États-Unis : une opposition dans le syndicat de l'automobile01/09/19891989Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1989/09/LDC_26.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

États-Unis : une opposition dans le syndicat de l'automobile

Le congrès de l'UAW (Syndicat américain des travailleurs de l'automobile, de l'aérospatiale et du matériel agricole) qui s'est tenu en juin 1989 a été marqué par l'apparition d'une opposition vaguement structurée, sous le nom de New Directions ( « Orientations nouvelles » ). Cette opposition est surtout influente dans les deux régions où elle a présenté des candidats aux postes de directeur régional. Don Douglas a recueilli 38 % des voix dans la région 1-1B qui s'étend de l'est de Détroit jusqu'à la ville de Pontiac et qui est un des bastions de l'UAW, beaucoup plus soumise à l'influence de la bureaucratie dirigeante que la plupart des autres régions. Quant à Jerry Tucker, directeur régional sortant de la région 5 (centre et sud-ouest des USA), poste qu'il avait conquis après deux ans d'une bataille légale pour faire annuler l'élection précédente, il a recueilli 35 % des voix. En tout, l'opposition comptait un peu plus de deux cents délégués sur un total de 2 100 présents au congrès.

A la fin du congrès, Tucker annonçait l'intention de New Directions de mettre sur pied une tendance à l'intérieur de l'UAW pour continuer la lutte pour un changement d'orientation du syndicat. New Directions envisage de créer une structure avec cartes de membres, cotisations, journal, etc., qui recruterait les opposants à l'intérieur de l'UAW.

Le malaise de la base

Que les opposants les suivent ou non sur ce terrain (qui comporte beaucoup plus de risques que de présenter des candidats aux élections), l'existence d'une telle opposition, même limitée à l'élection de délégués, reflète le malaise qui existe parmi les membres de l'UAW. Dès le début, les demandes de « concessions » faites par les grandes entreprises ont provoqué la colère des travailleurs. Devant les arguments et les manoeuvres de l'appareil syndical pour leur faire accepter les « concessions » demandées, la majorité des travailleurs de l'automobile ont fini par céder, mais ils l'ont fait à contrecoeur et même avec amertume.

La plupart de ceux qui sont à l'origine de New Directions sont sensibles à l'état d'esprit anti-concessions qui existe aujourd'hui parmi les travailleurs de l'auto. Ce sentiment s'explique en partie par la conviction que l'UAW, autrefois si puissante, a tort de céder sur les acquis du passé. Mais il s'explique sans doute aussi par le fait que les responsables et les délégués syndicaux au niveau local sont aux premières loges et subissent directement la contestation de la politique pro-concessions de la direction de l'UAW.

Lors d'une réunion publique tenue à Détroit en février dernier, un des leaders de New Directions, représentant le syndicat de Wentzville au Missouri, expliquait que beaucoup de syndicalistes dévoués de la région 5 perdaient leurs postes électifs, car ils servaient de boucs émissaires à la politique de la confédération syndicale. Il expliquait aussi que c'était ce qui avait amené un certain nombre de syndicalistes de la région 5 à créer un groupe d'opposition à la direction confédérale.

Dans certains cas, il s'agit là sans doute du réflexe de bureaucrates cherchant à sauvegarder leurs postes ; mais cela reflète aussi de manière évidente le sentiment de beaucoup de délégués qui ne peuvent plus faire le travail de délégués tel qu'ils le connaissent (conflits du travail, négociations, etc.) à cause de la pression exercée par la bureaucratie confédérale et qui vise à leur faire accepter les réorganisations décidées par les patrons, etc.

Quelles qu'aient été leurs motivations, beaucoup de délégués d'entreprise appartenant à l'opposition se sont élevés contre les concessions demandées par les patrons ces dix dernières années. Par exemple, en 1982, 1985 et 1987, Don Douglas, qui était cette année le candidat de New Directions au poste de directeur de la Région 1-1B, avait appelé au rejet du contrat proposé par General Motors. Cela n'avait pas peu contribué à l'augmentation formidable du soutien qu'il a reçu auprès des travailleurs de la région de Pontiac où il dirige un syndicat regroupant plusieurs usines GM, ainsi qu'auprès des travailleurs des usines GM à l'extérieur de sa région elle-même.

