Ex-Yougoslavie - Morcelée par les chefs nationalistes, livrée aux rivalités entre impérialismes01/07/19941994Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1994/07/8.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

Ex-Yougoslavie - Morcelée par les chefs nationalistes, livrée aux rivalités entre impérialismes

Ce sont les rivalités entre les chefs nationalistes serbes, croates et slovènes qui ont constitué le facteur déclenchant de l'éclatement de la Yougoslavie, et de l'évolution qui a conduit aux conflits qui ensanglantent le pays depuis plusieurs années maintenant. C'est sous la poussée de leurs appétits de pouvoir concurrents que l'ancien appareil d'État s'est décomposé. Mais, si le processus s'est accéléré puis a pris de l'ampleur, c'est bien parce que ces rivalités locales ont été aussitôt prolongées, relayées, par les rivalités à une autre échelle entre les puissances impérialistes dominantes d'Europe, rivalités qui ont trouvé là un nouveau terrain de manoeuvres.

Car seuls les menteurs professionnels, ou les esprits naïfs, peuvent considérer ce qu'on appelle la "construction européenne" comme une lente résorption des rivalités inter-impérialistes en Europe.

Ces rivalités n'en sont pas au degré de tension qui a conduit, dans le passé, à deux guerres mondiales. Mais elles n'ont pas disparu, même si elles s'expriment, dans une certaine mesure, à l'intérieur de l'Union européenne - leur sphère d'influence commune en même temps que l'arène de leurs affrontements économiques.

En intervenant en Yougoslavie, les grandes puissances impérialistes ont appelé le "droit des peuples" à la rescousse. Ce même "droit des peuples" qu'elles ont foulé aux pieds pendant si longtemps pour les Palestiniens ou pour le peuple noir d'Afrique du sud, sans même parler de leurs ex-colonies, et qu'elles continuent à fouler aux pieds pour les Kurdes, par exemple, comme pour bien d'autres, leur a servi de prétexte pour justifier le partage de l'ex-Yougoslavie en fonction de leurs sphères d'influence réelles ou souhaitées.

Dès décembre 1991, à peine la Communauté européenne venait-elle d'affirmer à Maastricht qu'elle aurait dorénavant une politique extérieure commune, ses membres agissaient en ordre dispersé : l'Allemagne pressée de satisfaire les dirigeants croates et slovènes revendiquant l'indépendance, la France aussitôt muée en protectrice de ceux de la Serbie, l'Angleterre ayant encore une autre politique, tout comme l'Italie, ou encore la Grèce, qui reste seule des Douze, pour ses raisons à elle, à refuser de reconnaître la Macédoine...

Les différentes grandes puissances ont épousé de fait les rivalités entre clans nationalistes.

Au-delà de l'hypocrisie des justifications des uns et des autres, il est frappant de constater avec quelle rapidité les puissances européennes ont profité du fait que la Yougoslavie se fissurait pour renouer avec leur propre passé face aux Balkans.

Les Balkans, partagés en zones d'influence

Les Balkans constituent historiquement une région charnière entre grands empires d'Occident et d'Orient. Ils ont été, du 14e au 19e siècle, le terrain de l'affrontement entre l'empire austro-hongrois et l'empire turc. La Serbie, la Bosnie, provinces sujettes de Constantinople depuis leur conquête aux 14e et 15e siècles, ont végété dans l'arriération sous le joug ottoman, tandis que les régions croates et slovènes, au nord, peuplées de Slaves elles aussi, étaient régentées, comme tant d'autres nationalités, dans le cadre toutefois plus moderne de l'Autriche-Hongrie des Habsbourg.

C'était donc une zone de conflits. Non pas en raison des mélanges de populations, ou en raison de "haines ancestrales", comme le répètent les imbéciles, mais, déjà, en raison des affrontements entre grandes puissances.

Mais ce qu'on a appelé par la suite la "question balkanique", et qui a été le prétexte, un des facteurs déclenchants de la Première Guerre mondiale, a surgi avec l'impérialisme.

