Une analyse « capitaliste d'état » de la querelle PCF-PS01/10/19771977Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Une analyse « capitaliste d'état » de la querelle PCF-PS

Les dissensions intervenues à l'intérieur de l'Union de la gauche entre le PCF et le Parti Socialiste ont donné lieu, dans l'extrême-gauche française, à une certaine surprise d'abord, à des explications politiques divergentes ensuite. L'intérêt de ces explications est qu'elles sont, chacune à leur façon, bien révélatrices des insuffisances de l'analyse, par ces organisations d'extrême-gauche, de la nature de la politique menée par les partis de l'Union de la gauche.

La raison affirmée de la rupture des négociations entre le PC et le PS sur la réactualisation du Programme Commun est la divergence entre ces deux partis sur le nombre d'entreprises à nationaliser, ou cas d'une arrivée de la gauche au gouvernement. En fait, il s'agit là d'un prétexte qui sert à justifier, en particulier pour le PCF, une opération de démagogie pré-électorale, visant à regrouper autour de lui les électeurs qui pourraient être tentés de se tourner vers le PS. Et il n'y a pas de divergence véritable, entre les deux partis, sur la politique à mener une fois au gouvernement. PC et PS se préparent, aussi bien l'un que l'autre, à se comporter en gérants loyaux du capitalisme. Le fait qu'une partie de la droite, pour des raisons qui lui sont propres, profite de la querelle PC-PS pour voir une divergence de fond entre un PS « raisonnable » et un PC qualifié de « collectiviste », n'est nullement une raison pour prendre pour argent comptant les raisons que PC et PS donnent de leur querelle.

C'est pourtant ce que fait une large partie de l'extrême-gauche, en prenant très au sérieux les divergences affirmées des deux partis de la gauche, à propos du nombre d'entreprises à nationaliser.

Pour certains, en particulier les organisations maoïstes, la querelle PC-PS est la confirmation que les deux partis proposent un « projet de société différent », le PC cherchant à transformer la société dans le sens du « capitalisme d'État », le PS visant, lui, à la simple conservation du capitalisme sous la forme d'un « capitalisme technocratique

Cela n'est jamais que la reprise, sous une autre forme, de l'analyse qui voit dans le PCF un parti « collectiviste », et dans le PS un parti plus raisonnable.

L'analyse « capitaliste d'état » des maoïstes

C'est l'aile maoïste qui, le plus clairement, prend pour argent comptant la querelle PC-PS sur les nationalisations, y voyant l'illustration de son analyse du PCF comme un parti « capitaliste d'État ». C'est ainsi que pour le PCR (Parti Communiste Révolutionnaire - Marxiste Léniniste), la querelle PC-PS sépare fondamentalement « les tenants du capitalisme d'État et ceux de la gestion loyale du capitalisme actuel ». C'est ainsi que son journal Le Quotidien du Peuple affirme (N° 507 du 15 septembre 1977) que « le PCF (compte) mettre à l'occasion la main sur des pans entiers de l'administration pour y infiltrer ses hommes et en faire des points d'appui décisifs pour l'instauration du capitalisme d'État ». Le Quotidien du Peuple résume cette analyse en déclarant que la querelle PC-PS ne donne le choix aux travailleurs qu'entre « le « socialisme » à la Soares et le « socialisme » à la Gierek ».

C'est une conception analogue que l'on retrouve dans les analyses de l'OCT (Organisation Communiste des Travailleurs), mouvement maoïste qui se veut « non dogmatique » ; pour l'OCT, « [le PCF] veut quelques garanties afin que des réformes de structure importantes soient faites dès le début de la législature et qu'ainsi le PS, coupé des autres forces politiques bourgeoises, ne puisse chercher d'autres alliances sur sa droite ; c'est dans ce sens qu'il faut comprendre le débat sur le nombre de nationalisations » ( ... ) « Pour créer vite une situation irréversible qui rende difficile, voire impossible, l'accord Giscard-Mitterrand, il (le PCF) veut lier le PS à lui sur une politique de nationalisations la plus précise et la plus large possible. Nationalisations qui lui permettraient d'accroître son influence politique, son poids et celui de la CGT dans les entreprises ».

