La cinquième guerre israélo-arabe14/06/19821982Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1982/06/95.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

La cinquième guerre israélo-arabe

L'offensive déclenchée par l'état-major israélien au Liban depuis le vendredi 4 juin mérite bien par son ampleur d'être qualifiée de « cinquième guerre israélo-arabe ». Après les guerres de 1948, de 1956, de 1967 et 1973, les dirigeants israéliens ont pris la responsabilité d'ensanglanter encore une fois le Moyen-Orient, en prenant l'initiative d'une nouvelle guerre. Ils ne cachent guère que l'objectif essentiel de celle-ci est de parvenir à la liquidation, la plus complète possible, des organisations palestiniennes dans le seul secteur où celles-ci conservaient une autonomie d'existence et d'action : le Sud-Liban.

Cette offensive n'est certes pas une surprise, tant elle a été préparée, presque ouvertement et depuis de longs mois, par le gouvernement israélien et notamment par son ministre de la Défense, le général Sharon. Tant il est vrai aussi que l'évolution de la politique israélienne est allée constamment dans le sens du choix d'une politique répressive de plus en plus ouverte, d'une politique de force toujours plus arrogante à l'égard du peuple palestinien et des États voisins.

L'évolution du régime et de la société israélienne

Cette évolution procède, bien sûr, d'une logique interne à l'État d'Israël. L'implantation sioniste en Palestine ne s'est faite que parce qu'elle a trouvé l'appui de l'impérialisme, anglais puis américain, qui voyait en elle la possibilité de disposer d'un point d'appui pour la défense de ses intérêts au Moyen-Orient contre la montée du nationalisme arabe. L'État d'Israël, une fois devenu un « fait accompli », imposé par la force et aux peuples et aux États arabes, ses dirigeants étaient d'autant plus enchaînés à l'alliance avec l'impérialisme qui devenait ainsi tout à la fois la cause et le résultat de l'hostilité générale dont le nouvel État s'était entouré dans la région. Israël est un véritable camp retranché au coeur du monde arabe, n'imposant son existence que parla force, par des guerres et des répressions répétées. Le poids de l'armée et de l'état-major s'est renforcé constamment au sein de la société. Les tendances politiques les plus réactionnaires, les plus obscurantistes aussi, ont pris le pas sur les tendances se voulant socialistes qui dominaient la colonie juive de Palestine lors de la naissance de l'État d'Israël. En lieu et place de l'idéal socialiste dont se réclamaient les pionniers du sionisme, est apparu un État où l'armée et la police ne partagent leur pouvoir qu'avec un clergé dont l'obscurantisme atteint des sommets, une société qui secrète un racisme de plus en plus ouvert, tant à l'égard de la population arabe qu'entre les différentes couches de la population juive.

Le bellicisme des dirigeants israéliens est ainsi à l'image d'une évolution politique et sociale qui est dans la logique même du sionisme. Mais l'offensive menée au Sud-Liban doit aussi être rapportée à toute la situation du Moyen-Orient aujourd'hui.

L'éclatement du front des états arabes

Il n'y a bien sûr nul hasard dans le fait que l'offensive israélienne ait eu lieu un mois à peine après que, le 25 avril dernier, Israël ait évacué le Sinaï égyptien occupé depuis 1967, achevant ainsi la réalisation de la principale clause des accords de Camp David de 1978. La restitution du Sinaï à l'Égypte et la signature d'une paix séparée avec celle-ci est le prix payé par Israël pour obtenir le morcellement du front des États arabes, et pour avoir les mains libres sur le front libanais et syrien. Le gouvernement Begin, tout en respectant ses engagements avec l'Égypte, a pris une attitude d'autant plus intransigeante avec les autres régimes arabes en conflit avec Israël, c'est-à-dire la Syrie et la Jordanie, mais aussi l'Organisation de Libération de la Palestine.