Le déclin de la vieille monarchie des Habsbourg et celui, plus profond encore, de l'empire ottoman vermoulu, aiguisèrent les appétits des puissances impérialistes européennes en pleine expansion.

Dès la fin du 19e siècle, derrière la monarchie des Habsbourg, il y avait le jeune impérialisme allemand en chasse pour sa place au soleil, pour étendre la sphère d'influence de ses intérêts, dans laquelle entraient quasi naturellement les régions croates et slovènes.

Parallèlement, l'effondrement de l'empire turc offrait un terrain de chasse aux convoitises. A celles du tsar, dont les visées s'exerçaient traditionnellement en direction de Constantinople et des Détroits, mais aussi et surtout à celles des impérialismes franco-britanniques qui n'eurent de cesse d'y pénétrer, via la Russie bien souvent d'ailleurs. Ils cherchaient à y établir la suprématie de leurs capitaux à l'ombre de celle, de plus en plus fictive, du sultan.

L'émancipation de la Serbie du joug turc, suivie de la constitution d'un État serbe indépendant, comme suite au Congrès de Berlin de 1878, fut une aubaine en faveur des Anglo-Français qui ne songèrent qu'à mettre la main dessus, tandis que c'était une épine dans le pied de la monarchie austro-hongroise, en tant que pôle d'attraction pour les Serbes qu'elle maintenait en sujétion dans ses frontières.

La Bosnie et l'Herzégovine, provinces sous domination ottomane, peuplées également pour l'essentiel de Slaves, devenaient d'autant plus convoitées par le gouvernement de Vienne, sous l'administration duquel elles furent transférées par ce même Congrès de Berlin (une administration prétendument au nom du sultan !).

Le partage du gâteau n'avait pas fini de donner lieu à des conflits, partiels mais néanmoins sanglants. (Soulignons, au passage, que c'est d'une autre Conférence internationale à Berlin, quelques années plus tard, en 1885, que procéda le partage colonial de l'Afrique par les puissances impérialistes)... En tout cas, si les frontières établies ainsi, par des décisions prises en de lointaines capitales, entre Croatie et Slovénie, Serbie, Bosnie, ne séparaient pas toujours des peuples se sentant bien distincts les uns des autres, en revanche elles marquaient une nette séparation entre des intérêts impérialistes bien distincts, eux, germaniques d'une part et anglo-français de l'autre.

Les rivalités entre grandes puissances n'ont pas peu contribué à cette succession de guerres dites "balkaniques "qui ont ensanglanté le début de ce siècle, traçant et retraçant les frontières entre la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Grèce, etc., donnant à chaque fois une nouvelle impulsion au chauvinisme crasseux des milieux dirigeants de ces pays.

C'est la Première Guerre mondiale - commencée, elle aussi, comme une guerre balkanique - qui fixa, pour une vingtaine d'années, la physionomie politique des Balkans, en fonction du rapport des forces entre puissances tutélaires impérialistes.

Ce n'est pas pour rien que la première Yougoslavie fut un enfant des traités de Versailles et autres, de ces traités qui consacrèrent la défaite de l'impérialisme allemand dans la Première Guerre mondiale. C'est la première fois que furent alors réunis, dans le cadre d'un même État, différents peuples "slaves du sud" qui avaient pendant longtemps vécu séparés par des oppressions différentes.

Pour les vainqueurs, la confection de cet État "des Serbes, des Croates et des Slovènes" sous la botte de la monarchie serbe (qui ne prit d'ailleurs le nom officiel de Yougoslavie qu'en 1929 et qui était en fait une sorte de "Grande Serbie") entrait dans le plan d'ensemble de Clemenceau et de Lloyd George destiné à établir un cordon de sécurité contre la Russie révolutionnaire ; mais c'était aussi pour le camp vainqueur un moyen de subordonner à l'intérieur des nouvelles frontières les régions croates et slovènes, jusque-là sous influence économique plutôt germanique, à la Serbie sous haute protection anglo-française.