L'OCT assimile d'ailleurs cette position du PCF à une position plus proche des travailleurs. Dans le même article ( l'Étincelle, organe de l'OCT, n° 31 du 29 septembre 1977), elle affirme en effet que « le PCF ne demande qu'à faire une politique de collaboration de classes, mais il sait qu'il y a des limites à ne pas franchir dans les sacrifices qu'il peut demander aux travailleurs, à moins de mener une politique suicidaire ».

Les bases politiques de cette analyse de l'OCT sont analogues à celles des maoïstes du PCR (ML). C'est ainsi que les thèses du congrès de fondation de l'OCT proclament que le projet stratégique (du PCF) revient à l'établissement du capitalisme d'État ». Surtout, ces thèses tentent de préciser la base sociale du PCF, en affirmant que le projet politique du PCF exprime de façon privilégiée les aspirations de l'aristocratie ouvrière et s'appuie principalement sur la classe ouvrière française traditionnelle. Les aspirations de l'aristocratie ouvrière sont liées à l'extension des nationalisations, du rôle des organismes où peut se développer la bureaucratie ouvrière (syndicats, CE), donc à des modifications substantielles du cadre juridique bourgeois ».

L'OCT exprime ainsi, avec plus de précision, une analyse déjà inscrite dans celle du PCR (ML). Pour ces organisations, le PCF serait donc un parti qui désire effectivement s'opposer à la bourgeoisie, en « mettant la main sur son administration » pour le PCR (ML), en faisant « des réformes de structure importantes », en créant « une situation irréversible », en « coupant le PS des autres forces politiques bourgeoises », selon l'OCT. Pour l'OCT, le PCF veut effectivement s'en prendre au « cadre juridique bourgeois » , prendre à la bourgeoisie son capital en le nationalisant et en le mettant entre les mains de la « bureaucratie ouvrière ».

Sur quelles forces sociales le PCF s'appuie-t-il dans ce projet politique ? C'est là encore l'OCT qui nous le précise sans équivoque : sur « la classe ouvrière française traditionnelle » qui semble assimilée, un peu plus loin, à « l'aristocratie ouvrière ». Le PCF est donc pour l'OCT, sans équivoque, un parti défendant, au moins jusqu'à un certain point, les intérêts de la classe ouvrière, ou d'une partie de celle-ci, et prêt pour cela à s'attaquer d'une façon radicale à la propriété, au « cadre juridique » bourgeois. Et, si l'on comprend bien, le reproche fait au PCF par l'OCT n'est pas tant de refuser de s'en prendre à la bourgeoisie, que de ne vouloir le faire que pour le service de ses intérêts propres, ou de ceux d'une couche restreinte de la classe ouvrière, « la bureaucratie ouvrière », avec pour objectif à long terme non le socialisme, mais le « capitalisme d'État », dont les pays de l'Est semblent former, pour l'OCT comme pour le PCR (ML), le prototype.

On peut dire en effet que le PCF est lié, dans une certaine mesure, à une partie de ce que l'on nomme « l'aristocratie ouvrière ». On sait que Lénine, dans son analyse de la dégénérescence de la IIe Internationale, a lié cette dernière à l'émergence dans la classe ouvrière d'une « aristocratie ouvrière », couche relativement privilégiée par rapport aux autres travailleurs, et désireuse de lier son sort à la survie du système capitaliste. Les partis de la IIe Internationale, pour lui, exprimaient effectivement les aspirations de cette couche sociale. Il faut préciser qu'aujourd'hui, la décadence du système capitaliste l'a rendu de moins en moins capable d'acheter une « aristocratie ouvrière ». En fait, celle-ci se limite aujourd'hui de plus en plus à la « bureaucratie ouvrière » des syndicats et des Comités d'Entreprise, par exemple. C'est à cette « bureaucratie ouvrière » que sont liés le PCF, le PS et les organisations syndicales.

