La LCR à la recherche d'une perspective01/09/19781978Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1978/09/56.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

La LCR à la recherche d'une perspective

Comme au plus fort de la campagne électorale de l'hiver et du printemps derniers, six mois après les législatives de mars 1978, la LCR continue de se présenter, face aux polémiques qui opposent le PCF au PS, comme le champion de l'unité... entre ces deux partis.

C'est ainsi que dans son numéro du 19 septembre, Rouge (le quotidien de la LCR) tirait ses leçons du premier tour de l'élection partielle de Nancy sous le titre significatif : « Une aspiration à l'unité ». On pouvait lire dans cet article que « la division entre PC et PS continue à faire des ravages, affaiblissant la classe ouvrière confrontée à l'offensive gouvernementale » , mais que « l'entreprise de démoralisation, qui consiste à essayer de persuader les travailleurs qu'il n'y a pas d'autres perspectives que de renforcer le PC contre le PS ou l'inverse, n'est pas cautionnée par les travailleurs. Ceux-ci refusent la division ( ... ) ».

Le lendemain, Rouge revenait sur le recul du candidat du PCF face à celui du PS, en affirmant que « le PC paye le fait d'avoir fait tourner sa campagne autour d'un, axe principal : l'appui mutuel que s'apportent UDF et PS contre les « vrais » défenseurs des travailleurs » . Et l'article dont ces lignes sont extraites se terminait par la question suivante : « Reste à savoir si la tactique suivie en Meurthe-et-Moselle se révélera aussi désastreuse dans le XlVieisuper0 , où le PC passe plus de temps à attaquer le PS qu'à lui proposer l'unité dans l'action commune contre la droite » .

Logique avec elle-même, la LCR a d'ailleurs fait de l'unité le thème principal de sa campagne électorale dans le XlVe arrondissement de Paris, où la profession de foi de son candidat, après avoir affirmé « qu'aucune exclusive, aucune polémique ne doit se mettre en travers de la nécessaire unité d'action » , se termine par un appel à voter « Non à la division dans le mouvement ouvrier ; oui à l'unité ouvrière ; en votant pour la Ligue Communiste Révolutionnaire ».

Cette apologie de l'unité pour l'unité, qui n'est pas sans rappeler le langage qu'employait le PCF à l'époque où il courtisait le PS, amène Rouge à multiplier les erreurs d'analyse.

Pour la LCR, la querelle entre le PC et le PS a entraîné la défaite électorale de la gauche. Cette défaite a démoralisé les travailleurs qui aspirent à l'unité. Le recul du PC aux élections partielles du Pas-de-Calais et de Meurthe-et-Moselle est dû à son mépris de l'unité. L'unité d'action est nécessaire. Vive l'unité !

Voilà ce que dit Rouge en substance. Mais la plupart de ces affirmations, implicites ou explicites, qui sous-tendent toute la politique actuelle de la LCR, sont erronées.

Une analyse fausse des conséquences de la « division »

D'abord, il n'est pas vrai que la querelle PC-PS ait été en elle-même la cause de l'échec électoral de la gauche. Si cette querelle a joué un rôle, c'est en faisant apparaître, aux yeux de la partie la plus timorée de l'électorat potentiel de la gauche, le PCF sous une apparence plus radicale que l'image qu'il avait donnée de lui dans la période précédente. Le PCF n'était certes mû que par de mesquines préoccupations électoralistes en s'engageant dans cette polémique. Il ne défendait pas plus les intérêts des travailleurs que le PS. Mais ce n'est tout de même pas aux militants révolutionnaires de reprocher au PCF d'avoir ainsi effrayé la fraction de l'électorat centriste qui aurait pu donner la victoire électorale à l'Union de la gauche. Ce n'était tout de même pas aux militants révolutionnaires de dire aux militants du PCF qu'ils avaient tort de dire qu'il fallait se méfier de Mitterrand, bien au contraire.

