement inimaginable de la pauvreté, de la faim et des maladies qui menacent des centaines de millions de personnes ». Si le constat des dégâts est incontestable, le fait de laisser penser que les institutions internationales, garantes des intérêts des bourgeoisies les plus puissantes, pourraient mettre fin à la barbarie dont elles sont responsables fait partie des illusions que ces politiciens sèment. La dette des pays pauvres n’est pas un travers du capitalisme moderne, mais son produit. Elle est inscrite dans les rapports entre la bourgeoisie des pays impérialistes et le reste du monde. Et il faudra d’autres moyens que la voie postale pour y remédier.

Une dette intrinsèque

En réalité, la dette des pays pauvres est l’un des moyens par lesquels, depuis l’indépendance des colonies, l’impérialisme continue l’exploitation de ces pays. Nombre d’entre eux reçurent d’ailleurs dans leur berceau ce qu’on appela la dette coloniale : les prêts octroyés dans les années 1950 aux États des métropoles, et qui leur servirent à investir dans les colonies, furent mis au débit des nouveaux États. Leur situation économique ne permettait pas de faire face à ces crédits. Ils durent dès le début contracter de nouveaux prêts pour rembourser les anciens, enclenchant ainsi la machine de l’endettement. Mais c’est à la fin des années 1960 et dans les années 1970 que leur endettement prit de tout autres proportions, quand les banques occidentales en firent un investissement de premier choix. Depuis, l’endettement n’a jamais arrêté d’augmenter. Selon la Banque mondiale, la dette extérieure totale des 135 pays à revenu faible et intermédiaire, les pays les plus pauvres, est passée de 66 milliards de dollars en 1970 à plus de 8 100 milliards en 2019, 6 000 milliards sans celle de la Chine. Si le pourcentage de cette dette par rapport au revenu national de ces pays avait baissé de 35 % à 21 % entre la fin des années 1990 et celle des années 2000, il n’arrête pas d’augmenter depuis 2008. En 2019, la dette extérieure représentait 25 % du revenu de ces pays. Et le service de la dette, les sommes que chaque année ces États doivent débourser pour payer intérêts et capital, représente aujourd’hui près de 1 200 milliards de dollars – 900 milliards sans le service de la dette de la Chine – deux fois plus qu’il y a dix ans.

Il y a plusieurs raisons à cet endettement massif et permanent. La responsabilité des gouvernements de ces pays est souvent pointée du doigt. Sans aucun doute, la dette est une source d’enrichissement des dirigeants politiques et des bourgeois locaux, qui se réservent la part du lion et peuvent en détourner une partie. Ainsi la fortune de Mobutu à sa mort s’élevait aux deux tiers de la dette contractée par le Zaïre sous sa présidence. Mais corrompus et corrupteurs vont de pair. Bien des gouvernements de ces pays sont sous étroite dépendance de l’impérialisme. Ceux des pays décolonisés ont été – et beaucoup sont toujours – issus du sérail de l’ancienne métropole. Hormis Cuba et la Chine, ils n’ont rien à refuser à la bourgeoisie impérialiste qui les sélectionne, les éduque et les protège contre leurs rivaux, leurs voisins et leur population. Dans les années 1970, dans le but d’obtenir des commandes pour leur industrie, les États riches multiplièrent les prêts aux pays pauvres. Il s’agissait de relancer l’économie occidentale. Au travers d’achats d’armes et de constructions de prestige, cet argent qui alimentait la dette retournait bien vite dans les pays riches, en prélevant au passage sa dîme sur les plus pauvres, sous forme d’intérêts. Et dans les années 1970 et 1980, comme aujourd’hui, les liquidités en quête de placements lucratifs ne manquaient pas dans les coffres des banques occidentales.

Les premières dettes ligotèrent les pays pauvres aux pays impérialistes. Elles étaient contractées en dollars. Pour les rembourser il fallait des dollars, que les pays pauvres ne pouvaient obtenir qu’en vendant leurs ressources agricoles et minières sur le marché mondial. Chacun était spécialisé dans une production, le café, le coton, le cacao. En 1970, les exportations de la Mauritanie dépendaient à 93 % du fer, celles de la Zambie à 93 % du cuivre, du Vietnam à 81 % du caoutchouc, du Ghana à 80 % du café, de l’Équateur à 53 % des bananes. Ces pays s’intégraient comme fournisseurs de matières premières minières et agricoles dans l’économie mondiale. Les échanges entre ces pays et les pays industrialisés furent de plus en plus inégaux. Un économiste brésilien affirmait qu’en 1954 on achetait une jeep avec quatorze sacs de café, alors qu’en 1962 il en fallait trente-deux, et quatre-vingts environ en 2011. Le recours à la dette pour obtenir de quoi payer les marchandises des pays industrialisés était de plus en plus nécessaire. Ainsi, au-delà de la corruption des gouvernements et de l’avidité des couches dirigeantes des pays pauvres, leur dette est le reflet de la domination des bourgeoisies impérialistes et de leur pillage de la planète.