Une attitude... tres souple

Mais il ne faut pas oublier que beaucoup de ceux qui ont joué un rôle dirigeant dans la fondation de New Directions se sont trouvé des raisons d'être favorables à certains contrats récents, qui comportaient tous des concessions nouvelles. Jerry Tucker, qui fut sous-directeur régional, ne s'est jamais élevé publiquement contre les concessions, soit parce qu'il pensait que protester aurait signifié la perte du poste où il avait été nommé par les syndicats, soit parce qu'il était d'accord avec l'argumentation de Fraser (le précédent président de l'UAW), et après lui de Bieber (l'actuel président de l'UAW). Mais le fait demeure : il a défendu la politique des concessions. Et il a encore agi de même en 1987, alors qu'il n'était plus directement sous l'autorité de Bieber. Pete Kelly, dirigeant d'un syndicat dans une usine GM qui comprend surtout des ouvriers qualifiés, dirigeant aussi depuis longtemps d'une opposition regroupant des ouvriers qualifiés à l'intérieur de l'UAW, a fini, après s'être d'abord opposé à un certain nombre de contrats, par refuser de s'opposer au contrat de 1987 parce que, disait-il, ce contrat contenait des clauses qui permettraient de maintenir soit des postes, soit des avantages spécifiques pour son secteur. En 1987, Bill Parker, dirigeant d'un syndicat de chez Chrysler et membre fondateur de Labor Notes (un vague regroupement de syndicalistes opposants, dont les liens sont maintenus par quelques publications ou des conférences, influencés par des gauchistes ou des ex-gauchistes), contraignait les membres de son syndicat à voter une deuxième fois et à accepter un contrat qu'ils venaient juste de refuser. Soumis à la pression de la confédération, et n'ayant pas d'autre perspective à offrir, il se bornait à expliquer sans conviction que, étant données les circonstances, c'était le meilleur contrat possible pour les travailleurs.

De toute manière, presque tous ceux qui ont joué un rôle dirigeant à l'intérieur de New Directions ont accepté dans le passé - et continuent d'accepter - les arguments avancés par la direction de l'UAW pour justifier les concessions faites aux patrons. La chose est claire quand on examine la position de New Directions au cours des premières séries de concessions chez Chrysler.

Dans la brochure éditée centralement par New Directions pour les élections au congrès, il est dit : « Il est indiscutable que cette position était nécessaire pour sauver Chrysler de sa propre incompétence et que, sans les concessions extrêmes que nous avons consenties, le Congrès des États-Unis n'aurait peut-être pas accordé de sursis à Chrysler qui aurait fait faillite. Par contre, il n'y a pas à être fiers de notre incapacité à imposer que les concessions faites soient annulées automatiquement le jour où Chrysler fera de nouveau des bénéfices. »

Déficit ou pas, il est absurde de dire que Chrysler, l'une des plus grandes entreprises du monde, qui a fait des profits énormes pendant des décennies et qui est liée à l'un des principaux groupes financiers de ce pays, lui-même à la tête d'un empire à l'échelle mondiale, était au bord de la faillite en 1980. Il est évident que quand une entreprise veut que les travailleurs fassent des sacrifices, elle produit des comptes prouvant qu'elle se trouve dans d'horribles difficultés financières.

Et même si la situation de Chrysler avait été aussi grave qu'elle le prétendait, il n'y avait aucune raison que les travailleurs, c'est-à-dire ceux qui sont le moins à même de réduire leur niveau de vie, payent la note. Les banquiers, les actionnaires et les dirigeants de Chrysler auraient pu le faire avec beaucoup plus de facilité.

Mais poser le problème ainsi aurait signifié rompre avec l'attitude traditionnelle des syndicats qui acceptent la logique du profit patronal. Il n'y a rien dans ce que New Directions a fait, ou même dit, qui puisse laisser croire qu'ils envisagent de faire passer les intérêts des travailleurs avant le droit des capitalistes à faire des profits.

Une democratie syndicale limitee

Deux autres questions ont été mises en avant par New Directions. Ces questions, et les réponses faites par New Directions, permettent de prendre la mesure politique de ceux qui sont à la tête de New Directions.

La première question est celle de l'absence de démocratie à l'intérieur du syndicat. Au congrès, les opposants ont concentré leurs attaques sur les irrégularités qui se sont produites lors des dernières élections de délégués. Ils ont aussi proposé de remplacer l'élection du président de l'UAW par les délégués au congrès, par une élection de type référendaire ouverte à tous les membres.

C'est le genre de question traditionnellement soulevée par les oppositions syndicales : elle porte sur le fonctionnement de l'appareil et sur la place que les uns et les autres y occupent.

Sur ce sujet de la démocratie syndicale, il y a bien sûr des questions plus fondamentales. Il y a d'abord le fait que les travailleurs ne contrôlent pas leur propre syndicat. Ils n'ont pas accès à l'information et n'ont aucun pouvoir de décision. C'est visible à différents niveaux, par exemple par le fait que la décision de faire ou de ne pas faire grève ne leur appartient pas. Ils n'ont que le droit d'autoriser la confédération à les appeler à faire grève si et quand elle le juge nécessaire. Pendant les grèves, il n'y a pas de réunions pour prendre les décisions concernant l'organisation de la grève ; il n'y a pas de comptes rendus faits aux grévistes sur le déroulement des négociations qui se tiennent, sous le sceau du secret, entre la direction et les délégués syndicaux. Et quand un contrat est en cours de négociation, c'est la direction syndicale qui décide quels seront les « points clés » soumis au vote des syndiqués.