Le résultat global a été, en tous cas, l'éclatement total du front des États arabes. L'Égypte, seul État disposant de moyens militaires susceptibles de rivaliser avec ceux d'Israël, a été éloignée du champ de bataille, la Syrie isolée. A cela s'ajoutait le fait que l'Irak était engagé dans une guerre interminable et meurtrière avec l'Iran et qu'une rivalité impitoyable opposait les régimes de Damas et de Bagdad, le tout rendant plus improbable que jamais une intervention irakienne contre Israël en appui à la Syrie.

Le but de l'état-major israélien : briser l'olp

Les dirigeants israéliens ont donc su choisir et préparer le moment favorable pour le déclenchement de leur cinquième grande opération militaire au Moyen-Orient. Celle-ci vise essentiellement l'Organisation de Libération de la Palestine, et accessoirement seulement la Syrie, impliquée dans le conflit du fait de sa présence au Liban. En menant son armée au contact direct de l'armée syrienne, l'état-major israélien montre qu'il voudrait ne laisser subsister aucune zone où, entre les deux armées, les organisations palestiniennes pourraient disposer d'une autonomie d'action. La menace israélienne agit ainsi de deux façons : d'abord directement, par l'occupation du Sud-Liban où se trouvaient jusqu'à présent les milices palestiniennes. En deuxième lieu, si ces organisations trouvent refuge dans les zones contrôlées par l'armée syrienne, la menace israélienne sur la Syrie a, entre autre, pour but de forcer celle-ci à les contrôler étroitement et notamment à les empêcher de mener des actions dangereuses pour Israël ; faute de quoi une nouvelle intervention israélienne, dont la menace est toujours présente, se chargerait de faire elle-même la police dans les zones contrôlées par l'armée syrienne et du même coup de repousser celle-ci.

Le gouvernement israélien voudrait ainsi se donner les moyens de régler à sa manière le problème palestinien y compris dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza. Si les accords de Camp David mentionnent « l'autonomie » de la population palestinienne de ces territoires, Begin a montré sa conception d'une telle « autonomie » : en fait, la Cisjordanie et Gaza seraient purement et simplement annexés à l'État d'Israël, tout comme l'ont été le territoire syrien du Golan en décembre 1981, ou plus anciennement la partie orientale de Jérusalem. Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza se verraient seulement reconnaître, en fait « d'autonomie », le droit de s'auto-administrer. Parallèlement, l'entreprise de « judaïsation » de ces territoires par la création de colonies de peuplement se poursuivrait, réduisant la population arabe au rang de population de seconde zone, au statut tout à fait comparable à celui des Noirs d'Afrique du Sud sous le régime de « l'apartheid ».

Le principal obstacle à ce projet est la mobilisation de la population palestinienne de Cisjordanie et de Gaza, largement démontrée ces derniers temps par des manifestations qui se sont multipliées malgré la répression israélienne. La résistance des 13 000 membres de la population druze du Golan syrien à l'annexion israélienne, montre l'ampleur que pourrait prendre la réaction de la population de Cisjordanie et de Gaza - forte elle de 1 300 000 personnes - à une éventuelle mesure analogue. D'autant plus que tout montre que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza se reconnaissent, à une écrasante majorité, dans l'OLP.

L'espoir des dirigeants israéliens est que, en brisant l'Organisation de Libération de la Palestine, l'organisation nationale dans laquelle se reconnaît le peuple palestinien des territoires occupés comme celui des camps de réfugiés, ils briseront aussi la volonté de résistance de ce peuple et pourront mener à bien leurs projets.

A cette raison première de l'opération israélienne au Liban s'ajoutent sans doute d'autres calculs. En prenant position au Liban, notamment, l'armée israélienne prend des positions qui pourraient influencer un éventuel règlement politique dans ce pays. Elle se donne peut-être les moyens d'imposer le retrait de l'armée syrienne et la mise en place, au Liban, d'un gouvernement dominé par la droite chrétienne alliée d'Israël : phalangistes du « réduit chrétien » au nord de Beyrouth, ou forces du commandant Haddad, financées et équipées par Israël et qui depuis maintenant quatre ans jouent le rôle de tampon à la frontière israélo-libanaise. Un tel Liban chrétien, imposé dans l'hostilité aux États arabes voisins, pourrait ainsi devenir un second Israël, allié privilégié et obligé de l'impérialisme.