Ensuite, il n'est pas juste non plus d'écrire que « la division entre PC et PS » fait « des ravages » en « affaiblissant la classe ouvrière ». La « division » en question, notons-le, est uniquement d'ordre électoral, puisqu'il y a bien longtemps que la seule unité qu'il y ait eu, entre PC et PS, est une unité électorale. Or s'il est vrai que le résultat des élections législatives de mars dernier a dans une certaine mesure démoralisé nombre de travailleurs, cela est dû en dernière analyse non à la polémique PC-PS, mais aux illusions que ces travailleurs se faisaient sur ce que pourrait leur apporter une victoire électorale de l'Union de la gauche. Leur découragement actuel n'est certes pas un fait positif, bien au contraire. Mais il est le produit de leurs illusions électoralistes, du niveau de conscience et de combativité limité qui était celui de la classe ouvrière française au printemps 1978. Et il ne faut d'ailleurs pas oublier que ces illusions auraient pu jouer un rôle profondément négatif si les urnes avaient amené Mitterrand et Marchais au gouvernement.

Ce n'est pas là, non plus, le rôle des révolutionnaires que de laisser entendre que bien des choses auraient pu changer pour les travailleurs après mars 1978, si seulement PC et PS s'étaient entendus, car c'est contribuer à propager les illusions électoralistes qui font tant de mal à la classe ouvrière.

Le recul électoral du PCF fruit de la politique « d'union »

En outre, dire que le recul du PCF aux élections partielles du Pas-de-Calais et de Meurthe-et-Moselle est le prix que les travailleurs lui font payer pour sa politique sectaire est, sous l'apparence d'une évidence, une contre-vérité. Car le recul électoral relatif du PCF devant le PS n'a pas commencé en septembre 1978, ni en mars de la même année, mais en septembre 1974. La polémique qu'a alors déclenchée le PCF contre le PS, et qui dure depuis quatre ans avec des hauts et des bas, s'est seulement révélée incapable d'enrayer le phénomène. Mais celui-ci s'est amorcé à l'époque où le PCF faisait une cour sans réserve au PS et à Mitterrand. Et loin d'être le prix de la « division », il est au contraire le prix dont le PCF paie sa politique d'Union de la gauche. Car à force de se faire le chantre de « l'unité à tout prix », il a réussi à convaincre une partie au moins de son électorat que « l'unité » était plus importante que toutes les critiques que l'on peut formuler contre le PS et contre Mitterrand.

En fait, le seul élément sérieux dans l'analyse de la LCR, c'est la constatation du fait que l'immense majorité des travailleurs aspire à l'unité. Mais cette aspiration est dans une large mesure le produit des illusions de ces travailleurs, d'un niveau de conscience limité. Et se faire le défenseur de l'unité pour l'unité, en espérant ainsi trouver l'oreille des masses, c'est se prosterner devant l'arrière-train du prolétariat, et ce n'est pas digne des révolutionnaires.

Bien sûr, l'unité de l'ensemble de la classe ouvrière dans la lutte pour imposer la satisfaction de ses revendications, et a fortiori pour atteindre ses objectifs politiques, est une chose non seulement souhaitable, mais absolument nécessaire. Seulement, ce n'est pas de cette unité-là qu'il s'agit dans la politique actuelle de la LCR.

Comment la lcr pose le problème

La LCR justifie sa politique en disant qu'il faut partir du niveau de conscience de la classe ouvrière, tenir compte de ses aspirations à l'unité et mettre les organisations réformistes au pied du mur en leur proposant publiquement l'unité d'action pour l'obtention d'un certain nombre de revendications intéressant toute la classe ouvrière.

Ce raisonnement n'est bien sûr pas faux. Mais encore faut-il que dans le langage ainsi tenu aux masses, les objectifs sur lesquels on propose l'unité d'action au mouvement ouvrier soient bien clairs, et qu'il soit bien clair aussi que l'unité proposée n'a de sens que pour atteindre ces objectifs.

