Parti Communiste Français : dans quel sens tirent les contestataires ?01/05/19781978Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1978/05/53_0.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

Parti Communiste Français : dans quel sens tirent les contestataires ?

L'échec de l'Union de la gauche aux élections législatives de mars 1978 a provoqué sinon une crise, comme certains le disent - cela, il est un peu tôt pour l'affirmer - du moins une petite tempête au sein du PCF. Un certain nombre de ses membres plus ou moins connus - bien qu'aucun d'eux n'appartienne à la direction - ont fait connaître publiquement leur désapprobation d'avec la tactique et la politique de leur parti dans ces élections et la période qui les a précédées. Et, lu presse du PCF refusant de leur ouvrir ses colonnes, ils ont publié leurs critiques ou leurs questions dans les journaux et les magazines non communistes.

Certes le comité central réuni à la fin avril a approuvé à l'unanimité le rapport de Georges Marchais justifiant la politique menée depuis 1972, date de la signature du Programme Commun de gouvernement avec le Parti Socialiste. Certes le secrétaire général a pu déclarer que le large début qui aurait eu lieu à travers tout le parti aurait montré que la direction était approuvée par l'immense majorité des adhérents.

Pourtant l'insistance mise par Marchais à répondre implicitement point par point aux questions des opposants, et même les nombreux passages de son long rapport où il fait explicitement référence à leurs critiques, pour les réfuter bien sûr, semble prouver que la direction du PCF sait bien elle-même à quoi s'en tenir. Les quelques intellectuels qui ont pris le risque de briser lu discipline du parti et de s'exprimer publiquement dans la presse non-communiste, émettent des critiques ou posent des questions qui furent celles de nombreux adhérents au lendemain des élections perdues pur la gauche. Cela est d'ailleurs confirmé par tout ce que l'on peut savoir sur l'état d'esprit qui régnait dans de nombreuses cellules.

 

La fronde des intellectuels

 

Qui sont donc ces opposants ? Que proposent-ils ? Pour quoi se battent-ils ? En d'autres termes quelle est la nature de l'opposition qui vient de surgir dans le PCF ?

Jusqu'à présent seuls des intellectuels se sont exprimés publiquement : écrivains, journalistes, universitaires. Et s'ils peuvent le faire c'est, évidemment, parce qu'ils sont justement des intellectuels. lis le font parce qu'ils sont connus, qu'ils ont un nom, pas forcément en tant que militant communiste mais en tant qu'écrivain ou professeur.

Ce n'est certes pas nous qui leur reprocherons d'être des intellectuels. Pas plus que nous leur reprocherons d'utiliser les colonnes du Monde, de Témoignage Chrétien ou d'autres supports du même genre pour défendre leurs idées s'ils n'en trouvent pas d'autres où s'exprimer.

Et la direction du Parti Communiste qui, explicitement ou implicitement, se sert de ces deux reproches, fait preuve de beaucoup de mauvaise foi. A qui la faute s'ils sont obligés de s'exprimer dans la presse non-communiste sinon à la direction du parti qui leur refuse toute possibilité de le faire dans celle du PCF ? Et la même direction sait parfaitement, en d'autres occasions, utiliser leur qualité d'intellectuel, sait se servir de leur nom en tant écrivain ou professeur connu au service de sa politique.

Aujourd'hui elle montre les intellectuels récalcitrants du doigt en disant ou sous-entendant démogogiquement : « ce ne sont que des intellectuels ». A d'autres moments au contraire, pour impressionner les militants et les adhérents du rang, elle dit aux travailleurs : « regardez, nous avons l'appui et la caution d'écrivains et de professeurs » (sous-entendu : notre politique est donc juste puisque ces grosses têtes nous approuvent).

Le Parti Communiste sait se servir du statut de ses intellectuels dans tous les cas : il sert de caution à la politique de la direction quand ils sont d'accord avec celle-ci, il sert de repoussoir pour la masse des adhérents quand ils se trouvent en désaccord. Tout ceci est d'ailleurs facilité par la forme d'organisation des intellectuels ou PCF qui les maintient en général entre eux, à part du reste des adhérents.

La direction du PCF est donc la plus mal venue de se servir du statut social de ses opposants pour leur refuser le droit à la parole.

Mais il ne s'ensuit nullement que ceux qui la prennent aujourd'hui expriment automatiquement soit les sentiments, soit surtout les intérêts de l'ensemble des militants communistes, pour ne pas parler de l'ensemble des travailleurs.

Raymond Jean, écrivain et professeur à l'université d'Aix-en-Provence, déclare dans l'interview qu'il a donnée au Nouvel Observateur pour critiquer la politique de son parti : « Un ouvrier qui pense comme moi n'envoie pas un article au Monde, moi je le fais », et il ajoute « un intellectuel est celui qui parle pour ceux qui n'ont pas de voix ou dont la voix est trop faible ».