L'étape ultime d'une longue chaîne de répression contre le peuple palestinien ?

Mais, si Israël est par sa politique le principal responsable et le principal acteur de cette entreprise de répression de tout un peuple, il faut tout de même rappeler qu'il n'est pas le seul ; et que, si le gouvernement de Begin peut aujourd'hui envisager de mettre un terme à l'existence de l'OLP, c'est que d'autres avant lui, du côté arabe, se sont chargés aussi de mener une répression féroce contre le peuple palestinien et les organisations qu'il s'est donné.

Le mouvement de révolte du peuple palestinien, qui a pris sa plus grande ampleur dans les années 1968-1970 au lendemain de la troisième guerre israélo-arabe, a en effet représenté une menace pour les régimes et les États arabes, autant que pour celui d'Israël. Ce fut le cas en premier lieu en Jordanie, pays qui reçut après la guerre de 1967 le plus grand afflux de réfugiés palestiniens. Le développement des organisations appuyées sur de véritables armées dans les camps de réfugiés dans cette période, représentait un défi pour le régime du roi Hussein. Même si les dirigeants de l'OLP affirmèrent et démontrèrent qu'ils ne cherchaient nullement à renverser Hussein, celui-ci se montra plus conscient qu'eux de la menace qu'ils représentaient pour lui, et au cours du « Septembre noir » de 1970, il écrasa dans le sang la résistance palestinienne de Jordanie.

Une situation analogue a été à l'origine de la guerre civile libanaise de 1975-1976 : la présence des organisations palestiniennes armées sur le sol libanais, le développement d'un sentiment de solidarité et de luttes communes aux Palestiniens du Liban et à la population pauvre libanaise, amenèrent l'État libanais à s'en prendre aux Palestiniens en 1973, puis la droite chrétienne phalangiste libanaise à déclencher en 1975 une guerre civile dirigée à la fois contre les Palestiniens et contre la gauche libanaise. Les organisations palestiniennes se battirent aux côtés de la gauche, et la droite libanaisese montra rapidement incapable de venir à bout de la coalition dite « palestino-progressiste ». C'est ce qui détermina, en 1976, l'intervention de l'armée syrienne au Liban, dont la raison première fut de venir prêter main-forte à la droite phalangiste contre la gauche libanaise et les organisations palestiniennes. Le résultat fut la relégation des milices de la gauche et des Palestiniens dans le réduit du Sud-Liban et de Beyrouth-Ouest, sous la triple surveillance de l'armée israélienne, de l'armée syrienne - rebaptisée avec la caution de la Ligue Arabe « Force Arabe de Dissuasion », FAD - et des milices phalangistes.

Deux États arabes, la Syrie et la Jordanie ont ainsi effectué une répression sans pitié contre la résistance palestinienne qui a, d'une certaine façon, préparé la répression que mène aujourd'hui l'armée israélienne. Mais il faut ajouter que si parmi les États arabes, seuls les États jordanien et syrien (et aussi libanais) ont mené une telle répression ouverte, c'est tout simplement que ce sont les seuls qui aient eu à affronter une existence autonome de la résistance palestinienne, sur son territoire pour la Jordanie, au Liban pour la Syrie. Les autres États arabes, tels que l'Irak, l'Égypte, l'Arabie Saoudite, qui ont de nombreux réfugiés palestiniens sur leur sol, se sont toujours employés à réglementer sévèrement toute activité des Palestiniens, ne la tolérant que dans la mesure où ils en avaient l'étroit contrôle.

Les États arabes ont donc manifesté une hostilité commune à la résistance palestinienne, et cela qu'ils se disent « progressistes » - comme la Syrie - ou qu'ils soient des régimes féodaux ou semi-féodaux comme ceux d'Arabie Saoudite ou de Jordanie. Et cette hostilité a, bien sûr, des raisons profondes. La résistance palestinienne représentait en effet, et cela malgré la volonté de ses dirigeants, un danger pour l'existence ou au moins pour la stabilité des régimes des États arabes du Moyen-Orient.