Or, on ne peut pas dire que la politique de la LCR réponde à ces impératifs. La LCR ne proclame certes pas que l'unité « en soi » est suffisante (mais personne de toute façon n'oserait dire une chose pareille). Elle parle « d'unité d'action » (comme le PC ou le PS) ou « d'unité ouvrière » . Et dans nombre de ses textes, le lecteur qui lit aussi ce qui est imprimé en petits caractères peut constater l'existence d'un programme revendicatif sur lequel la LCR propose que se fasse cette unité d'action. Mais ce programme revendicatif est surtout un alibi destiné à permettre aux camarades de la LCR de se donner bonne conscience. Car l'importance donnée au problème de l'unité (sans autre commentaire) dans les titres de Rouge comme sur les affiches électorales de la LCR, fait que la politique « d'unité d'action » de cette organisation ressemble fort au célèbre pâté de cheval et d'alouette : un percheron d'unité contre une alouette de programme d'action.

D'autant que dans le contexte post-électoral de la querelle PC-PS, tout appel à l'unité en général entre les partis ouvriers ne peut apparaître aux yeux des travailleurs, et en fonction même de leurs illusions, que comme un appel à l'unité électorale entre les grands partis réformistes.

Ce qui est grave, ce n'est d'ailleurs pas seulement ce que dit la LCR en défendant sa politique. C'est encore plus ce qu'elle choisit de taire pour ne pas aller à l'encontre des préjugés de la classe ouvrière.

Quels intérêts de classe défendent les partis réformistes ?

La grande majorité des travailleurs n'a pas conscience du rôle de défense de l'ordre bourgeois que jouent les partis réformistes, des intérêts qu'ils défendent réellement. Elle pense que leurs querelles ne sont que le fruit de leur sectarisme, et que s'ils se mettaient d'accord entre eux, en particulier aux élections, tout irait mieux. Beaucoup de travailleurs partagent même l'idée (que PC et PS ont plus que tout contribué à répandre dans le passé) que toute critique est une atteinte à l'unité.

Le rôle des révolutionnaires n'est certainement pas de s'aligner sur ces préjugés de la classe ouvrière, de considérer l'unité comme un bien en soi, indépendamment des objectifs à atteindre, et encore moins de se faire les laudateurs de l'unité électorale entre réformistes. Et même quand par un tour de passe-passe on baptise « unité d'action » cette coalition électorale, affirmer que « aucune polémique ne doit se mettre en travers de la nécessaire unité d'action » , c'est - avec une formule volontairement ambiguë - payer son tribut à l'un des plus dangereux préjugés de la classe ouvrière, reprendre ce qui est généralement une arme des réformistes contre la critique révolutionnaire.

Aucune recherche de l'unité d'action ne peut justifier, pour des révolutionnaires, le renoncement à la critique. Et il n'y a pas de critique révolutionnaire des bureaucraties réformistes quand on ne va pas jusqu'au bout de cette critique, c'est-àdire quand on n'explique pas aux travailleurs quel rôle historique jouent ces bureaucraties, quels intérêts sociaux elles défendent.

Pendant toute la campagne électorale qui a précédé les dernières législatives, on a vu la LCR se refuser à dénoncer systématiquement le fait que l'Union de la gauche au gouvernement défendrait les intérêts de la bourgeoisie contre la classe ouvrière. Et ce refus d'aller jusqu'au bout de l'analyse est tout aussi visible aujourd'hui dans le langage que tient la LCR à propos des dissensions qui opposent sur le plan syndical la CGT et la CFDT, langage qui revient lui aussi à vanter les mérites de l'unité pour l'unité.

Si les centrales syndicales ne font rien, ce n'est pas par simple sectarisme

Au lendemain de la rencontre Séguy-Maire, qui déboucha sur le constat de désaccord que l'on sait, Rouge titrait (dans son numéro du 20 septembre) : « Le pouvoir frappe : Séguy et Maire font la grève de l'unité » . Et sous le titre : « Trop, c'est trop ! » , l'éditorialiste du journal écrivait : « Eh bien, si ce qui les oppose est autre chose qu'une sordide rivalité d'appareils, qu'ils aillent donc défendre leurs propositions devant les travailleurs, en les faisant juges ! Les travailleurs en ont ras-le-bol de voir ceux qui prétendent les défendre parier d'unité sans la faire » .