Pas forcément, loin de là. Tout dépend de ce qu'il dit justement. Car un intellectuel peut parler au nom des ouvriers, mais il peut aussi parler au nom d'autres couches sociales, la petite bourgeoisie, par exemple, même quand il se veut ou se croit communiste. Et c'est d'ailleurs, l'expérience nous l'apprend, ce que la plupart font.

Et c'est au moins ce que font aujourd'hui les opposants du PCF (du moins, ceux qui se sont exprimés jusqu'ici).

Certes ces opposants semblent très divers.

Ils sont divers d'abord par la réputation. Par leur réputation en tant qu'intellectuels mais aussi leur réputation politique quand ils en ont une. Ainsi si Elleinstein est notoirement connu pour être un opposant de droite dans le PCF, Althusser au contraire passe tout aussi notoirement pour un opposant de gauche. Il fut l'un de ceux qui étaient opposés à l'abandon de la notion de dictature du prolétariat, il y a deux ans. Il est aussi, pour ceux qui ne connaîtraient pas tous ses mérites, l'homme qui a découvert que l'erreur fondamentale de Staline a été d'ordre « philosophique ».

C'est-à-dire que, selon lui, il faut chercher l'explication du stalinisme non pas dans l'évolution de la société russe après la Révolution d'Octobre, non pas dans le fait qu'une bureaucratie parasitaire ait dépossédé le prolétariat du pouvoir, mais dans une erreur d'interprétation du marxisme par Staline. Le goulag, la pire des dictatures, des dizaines de millions de déportés, une génération entière de communistes massacrée, tout cela est dû à une mauvaise lecture de Marx par le petit père des peuples ! Cela n'empêche qu'Althusser passe pour un opposant de gauche.

Ces opposants sont divers aussi, par le ton de leurs critiques. Althusser ne mâche pas ses mots. Quand il se livre à une critique en règle du fonctionnement bureaucratique du PCF, il n'hésite pas à parler « de l'inconscience et du cynisme atteint par la direction dans la manipulation des militants et des travailleurs ». A l'opposé, Elleinstein est aussi plat qu'il l'a toujours été. Il n'y a pas une de ses critiques qui ne soit enveloppée de circonvolutions, de réserves, d'excuses. De ces articles que publie Le Monde, parce que l'Humanité les lui a refusés, il écrit : « J'aurais souhaité les publier dans la presse de mon parti, mais il apparaît que cela n'est pas possible dans l'état actuel des choses. Je prie les camarades qui pourraient me tenir rigueur de cette façon de faire, de considérer les raisons d'une telle situation et les arguments développés ici, plus que de maudire l'intellectuel communiste en train de faire ses confidences à un journal non-communiste ». Elleinstein fut d'ailleurs souvent présenté comme le porte-parole officieux de Marchais. Plus libre, parce que moins responsable et n'engageant pas tout le parti, l'historien a pu, des mois en avance, faire des propositions - toujours dans un sens droitier - que le Secrétaire général reprit à son compte plus tard. Ainsi de la suppression de la notion de dictature du prolétariat dans le programme du PCF, par exemple. Les propositions d'Elleinstein serviraient de sondage en quelque sorte à la direction avant de pousser plus avant vers la droite.

Ces opposants sont divers enfin dans leurs critiques. Pourtant tous, y compris ceux qui ont une réputation de gauche, visent aujourd'hui en dernière analyse, à tirer le parti encore plus à droite qu'il n'est déjà.

 

La fronde d'une partie de l'appareil ?

 

D'abord pourquoi aujourd'hui cette levée de boucliers ? A partir de quoi toutes ces critiques ? Toutes, sans exception aucune, partent de l'échec électoral de la gauche aux récentes élections législatives. Même celles qui vont chercher et rappellent des griefs plus anciens et plus fondamentaux.

Tous, ce qu'ils reprochent d'abord et avant tout au Parti Communiste, c'est que lui et la gauche tout entière ont perdu les élections.

Pas un ne pose, et ne se pose, la question plus fondamentale de savoir ce que la gauche au gouvernement aurait ou n'aurait pas apporté aux travailleurs, en quoi elle aurait représenté leurs intérêts ou s'y serait opposée. Ce qu'ils discutent - et ce qu'ils reprochent à Marchais - ce n'est pas ce qu'il aurait fait ou pas fait au pouvoir, comme ministre d'un gouvernement Mitterrand, c'est de ne pas l'être à l'heure qu'il est.

Frémontier, ancien rédacteur en chef des journaux bourgeois Paris-Presse et Paris-Jour, qui a adhéré au parti en 1971 , et qui a le mérite de dire les choses le plus nettement, d'appeler un chat un chat, a admirablement résumé le fond des critiques de toute l'opposition. « Nous avons perdu. Nous nous sommes trompés », écrit-il en conclusion de sa lettre de démission du poste de rédacteur en chef d'Action, le journal d'entreprise du PCF.