La résistance palestinienne et son écho parmi les peuples arabes

Le peuple palestinien, en s'armant, en se mobilisant, en mettant sur pied des organisations politiques et militaires, constituait de fait un pôle, un point de référence pour les peuples arabes, l'exemple et la preuve que l'organisation et la lutte étaient possibles. En Jordanie comme au Liban, la présence d'organisations palestiniennes dans le pays, armées et organisées de façon autonome par rapport aux régimes en place, entraîna le début d'une mobilisation populaire dangereuse pour ceux-ci. C'est ce qui amena ceux-ci à la réprimer.

Mais le danger potentiel n'existait pas seulement pour les régimes accueillant les Palestiniens ou leurs organisations sur leur sol. La résistance palestinienne, dans tous les peuples arabes, éveillait un écho. Les aspirations à la dignité nationale, l'hostilité à la mise en coupe réglée de la région par l'impérialisme, sentiments largement partagés dans tout le monde arabe, trouvaient une expression dans l'affirmation de la solidarité des autres peuples arabes avec les Palestiniens. Sans doute, les dirigeants de tous les États arabes, de l'Égypte et de la Syrie à l'Arabie Saoudite, étaient prêts par démagogie à affirmer aussi leur solidarité avec les Palestiniens et ne se faisaient pas faute de le faire. Mais cette démagogie trouvait ses limites dans le fait que la résistance palestinienne existait par elle-même, indépendamment de chacun des États arabes. Elle devenait un point de référence commun à tous les peuples arabes, par-delà les rivalités nationales qui opposaient par exemple, les États syrien et égyptien, ou irakien et syrien, ou égyptien et lybien. En fait, dans le sentiment de solidarité à la lutte palestinienne s'exprimait une aspiration bien plus profonde à l'unité des peuples arabes, un sentiment commun d'opposition à l'impérialisme, transgressant les limites et les divisions souvent artificielles séparant ces États. Indépendamment de ce que souhaitaient ses dirigeants, la résistance palestinienne tendait à devenir une sorte de force supra-nationale, et à exprimer un nationalisme pan-arabe, une aspiration à l'unité arabe qui pouvait aboutir à opposer chaque peuple à l'État prétendant le représenter.

Pour toutes ces raisons, les dirigeants syriens et irakiens ou égyptiens et saoudiens, avaient un intérêt commun à l'écrasement de la résistance palestinienne. Aucun ne fut avare de déclarations de solidarité hypocrites avec la résistance palestinienne lorsqu'un autre État procéda à la répression de celle-ci. Mais aucun ne fit le moindre geste réel pour empêcher cette répression, ni en 1970 lors du « septembre noir », ni en 1976 lors de l'intervention syrienne au Liban.

La politique de l'olp

Mais il faut dire aussi que les dirigeants palestiniens eux-mêmes portent à leur manière une responsabilité dans la répression dont furent victimes les mouvements palestiniens. Car ce sentiment de solidarité de tous les peuples arabes que les Palestiniens tendaient à éveiller représentait une force et un potentiel révolutionnaire considérables, pouvant menacer non seulement l'État d'Israël en tant que bras armé de l'impérialisme dans la région, mais aussi les autres régimes et les autres États, tous gardiens à un degré ou à un autre du statu quo et des divisions dues aux intérêts impérialistes. Et ce potentiel révolutionnaire était finalement la seule force, la seule solidarité réelle sur laquelle pouvait compter le peuple palestinien dans sa lutte pour la reconnaissance de ses droits.

Mais justement, les dirigeants palestiniens se voulaient, seulement et uniquement, des nationalistes palestiniens. Ils ne se voulaient ni, bien sûr, des internationalistes ni même des nationalistes combattant pour l'unité du monde arabe contre l'impérialisme malgré et contre les États nationaux plus ou moins artificiels entre lesquels ce monde arabe se partage. C'est pourquoi, entre la recherche de la solidarité des peuples et celle des dirigeants des États, ils préférèrent toujours la seconde. C'est ce qui conduisit Yasser Arafat à affirmer et réaffirmer son respect pour le régime d'Hussein de Jordanie au moment même où celui-ci écrasait la résistance palestinienne ou s'apprêtait à le faire. C'est ce qui le conduisit aussi lors de l'intervention syrienne au Liban, à mettre tous ses espoirs dans la négociation avec le gouvernement syrien et les autres gouvernements arabes.