Mais il n'y avait pas dans Rouge une seule phrase pour expliquer clairement aux travailleurs que, par-delà les désaccords qu'ils affichent sur la tactique syndicale, Séguy et Maire sont d'accord sur le fait de ne rien faire, et qu'ils se contentent de se fournir mutuellement des alibis pour leur inaction respective (au nom de « l'unité » d'ailleurs, dont chacun se dit partisan à sa façon), parce que les appareils syndicaux réformistes sont depuis longtemps intégrés à la société bourgeoise, parce qu'ils sont devenus des défenseurs de l'ordre bourgeois.

Les syndicats ne donnent certes pas toujours l'image d'une inaction aussi remarquable qu'en cet automne. Pour justifier leur rôle, auprès des travailleurs comme auprès de la bourgeoisie, ils prennent même souvent l'initiative de luttes, plus ou moins partielles, plus ou moins limitées. En de rares circonstances (mai-juin 1968), ils ont même pu s'associer à une grève générale. Mais ils n'en restent pas moins les représentants des intérêts de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière. Même si demain, pour une raison ou pour une autre, ils se retrouvaient à la tête d'une grève générale, ils feraient tout, on peut en être sûr, comme en juin 1936, comme en juin 1968, pour qu'elle se termine aux moindres frais pour la bourgeoisie.

Compter sur ces centrales syndicales pour organiser la lutte nécessaire afin de contraindre la bourgeoisie à payer les frais de sa crise est une ineptie. Faire semblant de croire que c'est possible, n'expliquer l'inaction des centrales syndicales que par leur sectarisme ( « Une fois de plus, comme avant les élections, la rivalité et les intérêts des appareils passent avant la défense des travailleurs » - Rouge du 20 septembre, à propos de la rencontre Séguy-Maire), c'est contribuer à désarmer les travailleurs pour les combats de demain.

Bien sûr que l'unité des travailleurs dans la lutte pour faire ravaler leur politique et leurs prétentions au gouvernement et au patronat sera absolument nécessaire. Mais qui ne dit pas aujourd'hui clairement aux travailleurs qu'ils doivent se préparer à la lutte avec les centrales syndicales si celles-ci suivent, sans elles si elles ne suivent pas, ne remplit pas son devoir de révolutionnaire.

Une même politique, dans un autre contexte

Comme on le voit, la politique actuelle de la LCR n'est pas sensiblement différente de ce qu'elle était avant les élections de mars. Dans ses formulations, celle-ci n'a même pas réussi à s'adapter à la nouvelle situation, et la profession de foi du candidat de la LCR dans le XIVe arrondissement de Paris déclare sans rire : « Non, nous ne renonçons pas à contraindre le Parti Communiste et le Parti Socialiste à aller au gouvernement imposer la satisfaction de nos revendications » . Le même texte appelle à voter pour la LCR pour dire « Dehors Giscard-Barre-Chirac ! » . Mais si tout cela fait encore plus dérisoire, du point de vue de l'arithmétique électorale, ce n'est ni plus, ni moins, fondamentalement opportuniste que le langage que tenait la LCR avant mars 1978.

Le changement de contexte politique rend d'ailleurs cet opportunisme moins lourd de conséquences possibles à court terme.

Par toute sa politique avant les élections de mars dernier, la LCR se préparait manifestement à jouer, en cas de victoire électorale de l'Union de la gauche, non pas un rôle d'opposant déclaré aux réformistes, mais un rôle de conseiller de gauche de la coalition réformiste au gouvernement. Elle se comportait déjà comme cela pendant la campagne électorale, en présentant la victoire de cette coalition aux élections comme un progrès en soi pour les travailleurs, et comme une étape nécessaire pour eux.

La LCR (comme la plupart des autres courants gauchistes, d'ailleurs) aspirait en fait à mener, en cas de succès électoral de l'Union de la gauche, la politique qui a été celle du POUM en Espagne de 1936 à 1939, celle du courant pivertiste et du PSOP en France à la même époque, et plus près de nous celle du MIR chilien sous Allende. C'est-à-dire une politique transformant l'extrême-gauche en caution de gauche de la coalition réformiste au gouvernement, et rendant par là-même cette extrême-gauche incapable d'ouvrir des perspectives socialistes aux masses déçues par les réalités de la politique réformiste.