Voilà le fond de toutes ces critiques

Marchais a eu tort parce qu'il n'a pas gagné les élections. Mais si la gauche les avait gagnées ? Cela n'aurait rien changé à la nature et à la politique de Marchais. Ni la nature ni la politique d'un parti ne tiennent à une élection perdue ou gagnée.

Ce n'est pas faire un procès d'intention que de dire que dans ce cas il n'y aurait aujourd'hui pas d'opposition.

La preuve, c'est que aucun de ceux-là n'a fait entendre sa voix et ses critiques avant le 12 mars. Y compris ceux qui analysent aujourd'hui avec beaucoup de finesse, et souvent justement, tous les retournements, tous les virages et toutes les contradictions du PCF depuis 1972.

Ainsi Frémontier avait, paraît-il, déjà donné sa démission du poste de rédacteur en chef d'Action il y a quelque temps. Il aurait été écoeuré par l'attitude bureaucratique de la direction du PCF qui avait envoyé au pilon une brochure de propagande électorale trop critique vis-à-vis de l'URSS. Mais il l'avait tout de suite reprise. Et il s'était bien gardé d'ébruiter ses désaccords. S'il le fait aujourd'hui, c'est parce qu'il y a eu la défaite électorale. C'est celle-ci qui le motive, pas le fonctionnement bureaucratique du PC, pas plus les liens de celui-ci avec l'URSS.

Ce n'est donc pas faire davantage un procès d'intention que d'estimer que cette opposition est due, au moins sans doute pour un certain nombre de ses membres, à la déception devant l'occasion perdue - bêtement, estiment-ils - de devenir un parti gouvernemental.

Car un parti gouvernemental, cela signifie des postes à prendre, des moyens accrus pour faire vivre non seulement le parti, mais aussi les gens qui le composent et notamment ses permanents.

Ainsi par exemple, la presse du PCF connaît aujourd'hui des difficultés financières. Non seulement l'hebdomadaire de la fédération de Paris, Paris-Hebdo, mais aussi le quotidien lyonnais Le Point du Jour ont dû cesser leur parution. Ces difficultés financières ont peut-être été quelquefois forcées par la direction, bien contente à la fois de punir les velléités d'opposition et d'enlever aux critiques un instrument d'expression éventuel. C'est peut-être le cas de Paris-Hebdo. Mais elles sont réelles, aussi. Le Point du Jour par exemple avait été lancé pour la compagne électorale et dans la perspective d'une victoire électorale. C'est de celle-ci que le Parti Communiste espérait certainement tirer les moyens de continuer à faire vivre son nouveau quotidien régional.

La défaite, cela signifie pour la presse du parti des difficultés, pour certains journaux leur disparition, et pour certains permanents la menace du chômage.

On nous dit aujourd'hui que bien des permanents de l'appareil du PCF partageraient, paraît-il, les critiques des intellectuels, dont un certain nombre d'ailleurs sont aussi des permanents, dans la presse ou l'édition justement. Mois quoi d'étonnant que des permanents partagent la déception d'un Frémontier et pensent comme lui : « Nous avons perdu, nous nous sommes trompés ».

Les oppositionnels font circuler une bonne blague aujourd'hui dans le parti : « Quelle différence y a-t-il entre un permanent et une starlet demande-t-on ? C'est que la starlet ne mange pas pour garder la ligne, alors que le permanent garde la ligne pour manger ». La blague vise les inconditionnels de la direction, mais elle pourrait sans doute aussi être retournée contre certains oppositionnels. C'est quand la ligne ne permet plus de manger que le permanent se découvre en opposition.

 

Des opposants qui sont de chauds partisans de l'Union de la gauche

 

Aucun des opposants, d'Elleinstein à Althusser, ne met en cause l'Union de la gauche et ne propose pour le Parti Communiste une autre politique et une autre stratégie. Tout au contraire, ce qu'ils reprochent justement à leur parti, c'est d'avoir mal conduit cette Union de la gauche, de l'avoir acceptée avec réticence, de l'avoir même sabotée en quelque sorte.

C'est vrai pour Elleinstein qui écrit : « Il faut entre socialistes et communistes un véritable débat sur les grands choix stratégiques, sur la conception même du socialisme, sur les étapes des transformations qu'un gouvernement de gauche devrait mettre en route, sur les moyens de la victoire. Le véritable compromis historique en France passe précisément par un véritable rapprochement entre socialistes et communistes ».

Et à sa manière habituelle, c'est-à-dire en prenant soin de faire sa part à la critique tout en trouvant des excuses à la direction du PCF, il ajoute : « Il aurait été juste et nécessaire, aussitôt après les municipales, de poser publiquement un certain nombre de questions concernant le Programme Commun et peut-être même de rompre quelque temps les négociations dans la mesure où le PS choisissait clairement la politique de l'autruche et le refus d'un véritable dialogue, mais cette rupture aurait dû conduire à un accord à l'automne, même si nous n'obtenions pas tout ce qui nous semblait nécessaire ».