De restructuration en restructuration

Dans le passé, les pays riches ont plusieurs fois restructuré la dette des pays pauvres, allant même jusqu’à l’annuler en partie. Dans les années 1980, la crise de la dette menaça d’emporter plusieurs banques occidentales, dont les créances sur les pays pauvres représentaient pour certaines plusieurs fois leurs fonds propres. Le FMI et la Banque mondiale sauvèrent ces banques en prêtant en urgence aux pays pauvres de quoi rembourser leurs dettes. Ces institutions exigeaient, en plus de taux d’intérêt élevés, des « réformes » à mettre en œuvre par les pays pauvres pour dégager des ressources leur permettant de payer. Ce furent les plans d’ajustement structurel : austérité budgétaire, avec des coupes dans les secteurs non productifs (santé, éducation, services publics), abandon des subventions aux produits de première nécessité, libéralisation du marché du travail, désindexation des salaires, libéralisation commerciale et financière, privatisation des entreprises publiques, hausse des impôts. Face aux émeutes de la faim et aux révoltes populaires qui s’ensuivirent, et face à une dette qui de toute façon ne diminuait pas, les gouvernements des pays impérialistes décidèrent en 1988 de restructurer la dette des pays pauvres, en en annulant d’abord un tiers, puis les deux tiers en 1995. Cela concernait les dettes bilatérales, celles entre deux États, alors que les intérêts déjà payés par les pays pauvres représentaient bien souvent plus que le capital initial. Les banques, qui avaient risqué gros mais que le FMI avait sauvées en rachetant leurs crédits, réduisirent leurs prêts aux pays pauvres jusque dans les années 2010. Le répit produit par les allégements sur la charge de la dette fut de courte durée : le service de la dette recommença à s’alourdir à partir de 1995.

Dans les années 2000, les gouvernements des pays riches décidèrent d’un nouveau plan de réduction de la dette : l’Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE). L’allégement partiel de la dette était soumis à plusieurs conditions, comme l’absence d’arriérés de paiement envers la Banque mondiale et le FMI, l’application des politiques imposées pendant au moins trois ans. Les pays sélectionnés devaient donc d’abord emprunter pour payer leurs arriérés puis, comme avant, ouvrir leurs économies aux multinationales. La principale différence était qu’ils devaient décider eux-mêmes de leur politique d’austérité, tant le FMI et ses plans d’ajustement structurel étaient décriés. Cette austérité devait de toute façon avoir l’aval du FMI. Au bilan de cette IPPTE, la dette des pays concernés fut simplement ramenée au maximum de ce qu’ils pouvaient vraiment payer.

Depuis 2009, la dette flambe

Après la crise financière de 2009, la dette des pays pauvres s’est littéralement envolée. Dans les pays impérialistes, le système financier, sauvé par les banques centrales, a regorgé de liquidités. Alors que les investisseurs privés s’étaient plutôt retirés du marché de la dette des pays pauvres dans les années 1990 et 2000, ces capitaux, dont les capitalistes occidentaux ne savaient que faire, s’investirent de nouveau dans ce marché. En Afrique subsaharienne, la proportion des créanciers privés est passée depuis 2009 de 17 % à 41 %. Il faut dire que, alors que les États des pays comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni empruntent à des taux très faibles, voire négatifs, les États africains empruntent aujourd’hui à des taux autour de 7 %, l’Inde à 6 %, le Mexique à 5,4 %. Alors qu’en 2018 le taux d’intérêt moyen était de 4,22 %, il a plus que doublé en 2019. Les créanciers privés spéculent sur les défauts de paiement à venir et font de bonnes affaires.

L’autre changement majeur dans la dette des pays pauvres depuis la crise de 2008 est la montée en puissance de la Chine, qui est une conséquence des contradictions internes de l’économie chinoise, mais dont les motivations – la recherche de débouchés et de placements – sont, par certains aspects, semblables à celles des pays impérialistes[1]. Ainsi la Chine détiendrait 40 % des créances des pays d’Afrique. Au Kenya, un tiers des intérêts de la dette prennent le chemin de la Chine, 17 % en Éthiopie, 10 % au Nigeria.