Mais pas plus que les parti sociaux-démocrates du début du siècle, le PC ne cherche un tant soit peu à s'en prendre au « cadre juridique bourgeois ». Ces partis sociaux-démocrates se sont au contraire pour leur part transformés en défenseurs acharnés de l'ordre et de la propriété bourgeoise, y compris parfois de façon sanglante. Loin de s'opposer à la bourgeoisie, ils cherchaient à s'intégrer au système en tentant de convaincre la bourgeoisie de leurs qualités de gestionnaires de ce système. Quant à la bourgeoisie, c'est elle qui, selon les circonstances, a accepté d'avoir recours à ces « gestionnaires social-démocrates », ou bien a refusé. En somme, la seule modification que les sociaux-démocrates, représentants de « l'aristocratie ouvrière », demandaient au « cadre juridique bourgeois », c'était de bien vouloir leur faire, dans le système, une petite place de gestionnaires.

Le PCF (ou le PS) veulent-ils effectivement « d'importantes réformes de structure » ? Ni plus ni moins que les partis de la IIe Internationale. Malgré le visage plus radical que son étiquette « communiste » et sa démagogie contribuent à lui donner, le PCF ne cherche nullement à s'opposer à la bourgeoisie pour tenter de lui imposer des « réformes de structure » dont elle ne voudrait pas.

En fait, c'est bien en tant que candidat à la gestion du capitalisme que le PCF, tout comme le PS, se présente. La querelle des nationalisations, de ce point de vue, ne dément nullement ce point, mais le confirme. La politique de nationalisation, avec rachat, d'un certain nombre de secteurs clés de l'économie, est purement et simplement une des politiques du grand capital, et cela que le nombre de nationalisations prévu soit 729 (version PCF) ou un peu plus de 200 (version PS) ! Il s'agit de mettre ces grands groupes sous le contrôle - et les subsides - de l'État, tout en subventionnant le grand capital privé par le rachat de ses actions. Cette politique apporte ainsi ou grand capital une « relance », ainsi que les moyens de nouveaux investissements payés par l'argent de l'État, et donc de la population.

Quel est donc le poids, dans l'affaire, des intérêts de la « bureaucratie ouvrière » ? Il est en fait très faible. Bien sûr, cette « bureaucratie ouvrière » constitue pour les partis de l'Union de la gauche, une clientèle privilégiée. C'est pourquoi, dans un éventuel gouvernement de gauche, on verrait certes le PCF (et le PS) chercher à obtenir pour elle un certain nombre d'avantages nouveaux.

Mais cela n'implique nullement, dans la recherche de ces avantages, que le PCF soit conduit à affronter si peu que ce soit la bourgeoisie. Bien au contraire, c'est en liant son sort à celui du grand capital que la « bureaucratie ouvrière » espère obtenir pour elle-même quelques petits avantages, résultant de son rôle de gestionnaire. Et, pour obtenir cela, elle n'a pas d'autre choix, à travers ses représentants politiques le PCF et le PS, que de chercher à convaincre la grande bourgeoisie de l'intérêt qu'a celle-ci à se servir d'elle et des partis de gauche. C'est dire que l'aspect fondamental de la politique du PCF, tout comme du PS, est d'être une politique pour le grand capital et, accessoirement seulement, une politique défendant les intérêts de la « bureaucratie ouvrière », dans la mesure où ceux-ci n'entrent pas en contradiction avec les intérêts de la bourgeoisie elle-même. En d'autres termes, le fait que le PCF soit le représentant politique privilégié d'une « bureaucratie ouvrière » ne le conduit nullement à s'opposer à la bourgeoisie, mais au contraire à se proposer comme gestionnaire des intérêts de celle-ci. De la même façon, « l'embourgeoisement » des sommets de la classe ouvrière que Lénine dénonçait après 1914 ne conduisait nullement cette « aristocratie ouvrière » à s'opposer à la bourgeoisie, mais la conduisait au contraire à rechercher avec elle le moyen d'assurer la survie du capitalisme. Et qu'on ne s'y trompe pas, ce choix social fondamental fait du PCF et du PS des partis prêts à défendre l'ordre et la propriété bourgeoise avec autant d'acharnement que les partis de la IIe Internationale, c'est-à-dire y compris de façon sanglante, et y compris bien sûr, si les intérêts de la « bureaucratie ouvrière » n'y trouvent pas leur place.