La position d'Elleinstein est claire en tous cas. Pour assurer la victoire électorale de la gauche, le Parti Communiste devait être prêt à toutes les concessions au Parti Socialiste et à Mitterrand.

Mais c'est vrai aussi pour Althusser qui écrit : « Les militants savent que l'Union de la gauche est une nécessité et qu'il faut gagner à l'Union le courant représenté par le PS ». Bien sûr, réputation d'opposant de gauche oblige, Althusser y ajoute toute une série de considérations sur la nécessité d'impliquer les masses dans cette Union.

Il réclame ainsi « la définition d'une politique d'alliance de toutes les forces ouvrières et populaires, combinant des contrats au sommet avec le développement de la lutte du parti à la base : une ligne d'union populaire sans réformisme ni sectarisme pour la mobilisation active des masses et le libre développement de leurs initiatives ».

En tous cas pour Althusser comme pour tous les autres opposants, il n'y a pas d'autre politique que l'union du PCF avec le PS afin de gagner les élections et de former un gouvernement de gauche. Que ce gouvernement de gauche, sous la direction obligatoire de Mitterrand et du Parti Socialiste, ne soit rien d'autre qu'un gouvernement bourgeois qui, dans le cadre d'une société, d'un régime, d'un État bourgeois gouvernerait en faveur de la bourgeoisie et à l'encontre des intérêts des travailleurs, ne les tracasse pas. Même le défenseur de la notion de dictature du prolétariat ne se pose pas le problème. Ce qui tend à prouver que c'est pour lui une notion toute théorique, à réserver aux thèses de doctorat en philosophie.

Et pas un seul des opposants qui s'expriment aujourd'hui ne pose le problème de l'Union de la gauche en liaison avec les luttes des travailleurs. Pas un ne pose, même de loin, le problème de la politique du PCF dans ces luttes. Pas un ne met en question ce qu'il a fait sur ce plan ces dernières années. Pas un ne se demande si dans le cadre de sa politique d'Union de la gauche, il a impulsé ou au contraire saboté les combats de la classe ouvrière.

Leur seule préoccupation est de savoir comment l'Union de la gauche pourrait vaincre sur le plan électoral, à quel prix et éventuellement quelles concessions le PCF devrait accepter.

 

Pour une social-démocratisation complète du PCF

 

Bien sûr, les opposants adressent sur certains points et sur certains plans des critiques au Parti Communiste que les communistes révolutionnaires partagent.

Althusser dresse sans doute une peinture juste du régime bureaucratique intérieur du PCF. Tous ces opposants ont raison de dénoncer les virages à 180 degrés de la direction du PCF qui, du jour ou lendemain, sur les sujets les plus divers, sur la bombe atomique et la force de frappe, sur la dictature du prolétariat, sur l'Europe ou sur l'autogestion, a changé complètement sa position sans débat, sans discussion, sans consultation des militants ni possibilités pour ceux-ci de contester et de dire leur désaccord.

Elleinstein lui-même dénonce la façon d'imposer les tournants les plus spectaculaires par une simple déclaration de Marchais à la télévision. « Le télé-central ne doit pas remplacer le Comité Central », se lamente-t-il.

De même ils ont raison de dénoncer le régime de l'URSS et de reprocher à leur parti de ne l'avoir pas fait avec suffisamment de netteté. Frémontier a raison de réclamer « l'analyse critique impitoyable des régimes qui se disent encore, Dieu sait pourquoi, socialistes ». Ce à quoi Elleinstein fait écho, toujours sur le mode mineur qui lui est propre, en s'écriant : « Il faut avoir le courage de reconnaître que le socialisme n'existe que de façon très imparfaite, très incomplète en URSS ». Mais Elleinstein, on le sait, aime beaucoup les euphémismes.

Mais toutes ces critiques, aussi bien sur le régime intérieur et le mode de fonctionnement bureaucratique du PCF que sur le régime soviétique, ne signifient rien en elles-mêmes sur la nature politique de ceux qui les émettent. Elles n'indiquent rien sur la position des opposants car elles sont et peuvent être aussi bien le f ait d'une opposition de droite que de gauche. Cela fait cinquante ans que les sociauxdémocrates dénoncent aussi bien le bureaucratisme du PCF que la dictature qui règne en Union Soviétique. Ils le font tout autant et presque aussi fort que les trotskystes, même si cela n'a pas été aussi constamment. Seulement, ils ne le font pas du même point de vue, c'est-à-dire qu'ils ont sur tout le reste une attitude complètement différente.

C'est sur le reste de sa politique que nous pouvons seulement juger l'opposition du PCF.