Sans doute, cette modération des dirigeants de l'OLP valut à celle-ci des succès diplomatiques, l'ensemble des États arabes de l'Arabie Saoudite au Maroc acceptant de la reconnaître comme représentante légitime du peuple palestinien. Mais ils n'acceptèrent de le faire, justement, que parce que l'OLP avait fait devant eux sa soumission, leur prouvant bien concrètement qu'elle ne souhaitait à aucun prix mettre en danger la stabilité des régimes arabes eux-mêmes. Confinée dans le réduit du Sud-Liban, réduite à l'état de force militaire dépendante du bon vouloir des dirigeants syriens, l'OLP devint étroitement dépendante de la politique des divers régimes du monde arabe. Tentant sans cesse de reconstituer sur la question palestinienne une unité de façade des États arabes, l'OLP vit ses perspectives se réduire au fur et à mesure que le front des États arabes s'émiettait. Ayant choisi de placer la recherche de la solidarité des régimes avant la recherche de la solidarité des peuples,

l'OLP fit la dure expérience que cette solidarité des régimes ne valait rien.

Le choix politique initial des dirigeants de l'OLP, se basant sur un nationalisme palestinien étroit et bien limité, refusant de s'en prendre aux régimes en place, refusant de chercher des appuis dans les peuples contre ces régimes, a ainsi contribué à l'isolement de l'OLP, à sa dépendance à l'égard de régimes arabes pour qui en fait la solidarité avec les Palestiniens n'était qu'un thème de discours. Elle a ainsi contribué à désarmer le peuple palestinien et les organisations de résistance elles-mêmes face aux régimes arabes et finalement à Israël lui-même.

Quel avenir pour les palestiniens ?

Aujourd'hui, l'offensive israélienne au Sud-Liban apparaît comme le couronnement de toute une série d'entreprises de répression contre le peuple palestinien. Elle s'appuie sur des succès remportés par l'impérialisme dans sa stratégie au Moyen-Orient, sur l'éclatement du front arabe et la faillite des régimes qui, dans cette partie du monde, ont prétendu ouvrir la voie de la lutte contre l'emprise impérialiste sur la région.

Les dirigeants israéliens en ont-ils fini, pour autant, avec le peuple palestinien et ses organisations ? Cela serait bien étonnant. D'une certaine façon, l'offensive israélienne est d'ailleurs l'illustration de l'impuissance des gouvernants israéliens. Ne parvenant pas à faire accepter leur présence aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ils espèrent l'imposer en brisant les organisations extérieures de la résistance palestinienne. C'est un calcul de chefs militaires qui croient que la révolte d'un peuple est due aux « meneurs », et qui tient de la fuite en avant. Celle-ci peut les mener encore à bien des expéditions militaires, sans pour autant diminuer la révolte des Arabes palestiniens des territoires occupés ou d'Israël même. Il serait même étonnant qu'elle parvienne réellement à briser pour longtemps l'OLP et les organisations palestiniennes dans le monde arabe.

Plus le terrain occupé par l'armée israélienne sera vaste, plus le soi risque d'être brûlant sous ses pieds, plus le potentiel de révolte risque d'augmenter dans tout le Moyen-Orient.

Mais les peuples du Moyen-Orient ne paient pas seulement aujourd'hui la politique de force des dirigeants sionistes et impérialistes. Ils paient aussi pour la politique des dirigeants des États arabes, et pour l'absence d'organisations résolues à unir la révolte de tous les exploités du Moyen-Orient contre les dirigeants sionistes et impérialistes, et aussi contre ces dirigeants arabes.

Cette voie-là pourtant, non seulement existe, mais est la seule à pouvoir ouvrir un avenir aux masses exploitées de toute la région. La cinquième guerre israélo-arabe aujourd'hui rend cela plus évident que jamais.

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