Toute autre analyse revient à estimer, même si on ne le dit pas, qu'il existerait, entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, une sorte de « troisième classe », dont le projet politique serait l'instauration du « capitalisme d'État », et dont le PCF en France serait l'expression politique. Pour les maoïstes, cette classe est parfois nommée, explicitement, « Ies nouveaux bourgeois », ou « la deuxième bourgeoisie ». L'OCT, quant à elle, croit légitimer son existence, du point de vue marxiste, en la nommant « aristocratie ouvrière ». Mais la démarche est la même : dans les deux cas, cette classe sociale serait capable d'imposer « des modifications substantielles du cadre juridique bourgeois », qui se traduiraient par une étatisation plus ou moins complète de l'économie, contre la volonté de la bourgeoisie elle-même. Dans les deux cas, cette analyse revient à admettre qu'il existe une couche ou une classe sociale autre que la classe ouvrière, prête à s'opposer au capitalisme pour imposer à la société des modifications de structure, des transformations sociales qui contredisent les intérêts de la bourgeoisie, même si elles sont bien loin d'être de véritables transformations socialistes.

Les conséquences que tirent de ces analyses les organisations qui les formulent sont opposées. Le PCR (ML) renvoie dos à dos « les deux bourgeoisies » : la bourgeoisie au pouvoir, et celle qui, sous la forme du « capitalisme d'État » proposé par le PC, viserait à la remplacer. L'OCT, elle, considère, suite à son analyse, que la défaite de la droite aux prochaines élections serait, de toute façon, « une défaite du quartier général de la bourgeoisie », et que, à ce titre, l'Union de la gauche a droit au soutien de l'extrême-gauche, au moins au second tour de ces élections. Mais les uns et les autres accordent à la coalition PC-PS, et en particulier à l'intérieur de celle-ci, au PCF, des intentions réelles de transformation sociale. La divergence n'est que dans l'adoption, face à cette intention de transformation sociale, d'attitudes tactiques différentes : le PCR (ML) récuse les « deux bourgeoisies », tandis que l'OCT juge en quelque sorte que la victoire électorale de la seconde créerait une situation plus favorable aux masses populaires. Et cette divergence tactique ne retire rien à la profonde communauté des deux démarches.

Ce type d'analyse admet que, en dehors des deux classes sociales fondamentales d'aujourd'hui, la bourgeoisie et le prolétariat, d'autres groupes sociaux peuvent jouer un rôle historique plus ou moins indépendant, sans qu'ils se placent dans l'un de ces deux camps fondamentaux. Elle fournit ainsi un fond politique à toutes les démarches opportunistes : de la démarche ultra-gauche qui renvoie dos à dos « les deux bourgeoisies », à la démarche de ceux qui recherchent, dans le soutien à des forces étrangères au prolétariat, le moyen miracle de débloquer une situation, recherchant en fait des substituts à la lutte de la classe ouvrière.

Dans ce cas, cette démarche conduit, de plus, à se tromper dans l'analyse de la querelle PCF-PS, et à voir des raisons fondamentales à cette querelle, là où il n'y a qu'une grossière comédie électorale.

L'analyse de la ligue communiste révolutionnaire

Mais ce type d'analyse n'est pas strictement réservé aux organisations maoïstes. La Ligue Communiste Révolutionnaire, par exemple, n'adopte pas une telle analyse « capitaliste d'État » des Partis Communistes, ni donc des raisons de la querelle PCF-PS. Elle qualifie globalement l'Union de la gauche comme un bloc de « partis réformistes ». Et pourtant cette démarche différente, recouvre une profonde parenté avec celle des analyses « capitalistes d'État ».