La dette des pays les plus pauvres, sans la Chine, se montait avant la crise actuelle à plus de 6 000 milliards de dollars, leur faisant débourser 900 milliards de dollars en 2019 au titre du service de la dette. Dès 2019, la dette des pays pauvres était analysée par la Banque mondiale et le FMI comme un risque majeur pour la stabilité du capitalisme mondial.

La crise actuelle a aggravé la situation. Du fait de la contraction de l’activité mondiale et de la chute des cours des matières premières, les ressources des pays pauvres ont chuté. Les transferts d’argent envoyé par leurs travailleurs émigrés se sont aussi réduits. La dépréciation de leurs devises sur le marché monétaire international, en dévalorisant leurs exportations, a aggravé ces facteurs. Enfin, près de 100 milliards de capitaux étrangers ont fui dès les premiers mois de la crise les marchés des pays émergents pour retourner dans les pays riches. Les besoins de financement de ces pays pour faire face à la crise ont augmenté, mais les moyens de rembourser les emprunts passés ont diminué. Le FMI prévoyait que l’endettement de ces pays par rapport à leur revenu national augmenterait de 10 % cette année dans les pays dits en développement et de 7 % dans les pays à bas revenus. La dette des pays pauvres, d’une opportunité de placement, est devenue un risque qualifié de systémique par le FMI le 2 octobre dernier, qui craint une vague de défauts de paiement.

Certains États sont littéralement asphyxiés. Et c’est bien sûr la population qui en paie le plus lourd tribut. Au Ghana, dont la dette est détenue à 40 % par les créanciers privés, l’État consacre 11 fois plus d’argent à la charge de la dette qu’à la santé publique. Au Nigeria, en Égypte, en Angola ou au Ghana, le service de la dette absorbe plus de 30 % des recettes budgétaires. La Zambie, dont les exportations dépendent pour un tiers du cuivre dont le cours s’est effondré, a d’ores et déjà fait défaut, en ne remboursant pas des échéances en novembre 2020.

La pression des marchés

En avril, les ministres des Finances du G20 avaient trouvé un premier accord pour une suspension partielle du service de la dette des 77 États les plus pauvres, à hauteur de 14 milliards sur les 32 qu’ils auraient dû leur verser en 2020. Cette initiative a été qualifiée d’avancée majeure par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire ! Une avancée majeure pour les créanciers sans doute, mais une goutte d’eau dans l’océan de la dette, qu’il n’était plus question d’annuler, comme l’avait avancé Macron en mal de publicité à la veille de ce sommet. Pour les pays qui en feraient la demande, les remboursements étaient simplement décalés de deux ans et rééchelonnés sur trois ans, moyennant un surcoût pour compenser ce retard. Des représentants de créanciers privés s’engageaient à un effort similaire. Mais entre une telle promesse et la réalité, il y a toute la latitude que permet la propriété privée. Ni la Banque mondiale ni le FMI, auprès de qui les États sont aussi endettés, ne participaient à la restructuration.

Mi-novembre, les pays créditeurs crurent bon d’étendre leur dispositif dans le temps, en mettant en avant un cadre commun pour étudier au cas par cas les demandes de rééchelonnement, de réduction, voire d’annulation de la dette. Il restait 73 pays dans le dispositif. Car en étaient exclus ceux qui étaient déjà en défaut de paiement. Le cadre commun est pour les pays créditeurs un moyen d’éviter que les gouvernements des pays pauvres négocient avec certains créanciers au détriment d’autres. Ce front uni des pays riches contre les plus pauvres est d’autant plus qualifié d’historique par les premiers que la Chine s’est inscrite dans le cadre, leur crainte étant que la Chine continue à s’approprier des infrastructures comme elle l’a fait dans certains pays, en échange d’une partie de sa dette. Quant aux créanciers privés, ils sont invités à se joindre aux restructurations. Mais rien ne peut les y obliger. Il est donc bien possible que les finances dégagées par la restructuration de la dette auprès des États créanciers servent à rembourser les entreprises capitalistes occidentales ou asiatiques qui ont investi dans la dette.