Sur des questions aussi fondamentales pour déterminer si oui ou non les travailleurs contrôlent leur propre syndicat et s'ils en déterminent la politique, New Directions est muet. New Directions parle vaguement de contrôle du syndicat par la base mais ne donne aucune indication concrète sur sa manière de concevoir la démocratie par opposition à la direction actuelle.

L'autre problème soulevé par les oppositionnels est celui du soutien apporté par l'UAW au prétendu « partenariat ». New Directions affirme que cela ne sert qu'à diviser les travailleurs entre eux pendant que le syndicat collabore avec le patron pour augmenter la productivité. Et il présente cette acceptation du « partenariat » comme un écart récent par rapport à la tradition de l'UAW.

En fait, le « partenariat » d'aujourd'hui n'est que la forme la plus récente de la longue association entre syndicats et patrons.

A partir des années 40, l'appareil de l'UAW a toujours défendu l'idée que les travailleurs devaient travailler à augmenter les profits patronaux car cela se traduirait pour eux par des augmentations de salaires. Dans les années d'après-guerre, les travailleurs ont effectivement vu leurs salaires augmenter. Mais les profits augmentaient beaucoup plus rapidement que les salaires. D'autre part, ces augmentations s'accompagnaient d'une augmentation des cadences, acceptée par les syndicats, aboutissant à des suppressions d'emploi et à l'aggravation des conditions de travail. Il y avait même un indice officiel, le Coefficient Annuel de Progrès, codifiant cet accord : les travailleurs touchaient une augmentation annuelle de 3 % en échange des gains de productivité dont la moyenne était, bien sûr, supérieure à 3 %.

Cette attitude traditionnelle des syndicats, visant à assurer aux patrons une productivité et des profits en constante augmentation, explique la position qu'ils ont adoptée quand la période d'expansion de l'après-guerre s'est terminée. Avec la crise et la chute des profits des capitalistes, les syndicats ont continué à jouer leur rôle de défenseurs responsables du droit des capitalistes à faire passer leurs profits en premier, ce qui en période de crise ne pouvait que signifier la diminution du niveau de vie des travailleurs.

Et s'il faut parler de « partenariat », le plus bel exemple n'en est-il pas celui des contrats qui interdisent aux ouvriers d'engager la lutte pour résoudre leurs problèmes et qui font obligation aux appareils syndicaux de veiller au respect de cette interdiction ? On peut en dire autant de l'engagement pris récemment par l'UAW, et considéré comme normal par New Directions, de veiller à l'application d'une clause visant à limiter l'absentéisme parmi les ouvriers.

Sur le problème de la concurrence, New Directions est tout à fait solidaire de Bieber dans sa prétendue « lutte contre les importations » qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle manière pour les patrons de contraindre les ouvriers de l'automobile à faire des sacrifices, en prenant comme prétexte la concurrence étrangère.

Dans la tradition de walter reuther

La plupart de ceux qui sont à la tête de New Directions viennent de l'appareil syndical.

Jerry Tucker, principal porte-parole de l'opposition, a été sous-directeur de la région 5, membre de l'équipe de Bieber, avant de s'opposer au candidat désigné par Bieber au poste de directeur il y a trois ans. Victor Reuther, qui soutient officiellement New Directions, est le frère de feu le président de l'UAW, Walter Reuther, et a occupé pendant des années un poste de fonctionnaire dans les instances dirigeantes de la confédération.

A l'instar de Bob White, ex-directeur de la branche canadienne de l'UAW, qui a convaincu les syndicats canadiens de quitter l'UAW pour former leur propre confédération (qu'il dirige aujourd'hui) et qui laisse les oppositionnels utiliser son prestige, ce sont tous d'anciens dirigeants en vue de l'UAW. Ils ont tous été formés dans les mêmes traditions social-démocrates que Fraser, Bieber et autres. Ils ont tous joué un rôle dans la politique de la direction actuelle. Et ils se réclament tous du même héritage politique, celui de Walther Reuther.

Pourquoi New Directions cherche-t-il à se draper dans le manteau de Walther Reuther ? Tout simplement parce que la logique même de leurs choix politiques les y pousse.

C'est l'UAW de l'époque de Reuther qui a construit l'association patronat-syndicat, sur la base de l'idée que tout progrès pour les travailleurs dépendait de l'augmentation de la prospérité des entreprises.

C'est la même direction Reuther qui a défendu le droit des capitalistes à diriger les entreprises en fonction de leurs intérêts, le syndicat se contentant d'essayer de limiter les pires excès du capitalisme - dans la mesure du possible. Comme si les excès n'étaient pas la règle, sauf pendant de rares et courtes périodes d'expansion.