Et tout nous prouve que c'est bien d'une opposition de droite, non seulement prenant parti inconditionnellement pour l'Union de la gauche, mais au-delà visant à une accélération de la social-démocratisation du PCF.

Ainsi, tous les opposants se réclament du XXIIe congrès, le dernier congrès du PCF durant , lequel celui-ci avait, en prenant ses distances d'avec l'URSS, en réaffirmant sa volonté de trouver une voie française vers le socialisme, en insistant sur des objectifs dans le cadre de l'Union de la gauche en alliance avec le PS, fait un pas de plus vers la social-démocratisation. Althusser lui-même, le soi-disant opposant de gauche, se sent tenu de célébrer les mérites de ce XXIIe congrès : « quand après le XXIIe congrès vinrent les choses sérieuses, écrit-il, les militants eurent l'impression, terriblement renforcée pendant les derniers mois, que le XXIIe congrès était rangé dans les tiroirs et que tout ce qu'il promettait de démocratie et de liberté était sacrifié au pragmatisme et à l'autoritarisme de la direction ».

Et c'est à une reconnaissance ouverte de la pratique réformiste du PCF et à un rejet complet de ce qu'il conserve de références formelles au marxisme, au léninisme et au communisme que la plupart des opposants invitent la direction de leur parti.

Ainsi Frémontier n'hésite pas à écrire : « Abrutis par trois quarts de siècles de léninisme, nous répétons des schémas usés, dont nous avons pourtant déjà largué les indispensables prémices. Aujourd'hui, face à la domination de la bourgeoisie, il ne nous reste qu'une stratégie possible : la lente conquête de l'hégémonie, ce qui suppose l'investissement de l'appareil d'État - et plus particulièrement de ses appareils idéologiques. En multipliant les conditions et les préalables, nous avons démontré que nous étions pour le moment incapables de négocier les compromis inéluctables. Nous resterons à la porte du pouvoir, sans avoir compris qu'il fallait déjà être à l'intérieur pour le conquérir ». Et plus loin, il réclame : « Il faut renouveler la pensée théorique du parti : que, l'on mette ouvertement en critique ce qui nous reste encore de l'héritage léniniste que l'on renonce à la prétention scolastique d'ériger le marxisme en science ».

Et Elleinstein, lui, déclare : « Nous savons maintenant que la révolution dans notre pays ne peut être que le résultat d'un processus de longue durée. Ce sont les grandes réformes de structures qui la permettront en conduisant aux transformations économiques, sociales et culturelles d'où sortira le socialisme. Il ne faut pas se cacher que cette orientation est radicalement nouvelle dans le mouvement communiste, qu'elle se heurte à la tradition et à ce qu'on pourrait appeler les mythes fondateurs du communisme français ».

A vrai dire, Elleinstein semble bien être partisan d'abandonner le nom même de communisme. Il le dit à sa façon, c'est-à-dire sans le dire tout en le disant : « Le fait que notre parti porte le même nom que les partis-États qui dirigent l'URSS et les autres pays de ce type constitue un lourd handicap par rapport à l'opinion française ».

Ceux-là annoncent franchement la couleur. Ce qu'ils voudraient, ce qu'ils réclament, c'est que le PCF mette ses paroles en accord avec sa véritable politique, qu'il annonce franchement qu'il n'a plus rien de léniniste, plus rien de révolutionnaire, plus rien de communiste.

Althusser ne dit pas, lui, les choses aussi crûment. Il a toujours sa réputation de gauche à conserver. Mais comme Elleinstein, par exemple, il critique le mot d'ordre « faire payer les riches » lancé par Marchais au cours de la compagne électorale et le ton « misérabiliste » de cette compagne. A la manière d'Elleinstein, il reproche au PCF d'avoir négligé les couches moyennes, et en particulier les intellectuels bien sûr, au cours de cette compagne.

Mais par là, au-delà des mots et des arguties, n'est-ce pas tout simplement mettre en cause la dernière chose qu'il reste aujourd'hui au parti de Marchais de son très lointain passé de communiste et de révolutionnaire : des liens étroits et spéciaux avec la classe ouvrière et les couches les plus pauvres de la population, liens qui font encore aujourd'hui l'originalité du PCF par rapport à un parti social-démocrate quelconque ? Ce sont ces liens qui ont amené Marchais à faire cette surenchère radicale durant la compagne. Cela n'avait certes pas d'autre but que de gagner ou de conserver des voix face à la concurrence électorale du Parti Socialiste. Mais c'était le signe aussi de la sensibilité du PCF de ce côté.