Ce problème est par la force des choses dépassé pour toute une période. Et puisque la LCR se déclare en faveur d'une riposte d'ensemble des travailleurs à l'offensive du gouvernement et du patronat, nous ne désespérons pas de trouver ses militants à nos côtés dans les luttes de demain. Mais la politique actuelle de la LCR de chantre de l'unité pour l'unité, qui n'est qu'une forme de suivisme par rapport aux appareils réformistes politiques et syndicaux, n'est certainement pas la meilleure manière de se préparer aux luttes futures.

Combativité ouvrière et perspective politique

La LCR est comme toujours hantée par le problème d'une « perspective », d'un « débouché politique ». C'est ainsi que Rouge écrivait dans son numéro du 7 septembre, en critiquant à sa manière les dirigeants réformistes : « Il n'y a rien dans les discours et les propos des dirigeants poli,tiques et syndicaux ( ... ) qui pose la perspective d'un débouché politique portant le PC et le PS au gouvernement » .

Comme si, pour des révolutionnaires, il pouvait exister des perspectives politiques, ou un truc pour en ouvrir, indépendamment du niveau de conscience et de combativité de la classe ouvrière.

Le même article de Rouge parle certes de « l'aspiration à l'extension et à la généralisation des luttes si vivement manifestées lors des grèves des arsenaux, des hôpitaux, de Renault, au début de l'été » . Mais c'est prendre ses désirs pour des réalités. Il n'y a pas eu, par exemple, à proprement parier de « grève Renault », mais une grève à l'usine Renault de Cléon, une grève à l'atelier des grosses presses de l'usine Renault de Flins, et justement aucune tendance réelle à la généralisation dans le reste du groupe (alors que les syndicats, et la CGT en particulier, poussaient plutôt à l'extension à ce moment là).

Le bilan des luttes de l'été montrait simplement l'existence d'un certain nombre de foyers de combativité. Et nul ne peut encore dire à quel rythme, après la désillusion de mars, la combativité ouvrière se développera.

Mais ce qui est certain, c'est qu'elle se développera, parce qu'il n'y a pas d'autre solution pour les travailleurs que de se battre pour défendre leurs acquis et leur niveau de vie face à l'offensive du patronat et du gouvernement.

Une riposte d'ensemble de la classe ouvrière est une nécessité absolue. Les révolutionnaires doivent préparer dès aujourd'hui les travailleurs à cette idée. Ils doivent s'y préparer eux-mêmes, car ils peuvent avoir un rôle déterminant à y jouer.

Mais ils ne peuvent vraiment s'y préparer qu'en disant dès aujourd'hui la vérité aux travailleurs sur ce que sont véritablement les appareils réformistes, et sur ce que la classe ouvrière peut en attendre... même si aujourd'hui ces critiques ne sont pas entièrement comprises par les travailleurs.

Nous ne savons certes pas quel délai nous sépare de la nécessaire montée des luttes ouvrières, s'il se mesurera en mois ou bien en années. Mais ce n'est pas faire preuve d'un plus grand esprit révolutionnaire, au contraire, que de passer son temps à la recherche de prétendus raccourcis (comme celui qui consiste à flatter les préjugés « unitaires » des travailleurs pour essayer de les séduire).

Mais c'est justement comme cela qu'on s'ôte les moyens de jouer un rôle positif quand il y a vraiment une perspective politique, c'est-à-dire en période de développement de la combativité et de la conscience ouvrières.

Et si cela prouve quelque chose c'est que nos camarades auront dans la période qui vient un important travail d'explication politique à effectuer, non seulement au sein de la classe ouvrière en général, non seulement auprès des militants du PC et du PS et des syndicats ouvriers, mais aussi - et ce ne sera pas le moins difficile - auprès des militants de la LCR.

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