C'est la même direction inspirée par Reuther qui s'est attachée à éliminer du syndicat, ou à tout le moins de tout poste de responsable national, les militants qui avaient été à l'origine de l'UAW. Si au début, quand la classe ouvrière bougeait vraiment, Reuther était prêt à se dire socialiste et à faire alliance avec les militants communistes qui avaient dirigé les grandes grèves de l'époque, très vite, dès que la bourgeoisie choisit d'utiliser l'anti-communisme pour briser la combativité de la classe ouvrière, Reuther a tout de suite proposé ses services comme exécuteur des basses oeuvres.

(Aujourd'hui, le lamentable essai d'anti-communisme de Douglas, Kelly et Parker est là pour nous rappeler ce que valent leurs protestations au nom de la démocratie.)

Ceux qui sont aujourd'hui à la tête de l'opposition appartiennent bel et bien à la tradition de Walther Reuther. Ils peuvent effectivement se proclamer ses héritiers. Mais on peut en dire autant de la direction actuelle de l'UAW : de Bieber et, avant lui, de Fraser.

A moins qu'ils ne soient prêts à aller au-delà des limites, fixées par New Directions, ceux qui tentent de créer une opposition à l'intérieur de l'UAW n'auront jamais rien d'autre à offrir que ce que Bieber offre lui-même. Et même si Tucker ou Douglas remplaçaient Bieber (ce qui pourrait bien se produire s'il y avait une poussée des travailleurs), ils seraient un obstacle aussi considérable pour la lutte des travailleurs que l'est aujourd'hui la direction inspirée par Bieber. Ils pourraient même représenter un obstacle encore plus considérable, car ils ne pourraient accéder à la direction du syndicat qu'avec le soutien, et donc la confiance, des travailleurs.

Comment sortir de la situation actuelle ?

Au congrès, les oppositionnels ont aussi abordé le sujet des négociations collectives et celui de « l'action politique » - ils entendent par là le soutien financier et électoral aux Démocrates. Bref, ils ont parlé de tout sauf du type même de lutte qu'il faudrait engager pour mettre fin à une décennie de concessions et renverser la tendance. En fait, ils n'ont pour ainsi dire pas parlé du tout des luttes nécessaires.

Est-il possible de mettre un terme à l'offensive patronale visant à faire payer les frais de la crise aux travailleurs ? Cela ne dépend pas du fait de savoir si le syndicat possède des négociateurs avisés et déterminés, ou animés de bonnes intentions. Cela dépend d'abord et avant tout de la détermination des travailleurs. Le problème qui se pose au syndicat, c'est de savoir s'il est prêt à organiser une lutte dure.

Cela signifie autre chose que les luttes traditionnelles, entreprise par entreprise, usine par usine. Dans une période comme celle-ci, où le chômage et la crise économique pèsent de tout leur poids sur la classe ouvrière, des luttes isolées ne mènent le plus souvent qu'à la défaite. La longue série de défaites de ces dix dernières années montre que les travailleurs doivent étendre leur lutte s'ils veulent s'opposer victorieusement aux patrons. Voilà le type de luttes qu'il faut préparer aujourd'hui.

Les travailleurs ne semblent pas encore très désireux de se lancer dans la lutte. En tout cas, ils n'y ont pas été préparés. Mais si les travailleurs sont aujourd'hui démoralisés, c'est en partie à cause de tout ce qui leur a été fait au nom de leurs propres syndicats ces dernières années. Une véritable opposition syndicale proposerait une perspective de lutte. C'est une telle perspective qui pourrait permettre aux travailleurs de surmonter leur démoralisation.

Bien sûr, l'opposition ne représente qu'une minorité à l'intérieur de l'UAW. Elle ne possède aujourd'hui ni les forces, ni l'influence nécessaires pour engager la lutte d'ensemble dont la classe ouvrière a besoin. Mais elle possède suffisamment de forces pour poser le problème dans tout l'UAW.

Le refus de l'opposition de le faire montre bien ce qu'elle est, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'essaierait pas de se mettre à la tête des luttes si la situation changeait. Mais son but n'est pas la mobilisation des travailleurs. Et dans un contexte de luttes d'ensemble, elle agirait de la même façon que l'a fait Bob White au Canada, qui a tout fait pour empêcher les travailleurs de s'organiser de façon indépendante.

Un grand syndicat aussi puissant que l'UAW pourrait étendre les luttes et inaugurer une nouvelle période de montée ouvrière, comme l'ont fait les travailleurs de l'automobile dans les années 30. Mais pour que cela se produise, il faut d'autres dirigeants que les Bieber, Tucker, Kelly et Douglas à la tête des luttes.

Cela dépend finalement de la capacité des révolutionnaires à s'implanter largement et à défendre leur politique.

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