Althusser n'a rien à dire sur la politique du PCF dans les luttes ouvrières, mais il trouve par contre beaucoup à redire sur cette sensibilité du PC. Cela juge du côté où il se situe : à droite, irrémédiablement à droite, tout comme les partisans ouverts du réformisme et de la totale social-démocratisation du PCF, tout comme Frémontier ou Elleinstein. Dans un parti social-démocrate, il peut exister d'ailleurs des hommes ou des courants qui se prétendent marxistes, voire partisans de la dictature du prolétariat, et qui pourtant sont par toutes leurs fibres d'authentiques sociaux-démocrates et rien d'autre. Le Parti Socialiste français en a compté comme cela à différentes époques, Morceau Pivert en 1936 ou encore un certain Guy Mollet qui après la Seconde Guerre mondiale animait l'aile marxiste, rien de moins, de son parti.

 

Les hésitations et les contradictions de la politique de Marchais

 

En fait, si la direction tolère ces opposants, les laisse s'exprimer en-dehors du parti et critiquer sa politique, c'est peut-être d'abord parce qu'elle estime qu'ils n'ont aucune influence et n'ont aucune chance de gagner une fraction notable des adhérents. Mais c'est certainement surtout parce que la social-démocratisation du PCF est en fait déjà une solide réalité. Cela l'amène à une tolérance plus grande vis-à-vis des opposants. Cela amène surtout la direction à tolérer des gens qui au fond ne proposent aucune autre alternative politique, ne font que réclamer que l'évolution naturelle du parti, commencée il y a bien longtemps, encore accélérée ces dernières années, soit poussée à un rythme un peu plus vif.

Quand Marchais promet qu'on n'aura plus recours à des exclusions, c'est à propos de gens qui s'en prennent peut-être en termes vifs à sa personne et à tel aspect tactique de sa politique, mais n'en ont pas d'autre, des gens qui se situent sur sa droite. Nous pouvons douter d'ailleurs que la direction du PCF aurait la même tolérance vis-à-vis d'opposants sur sa gauche, d'authentiques communistes révolutionnaires.

Si le PCF a un régime intérieur aussi anti-démocratique - ce que lui reprochent tous les opposants, unanimes sur ce point - c'est bien parce que, comme tous les partis staliniens, il veut empêcher toute opposition de gauche de s'exprimer et de se former. Parce qu'il y a une contradiction criante entre les idéaux communistes dont il se réclame et sa pratique politique quotidienne, et aussi entre les intérêts de la classe ouvrière et cette politique, l'appareil du parti, depuis cinquante ans, doit étouffer toute vie démocratique à l'intérieur, toute discussion même qui pourrait faire éclater ces contradictions au grand jour, aux yeux des militants ou des travailleurs. Il a dû même réprimer les oppositions de droite, non parce que celles-ci exprimaient une politique communiste ou les intérêts de la classe ouvrière - c'était l'inverse. Mais les laisser exister et s'exprimer, c'était une brèche ouverte dans le régime du parti, le risque de voir une discussion s'entamer et, à brève ou longue échéance, une outre opposition se créer sur une base de gauche.

Et si aujourd'hui Marchais et la direction du PC viennent de signifier très clairement à Althusser et Elleinstein qu'il n'est pas question, pour le moment, de les laisser exprimer critiques et oppositions dans les colonnes de la presse du parti, c'est toujours pour la même raison fondamentale. Certes Marchais veut certainement dans l'immédiat empêcher que se forme et se regroupe officiellement un courant qui défendrait une politique d'alliance plus étroite avec le Parti Socialiste, qui serait ainsi l'allié objectif de Mitterrand et du PS au soin du PC contre la direction de celui-ci. Mais à plus long terme, ce qu'il craint aussi, c'est certainement le danger sur sa gauche. Et ce qu'il veut empêcher, c'est la formation d'une opposition sur sa gauche, sur une base de classe. C'est à cause de cela, bien plus que la crainte des critiques actuellement exprimées, que la direction du PC hésite - c'est le moins qu'on puisse dire - à permettre une libre discussion au sein du parti.

Et si Marchais et la direction du PCF ne répondent pas pour l'instant aux voex des opposants, n'acceptent pas d'accélérer le rythme de l'évolution du parti, tant pour se défaire des références formelles au communisme et au marxisme que pour couper ce qui lui reste de liens avec l'URSS, que pour changer même le régime intérieur du parti et y accepter une démocratie pas plus réelle peut-être mais plus formelle, comme au Parti Socialiste par exemple, c'est que, res ponsables du parti, ils doivent tenir compte d'un certain nombre de réalités.

Ils doivent tenir compte des liens étroits que le parti a avec la classe ouvrière, qui font sa force, y compris vis-àvis de la bourgeoisie dans d'éventuels marchandages, et qu'un rejet complet de tout ce qui en fait un parti de type particulier pourrait compromettre.

Ils doivent tenir compte du fait qu'il existe déjà un parti social-démocrate dans ce pays, plus fort même que le PCF sur le plan électoral, et que la place est donc déjà prise en quelque sorte, contrairement à ce qui se passe pour le Parti Communiste Italien par exemple.