En effet, le qualificatif de « partis réformistes », de « projet réformiste », utilisé systématiquement pour parler des partis de l'Union de la gauche, permet d'éviter soigneusement de caractériser ces partis comme des partis qui proposent, à la bourgeoisie, une alternative politique aux partis de droite, et se posent donc, avant tout, comme des candidats au rôle de gestionnaires de la société capitaliste. Au contraire, le qualificatif de « réformistes » permet d'accréditer l'idée que ces partis, une fois au gouvernement, se proposent effectivement de transformer la société bourgeoise, de la « réformer ». Le seul reproche qui leur est fait est alors d'être inconséquents, en ne voulant pas utiliser les seuls moyens susceptibles de transformer effectivement la société bourgeoise : les moyens révolutionnaires. Leur objectif, en somme, serait juste, et seuls les moyens qu'ils proposent seraient critiquables.

En refusant d'admettre que l'objectif du PS et du PC est purement et simplement de gouverner pour la bourgeoisie, et pour cela d'obtenir sa confiance, cette analyse permet de justifier une attitude de « soutien critique » à l'Union de la gauche, se proposant d'appuyer les « initiatives positives » de celle-ci, en critiquant seulement les moyens employés.

Il s'agit, là encore, d'une attitude opportuniste. Et sa parenté profonde avec les analyses opportunistes des « capitalistes d'État » est qu'elle attribue, à des partis comme le PC une volonté de transformation sociale qu'ils n'ont pas. Il s'agit, là encore, de la recherche de substituts à la lutte de la classe ouvrière, et cette recherche débouche sur le soutien, même « critique », à des forces ennemies du prolétariat.

Explicitement ou implicitement, c'est la présence du PCF au sein de l'Union de la gauche qui est censé expliquer cette volonté de transformation sociale attribuée à la gauche au gouvernement. Il est vrai qu'il serait plus difficile de soutenir que le Labour Party anglais ou la social-démocratie allemande auraient des objectifs de ce genre.

Au fond, la LCR analyse aussi le PCF comme un parti qui représente « autre chose », et qui contre la bourgeoisie s'appuierait sur les travailleurs, pour mener une politique qui ne serait plus bourgeoise. C'est ce type de démarche poussé jusqu'au bout, qui amène la Ligue à affirmer que les PC des pays de l'Est, de Chine ou de Yougoslavie, ont effectivement procédé à la constitution d' « États ouvriers » dégénérés ou déformés indépendamment d'un mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière. Alors que si le PC s'appuie en effet - au moins électoralement - sur les travailleurs, c'est bien pour mener une politique totalement bourgeoise.

C'est pourquoi il est significatif que, dans le cadre de cette analyse, la LCR soit parfois amenée, en cherchant les raisons de la querelle PC-PS, entre autres explications, à certaines explications qui ne sont nullement éloignées des explications « capitalistes d'État ». C'est ainsi que l'on peut lire, dans Imprécor n° 14 du 13 octobre 1977, sous la plume de Daniel Bensaïd, dirigeant de la LCR :

« Pour vaincre les réticences à l'intérieur de son propre appareil, Marchais devait se prévaloir de solides garanties : il faut que l'enjeu vaille le risque, Il ne faut pas que les ministres communistes puissent être congédiés comme en 1947. Il faut que le parti conquière des positions durables dans l'appareil d'État. D'où la valeur de test de la polémique sur les nationalisations. Ce qui est en jeu derrière le nombre de filiales nationalisables, c'est le problème de la gestion. La CGT est majoritaire dans la plupart des entreprises concernées. Le PCF contrôlerait ainsi la direction de nombre d'entreprises clés (...) ».

Que l'on voir surgir une telle explication est parfaitement logique ; à partir du moment où l'on attribue aux partis « réformistes » des intentions de transformations sociales, pourquoi ne pas penser que le parti le plus à gauche de la coalition, le PC, a en effet l'intention de transformer la société plus que le Parti Socialiste ? Et cette explication est tout à fait révélatrice de la parenté profonde de cette démarche avec celle des organisations « capitalistes d'État ». Cette parenté réside dans un opportunisme commun, dans une recherche de substituts à la lutte de la classe ouvrière qui est commune à ces organisations.

Partager