La Yougoslavie étant née, donc, de la défaite et de l'affaiblissement de l'impérialisme germanique, il n'est pas surprenant que celui-ci, dès qu'il le put, ait eu pour politique de contester son existence même, et que, avec l'Italie de Mussolini, il n'ait eu de cesse de contribuer systématiquement à sa déstabilisation. Ce à quoi les victoires allemandes de la première phase de la deuxième guerre impérialiste de partage du monde leur permirent d'aboutir, à travers son dépeçage en fonction des intérêts italo-allemands.

Dépeçage une nouvelle fois remis en cause lorsque la victoire changea de camp. Si le camp victorieux prévoyait le rétablissement de la Yougoslavie, les marchandages commencèrent avant même la fin de la guerre autour des futures sphères d'influence. Cette fois, ce furent Churchill et Staline qui envisagèrent de se partager "fifty-fifty" l'influence dominante sur l'ex-Yougoslavie où, pendant un temps, ils prévirent de rétablir une monarchie.

Mais les grandes puissances victorieuses sont alors tombées sur un os : le mouvement de résistance mené au nom du nationalisme yougoslave sous la direction de Tito avait pris une importance suffisante pour se débarrasser seul - dans le contexte général, évidemment, du retournement de la guerre - de l'occupation allemande.

Le régime surgi de ce mouvement de résistance, dictatorial sans aucun doute, bénéficia cependant pendant longtemps d'un consensus, forgé dans la guerre de libération contre l'Allemagne nazie, pour assurer, à l'intérieur, la coexistence des peuples et, à l'extérieur, pour résister aux sollicitations intéressées des puissances "amies". Les Churchill et les Staline durent se faire une raison : accepter Tito au lieu du roi, laisser la fédération yougoslave se consolider.

La Yougoslavie a fini par jouer le rôle d'une petite puissance régionale, avec ses 22 millions d'habitants et son armée considérée comme forte. D'autant que, après la rupture entre l'URSS et l'Occident pendant la guerre froide, le régime de Tito avait fait un atout du handicap que constituait la situation du pays à la charnière des blocs, en jouant les uns contre les autres, y compris sur le plan économique ; politique traduite sur le plan diplomatique par la formule du "non-alignement".

L'intermède aura duré quelque quarante ans. Ce sont la mort de Tito (1980), la crise de sa succession, qui plus est dans le contexte de la crise économique que nous vivons, qui ont rouvert les voies par lesquelles les impérialistes ont renoué les fils du passé.

Dès que des tiraillements ont commencé à se faire sentir, en provenance particulièrement des cliques privilégiées dans les régions les plus favorisées économiquement, Slovénie et Croatie, et dont les chefs n'aspiraient qu'à se désolidariser du reste de la fédération (bien que leurs cliques en eussent largement profité précédemment) aussitôt l'impérialisme se montra intéressé. Potentiellement, la porte était dès lors ouverte pour un nouveau dépeçage de l'ensemble en zones d'influence distinctes sous son égide.

La Yougoslavie de nouveau dépecée

Le plus fort des impérialismes européens, l'impérialisme allemand, est parti en tête dans la course. De son point de vue, la reconnaissance sans condition d'États indépendants sur la base de la Slovénie et de la Croatie, allait presque de soi. Le passé n'était pas seulement du passé, en fait.

Des raisons électorales et politiciennes sont intervenues dans la rapidité avec laquelle le gouvernement allemand a pris sa décision. Mais, y compris déjà sous Tito et plus encore au cours de la décennie 80 qui suivit sa mort, les milieux dirigeants de ces républiques avaient entretenu des liens économiques et financiers avec les milieux influents en Autriche et en Allemagne. Par exemple, une institution, la Communauté Alpe-Adria, regroupait depuis 1978 Slovénie et Croatie avec plusieurs Länder autrichiens, la Bavière allemande et les régions de l'Italie du nord, sur des questions d'intérêts économiques. Pour la Slovénie, l'Allemagne était devenue le premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger, tandis que la part de l'URSS avait chuté.