Ce sont ces faits objectifs qui freinent sinon bloquent l'évolution du PCF dans le sens désiré par les opposants. Ce sont ces mêmes faits qui ont d'ailleurs imposé à Marchais la tactique anti-socialiste de la période préélectorale, tactique que les opposants jugent « désastreuse ».

Mois c'est pourtant dans la voie indiquée par ces opposants que le parti tout entier est engagé depuis des années et qu'inexorablement il avance.

Elleinstein, Frémontier ou Althusser, chacun à sa manière, sont des éclaireurs, désavoués, critiqués, mais finalement tolérés et sans doute même utiles parce qu'ils indiquent et jalonnent la voie que plus lourdement, avec bien des tiraillements, des hésitations et des reculs momentanés, le parti tout entier parcourt à son rythme.

 

Le rôle et les tâches du courant trotskyste

 

Nous ne savons pas quel est l'impact exact de l'opposition auprès des militants. Marchais proclame qu'elle n'en a pas. Mais l'unanimité qu'il a obtenue au Comité Central ne veut rien dire. Ce n'est pas au Comité Central qu'il faut d'abord chercher un reflet des doutes ou des interrogations de la base. Ces doutes et ces interrogations ont existé après l'échec électoral. Nous en avons eu des manifestations dans bien des entreprises.

Mais à la base, quand des militants apparaissent critiques vis-à-vis de la politique de leur direction, ce n'est pas aujourd'hui d'un point de vue de gauche. Le plus souvent, ils reprennent en tout ou en partie, clairement ou confusément, les critiques, les préoccupations ou les objectifs de ceux qui se situent à droite.

Et il n'y a rien d'étonnant à cela, puisque les seuls opposants déclarés, les seuls qui publiquement essaient de poser les problèmes et d'y apporter d'autres solutions face à Marchais se situent tous sur sa droite.

Pour que des militants et des sympathisants du PCF, de ceux qui commencent à douter et à s'interroger sur la politique de leur direction, se tournent vers la gauche, il faut d'abord qu'il existe des gens et un courant, même s'il est faible, qui défendent une politique et des solutions de gauche. Il faut que ces militants du PCF puisse les connaître et le savoir. Il faut que pour eux il soit bien clair qu'il y a effectivement deux manières, complètement distinctes et même opposées, de s'opposer à Marchais : celle de la droite du parti qui veut tirer encore plus rapidement celui-ci vers la social-démocratie, le réformisme et la collaboration de classe, celle des communistes de gauche qui défendent le point de vue révolutionnaire, qui n'ont pas honte ni peur de se dire communistes et révolutionnaires et léninistes, et qui veulent construire ou reconstruire sur ces bases un parti communiste.

Oui, cette différence-là aujourd'hui doit être établie clairement, de façon à ce qu'elle puisse être apparente tout militant, à tout sympathisant du PCF qui pourrait s'interroger sur son parti, sa politique, sa direction. Il faut que tous sachent qu'il y a deux alternatives possibles quand on ne veut plus de la politique des Marchais ou des Leroy.

Et si cette opposition de gauche n'existe pas - ou ne s'exprime pas en tout cas - à l'intérieur du PCF, elle existe par contre au-dehors : c'est le courant et les organisations communistes révolutionnaires, trotskystes. C'est à elles qu'il revient de défendre devant les travailleurs et devant tous les militants communistes une politique réellement révolutionnaire, une politique qui corresponde aux intérêts des travailleurs.

Certes, depuis longtemps on le sait, la direction du PCF a pris grand soin de creuser un fossé entre ses militants et le courant trotskyste. C'est même pour cela, nous l'avons dit, que les staliniens ont dû imposer partout un régime ontidémocratique dans leurs partis. Et si ce fossé a pu paraître comblé ici ou là, quelquefois, durant la dernière compagne électorale par exemple, au cours de laquelle la discussion fraternelle avec des militants du PCF fut plus facile, nous savons qu'il faudra bien des luttes et bien des efforts pour avoir ce contact que depuis des dizaines d'années les dirigeants staliniens se sont employés à rompre par tous les moyens. Il faudra bien des efforts pour faire en sorte que les militants du PCF voient et comprennent que ce courant trotskyste se situe intégralement sur une base communiste.

Mais d'un autre côté, une opposition de gauche aura le plus grand mal à se former et à apparaître au sein du PCF. D'abord parce que la direction fait tout, et fera tout n'en doutons pas, pour l'étouffer. Ensuite parce que cette opposition, qui refléterait les intérêts des travailleurs, ne peut guère naître qu'au sein des militants du rang, c'est-à-dire de ceux qui, indépendamment même de toute répression par la direction, ont le plus de mal à s'exprimer d'abord et à regrouper autour d'eux ensuite ceux qui pourraient partager leur point de vue.