Les pays les plus pauvres se financent pour moitié sur les marchés financiers au taux d’intérêt que les banques et autres fonds et entreprises leur accordent. Cela explique que beaucoup d’entre eux ont été réticents à demander une restructuration de leur dette. Une telle demande peut avoir exactement le même impact qu’un défaut de paiement, c’est-à-dire faire monter les taux d’intérêt auxquels ces pays peuvent emprunter sur les marchés auprès des capitalistes des pays riches, les marchés considérant que les prêts sont plus risqués. Le Cameroun, qui au printemps a demandé à bénéficier du moratoire, a vu sa note dégradée par l’agence de notation Moody’s, qui évalue le risque pris par les créanciers. Cela altérera immanquablement les conditions auxquelles le Cameroun pourra emprunter. En mai, le Pakistan et l’Éthiopie ont été mis sous surveillance par les agences de notation, en vue d’un abaissement de leur note souveraine. Les pays pauvres pourraient payer chèrement l’annulation ou la restructuration de leur dette.

Du mot d’ordre de l’annulation de la dette

Le moratoire décidé par les pays du G20 est extrêmement étroit. Il ne concerne qu’une toute petite partie de la dette des pays pauvres. Sont exclus tous les pays qui sont déjà en défaut et tous ceux qui sont jugés assez riches pour rembourser quand même, comme l’Argentine, la Turquie et tant d’autres. En allégeant de quelques milliards le service de la dette des pays dont la situation est la plus critique, les États du G20 espèrent consolider l’essentiel, les 900 milliards que doivent verser les 134 pays les plus pauvres, si l’on se fie aux chiffres de l’année dernière. Cela montre que demander aux institutions financières internationales d’annuler les dettes qui étranglent les pays pauvres est une perspective bien vaine. Ces institutions sont les gardiennes du temple. Quand elles interviennent, c’est pour tirer ce qu’elles peuvent de la situation dans laquelle sont empêtrés les pays pauvres, au mieux des intérêts de la bourgeoisie des pays impérialistes. Les courriers au FMI et à la Banque mondiale ne valent que par la publicité que leurs auteurs en retirent. Mais cela ne fait pas avancer d’un pouce la cause des peuples ni ne soulage leur peine.

Les États de ces pays sont intégrés au système impérialiste. Ils sont un maillon de la chaîne qui permet de concentrer entre les mains de la bourgeoisie impérialiste des fortunes toujours plus gigantesques. Au bout de cette chaîne, il y a les peuples, les ouvriers et les paysans dont le travail est volé par les gouvernements pour rembourser la dette. Ces gouvernements, de gré ou de force, sont des rouages du système et prélèvent leur part au passage. C’est pourquoi, même si la dette de leurs États était annulée, les peuples ne sortiraient ni de la misère ni de l’exploitation.

L’exploitation du tiers-monde est un des aspects les plus barbares du capitalisme moderne. Mais on ne combat pas cette barbarie par des courriers adressés aux dirigeants du monde impérialiste et, surtout, on ne la combat pas en respectant le capitalisme lui-même. Dans le passé, le seul pays qui ait réussi à annuler sa dette sans avoir à négocier d’ajustement structurel ni à concéder telle ou telle infrastructure fut la Russie révolutionnaire de 1917. Les travailleurs n’ont pas écrit de courrier aux banquiers français ou anglais qui détenaient la dette russe. Ils ont pris le pouvoir. Ce faisant, ils ont démontré qu’ils étaient les seuls capables de rompre avec les pays impérialistes et les marchés internationaux et de retirer ce fardeau des épaules du peuple russe.

Alors non seulement il faut mettre fin au pillage des pays pauvres et à l’exploitation de leurs classes laborieuses par la bourgeoisie des pays impérialistes, mais il faut rendre aux pays pauvres les richesses qui leur ont été volées au cours des siècles. C’est la seule façon de sortir ces pays du sous-développement mais pour ce faire, il faut détruire l’impérialisme, c’est-à-dire mettre fin au capitalisme. C’est uniquement ainsi qu’on en finira définitivement avec la dette qui vampirise des continents entiers. La seule classe sociale capable de mettre fin non seulement au pillage du tiers-monde, mais aussi à l’exploitation et à toutes les conséquences sociales qui en découlent est le prolétariat. Alors le seul choix qui vaille, pour ceux qui sont révoltés par la situation des pays pauvres, est de retrouver les idées de la lutte de classe, les idées communistes, et de se battre pour les réimplanter dans la classe ouvrière.

23 février 2021

 

[1]      Voir l’article « Les nouvelles routes de la soie », LDC no 206, mars 2020.