De son côté, c'est l'attitude traditionnelle française de "protection" de la Serbie que les gouvernements sous Mitterrand ont d'abord reprise, cherchant à faire jouer la vieille allégeance en leur faveur. D'autant plus volontiers sans doute que le camp de la Serbie apparaissait comme celui du plus fort... et que, peut-être, il convient toujours à ses yeux de contrer, autant que faire se peut, les tentatives d'extension de l'influence allemande. Et comme la Serbie flanquée du Monténégro se posait en continuatrice de l'ancienne Yougoslavie, la diplomatie française se montra pour le maintien de celle-ci. Pas très longtemps, il est vrai.

Les moyens respectifs des puissances européennes ont évolué depuis l'époque des Traités de Versailles, et ceux de l'impérialisme français ne sont plus ce qu'ils étaient. Ses représentants en sont réduits aujourd'hui à monnayer leur envoi de soldats sur le terrain, sous uniforme de l'ONU, pour obtenir d'être pris en compte, par exemple pour mendier au profit de leurs mandants capitalistes des contrats dans l'éventuelle reconstruction de Sarajevo...

La diplomatie française a fini assez vite par s'aligner sur la diplomatie allemande. D'autant que la disparition de la Yougoslavie ne la gênait pas vraiment. Car, comme toutes les puissances impérialistes, grandes ou petites, voire comme leurs minuscules imitatrices à la grecque, elle pouvait espérer en tirer profit.

C'est le soutien international reçu par les chefs nationalistes hostiles qui a permis que les anciennes subdivisions administratives internes soient érigées en frontières entre États reconnus, et que ces derniers soient admis à l'ONU, parfois avant même d'exister sur le terrain. Et ce alors même que ces chefs nationalistes, croates comme serbes, proclamaient ouvertement leur résolution d'en faire des États monoethniques ("l'État des seuls Croates", "l'État de tous les Serbes"...).

Les Albanais du Kosovo surtout et, dans une certaine mesure, les Hongrois de Vojvodine, étaient déjà victimes d'une oppression nationale croissante de la part de l'État serbe. Mais, d'un coup, les communautés serbes importantes de la Croatie ont été transformées en minorités redoutant d'être opprimées.

La bénédiction donnée par les grandes puissances aux États et aux régimes surgis de la décomposition de la Yougoslavie a cautionné tout à la fois la logique du "nettoyage" ethnique et ses massacres annoncés, et ouvert la porte à des guerres de conquête pour modifier ces limites administratives brutalement transformées en frontières et qui n'avaient qu'un lointain rapport avec la vie des peuples.

La Bosnie-Herzégovine, elle aussi reconnue pourtant par les instances internationales et admise comme membre de l'ONU, aura été la principale victime de cette logique. Les dirigeants de la Serbie comme ceux de la Croatie n'ont eu qu'à se poser cyniquement en "protecteurs" de leurs peuples transformés en minorités dans le cadre de la Bosnie. Et la Bosnie, cette Yougoslavie en miniature avec ses mélanges inextricables de peuples, a été à son tour dépecée en fonction des rapports de force entre bandes armées, au profit essentiellement des bandes dans la mouvance de l'État serbe et dans la mouvance de l'État croate.

Toutes les contorsions diplomatiques des grandes puissances se résument à "gérer" la guerre empiriquement et non à rechercher la paix. La guerre actuelle ne coûte à leurs dirigeants que quelques larmes de crocodile périodiques, même si la situation ne va pas sans créer le risque d'une déstabilisation générale de la région, ce qu'ils ne visent pas.

Les forces armées serbes se montrant les plus fortes, elles se doivent d'être ménagées par l'ensemble des puissances impérialistes, qui ménagent le régime de Milosevic, font des courbettes devant le bandit Karadzic autoproclamé chef de la "République serbe de Bosnie" et supportent leurs défis sans broncher. Elles n'ont aucune raison de chercher à porter atteinte, finalement, à ces bandes armées, dont les responsables internationaux savent au contraire qu'elles leur seront précieuses demain. Les forces armées croates sont en mesure de compter, elles aussi, elles l'ont prouvé dans la guerre également, même si c'est à un degré moindre que leurs homologues serbes.