Plutôt que d'espérer donc que surgisse spontanément des rangs du PCF le courant communiste révolutionnaire qu'ils appellent de leurs voex, les militants et les organisations trotskystes doivent s'attacher à montrer que ce sont eux qui l'incarnent aujourd'hui et s'attacher à trouver les moyens d'en faire la démonstration aux yeux des militants du PCF.

Et c'est pour cela qu'il serait politiquement faux de faire croire que les révolutionnaires puissent être du même bord que les Frémontier ou les Elleinstein, ou même de laisser planer la confusion à ce propos. Il serait faux, sous prétexte que certaines de leurs critiques seraient justes, ou même que nous pourrions approuver certaines de leurs revendications, comme celle de la démocratie dans le parti par exemple, de croire ou laisser croire que nous pourrions au moins un moment mener le combat avec eux, sans les critiquer, sans dire clairement qu'ils sont nos adversaires au même titre que Marchais.

La Ligue Communiste Révolutionnaire par exemple, par toute son attitude et ne serait-ce que par la place qu'elle accorde sans critique aux déclarations de ces opposants, laisse entendre qu'il y aurait au moins une première étape dans laquelle il nous faudrait nous trouver au coude à coude avec ces gens-là, sans trop de réticence ni de critique, pour combattre Marchais.

Rouge écrivait d'ailleurs récemment à propos de la lettre de Frémontier : « Il est décisif, par contre, que les critiques sur le fonctionnement interne du parti samplifient et se précisent. De ce point de vue, la fin de la lettre de Frémontier constitue un brûlot pour une direction bureaucratique. Que l'écho dans le parti en soit grand et l'on voit mai comment le XXIIIe congrès pourrait se dérouler comme les précédents, c'est-à-dire dans une unanimité organisée. C'est là une condition nécessaire pour que les critiques de gauche s'affirment à l'avenir ».

Non, ce qui est nécessaire pour que les critiques de gauche s'affirment à l'avenir, c'est qu'il y ait des gens qui défendent, et clairement, les solutions de gauche, et sachent faire et faire faire les distinctions nécessaires avec celles de droite.

Si nous sommes d'accord avec le fait que le régime soviétique n'a rien, mais rien à voir avec le socialisme, ce n'est pas pour cela qu'il faut accepter la perpétuation du régime capitaliste et de l'exploitation comme nous le proposent en fait les opposants, sous prétexte que les transformations et les changements ne peuvent qu'être lents et graduels.

Si la démocratie interne est indispensable à un parti ouvrier, à un parti communiste digne de ce nom, ce n'est pas pour cela qu'il faut accepter la social-démocratie dont d'ailleurs il y aurait bien à redire sur le régime interne.

Si les contradictions de Marchais ont peut-être fait perdre les élections à la gauche en mars 78, ce qui est beaucoup plus grave, c'est bien de proposer comme seule perspective aux travailleurs la voie électorale et la constitution d'un gouvernement Mitterrand qui ne pourra être qu'un gouvernement bourgeois anti-ouvrier.

Face à Marchais comme à ses opposants, il y a une autre alternative : la politique qui consiste à travailler à élever la conscience des travailleurs, à aider à l'organisation de la classe ouvrière et des couches travailleuses qui sont ses alliées afin d'abord de faire aboutir au mieux chacune de leurs luttes partielles, ensuite de les rendre aptes à prendre le pouvoir, à jeter bas cette société d'exploitation, à détruire cet État au service des exploiteurs et à le remplacer par le pouvoir des travailleurs.

L'une des tâches des militants révolutionnaires dans cette période est d'engager le dialogue partout où ils le peuvent, dans les entreprises, dons les quartiers populaires, avec les militants et les sympathisants du PCF, pour leur montrer qu'il existe un courant et une politique communistes qui n'ont rien à voir ni avec Marchais, ni avec ses opposants.

Les difficultés sont nombreuses, nous le savons, dont la première est que ces militants révolutionnaires n'apportiennent pas au Parti Communiste. Pourtant, malgré ces difficultés, les militants révolutionnaires - et notamment Lutte Ouvrière - ont l'avantage d'abord d'exister sur le terrain où peut surgir réellement une opposition communiste de gauche, celui des entreprises, au sein même de la classe ouvrière, ensuite de pouvoir sur ce terrain développer sans entrave une véritable politique communiste correspondant aux intérêts des travailleurs.

De ce que nous sachions remplir cette tâche dépend peut-être que dans la période qui vient quelques milliers de militants, des travailleurs, mais aussi des jeunes et des intellectuels bien sûr, prennent clairement conscience que le communisme démocratique, et donc l'avenir de la classe ouvrière, ce n'est ni Marchais, ni Leroy, ni Elleinstein, ni Althusser, mais le marxisme, le léninisme et le trotskysme. Et ces quelques milliers de militants suffiraient pour qu'existe à nouveau un vrai parti communiste en France.

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