Voilà pourquoi les "plans de paix" successifs présentés par les grandes puissances ne font qu'entériner les rapports de force sur le terrain.

La politique des dirigeants américains a ses motivations propres, ses préoccupations de politique intérieure comme ses préoccupations d'impérialisme le plus puissant sur la scène internationale. D'une volonté affichée de voir se maintenir le cadre de la Fédération yougoslave, dans un tout premier temps, elle a évolué ensuite en une condamnation officielle de la Serbie, par ONU interposée surtout, pour en venir à une sorte de parrainage du camp musulman-bosniaque, attitude destinée à plaire aux États arabes tels que l'Arabie saoudite, et à la Turquie. C'est du côté du Congrès américain que s'élèvent en tout cas le plus les voix en faveur de la levée de l'embargo sur les armes à destination de ce camp musulman-bosniaque.

Mais les dirigeants américains ne sont pas des défenseurs de la veuve et de l'orphelin ; et les pressions sur les dirigeants de ce camp perdant n'ont pas manqué non plus de leur part pour leur faire accepter une capitulation sous une forme ou une autre.

Les États-Unis viennent de chapeauter une initiative de fédération entre Croates et Musulmans de Bosnie (mars 1994), "fédération" qui recevrait la partie du territoire de la Bosnie-Herzégovine que les dirigeants serbes voudront bien lui concéder, et surtout destinée à être rattachée ultérieurement à la Croatie de Zagreb. Ce plan a tout l'air de n'être qu'une tentative déguisée pour "résoudre" le problème posé par la population "musulmane"-bosniaque (40 % de la population totale de la Bosnie avant la guerre) en la plaçant sous la botte des dirigeants croates (malgré la guerre d'hier encore !) et dans le cadre d'une "Grande Croatie" à venir - une tentative déguisée pour faire avaler la pilule de la défaite par la partie "musulmane", et sur la scène internationale.

Quelles seront exactement les frontières des États qui résulteront du nouveau dépeçage ? C'est ce qui est en train de se dessiner par la force des armes, même si le conflit peut encore durer longtemps avant que les choses ne se stabilisent un peu durablement.

Lorsque la diplomatie des grandes puissances aura consacré la redistribution territoriale, elle laissera vraisemblablement comme principaux gardiens de l'ordre dans la région un État croate dépendant de la zone d'influence germanique (comme l'est déjà le minuscule État slovène aspiré par l'Autriche), et un État serbe dont la Russie voudrait bien pouvoir se poser en protecteur mais qui sera surtout l'objet des convoitises des puissances impérialistes occidentales. La France ? L'Angleterre ? Il est plus probable que les États-Unis les mettront d'accord.

Ces deux États seront peut-être agrandis aux dépens de ce qui est presque déjà l'ex-Bosnie-Herzégovine, et assez forts pour maintenir leurs peuples sous leur botte. Mais ce seront quand même de petits États, économiquement subordonnés à l'impérialisme et politiquement transformés en jouets.

Et le brûlot ne sera pas éteint pour autant. Sous l'autorité de leurs dirigeants nationalistes, la Croatie et la Serbie seront des États hostiles entre eux et surarmés. La Grèce convoite la Macédoine, la Bulgarie n'est pas loin, pour qui les Macédoniens ne sont qu'une variété de Bulgares, l'Albanie se déclare soucieuse du Kosovo et aussi des Albanais de Macédoine. etc.

L'avenir est dramatique pour les peuples, car les rivalités entre les puissances impérialistes n'ont pas fini d'attiser ces feux. Ils devront vivre dans un climat guerrier permanent, qui justifiera toutes les dictatures.

Voilà ce qui se prépare pour eux en guise de paix et de démocratie, à Berlin, Londres, Paris ou Washington.

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