L'autogestion, nouvel oripeau du réformisme01/06/19731973Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

L'autogestion, nouvel oripeau du réformisme

Dans la gauche et l'extrême-gauche française « l'autogestion », très à la mode il y a une dizaine d'années, est redevenue ces derniers mois un des thèmes les plus discutés et mis en avant par une pléiade de groupes, d'organisations ou de tendances diverses allant de l'anarchisme à la social-démocratie en passant par les chrétiens de gauche.

Il ne se passe plus désormais un seul mois, une seule semaine sans que telle ou telle organisation fasse une déclaration allant dans ce sens. Prenons quelques exemples. En janvier 1972 c'est le CERES (Centre d'Études, de Recherches et d'Éducation Socialistes), c'est-à-dire la « gauche » du nouveau Parti Socialiste, qui organisait à Paris le premier colloque national sur l'autogestion. A l'automne de cette même année, lors de la Conférence Nationale Ouvrière organisée conjointement par Lutte Ouvrière, l'Alliance Marxiste Révolutionnaire et le PSU, la discussion sur l'autogestion avait été inscrite à l'ordre du jour à la demande du PSU et de l'AMR qui considéraient ce thème comme essentiel. Au début 1973, les 20 et 21 janvier, le même PSU organisait une rencontre nationale sur l'autogestion avec la participation de différentes revues de gauche (Autogestion et Socialisme, Critique Socialiste, Politique Aujourd'hui, Objectif Socialiste) proches du Parti Socialiste et du PSU et de militants de divers groupes d'extrême gauche dont l'AMR et la Ligue Communiste. Et, au cours de la campagne des dernières élections législatives, on a pu entendre Mitterrand et Rocard affirmer, presque dans les mêmes termes, qu'une victoire électorale de la gauche ouvrirait aux travailleurs, à plus ou moins long terme, les perspectives, parait-il exaltantes, de l'autogestion. Enfin, il y a quelques mois l'AMR, le PSU et les militants des Centres d'initiative Communiste, proches de l'ancien dirigeant du PCF Roger Garaudy, mettaient sur pied un « Comité de liaison pour l'autogestion socialiste » afin de constituer un pôle de regroupement de tous les partisans de cette conception.

Sur le plan syndical c'est la CFDT qui a fait de l'autogestion l'axe essentiel de ce qu'elle baptise son « projet socialiste ». Et le secrétaire général de cette Confédération, Edmond Maire - qui en compagnie d'autres dirigeants cédétistes tels Detraz et Krumnow a fait paraître un livre sur ce sujet - se réjouissait publiquement récemment que le programme du Parti Socialiste reprenne, sur ce point, un grand nombre d'analyses de la CFDT

Mais qu'est-ce donc que cette fameuse autogestion ?

En fait personne n'en donne de définition précise et chacun met ce qu'il veut derrière ce terme tiroir. Jusqu'en Mai 68 les idées autogestionnaires étaient défendues, au sein du mouvement révolutionnaire, par le courant libertaire et l'AMR qui regroupait les militants trotskystes les plus proches des thèses de Michel Pablo.

Sous le nom d'autogestion réapparaissaient alors les vieilles idées proudhonniennes, combattues par Marx, qui affirmaient que des fédérations de producteurs gérant eux-mêmes leurs propres entreprises étaient le gage essentiel de la révolution sociale. A un degré ou à un autre ces courants voyaient dans l'autogestion yougoslave ou algérienne des modèles qu'il fallait certes retoucher mais qui, globalement, offraient des éléments positifs de gestion ouvrière.

En fait toutes ces conceptions, en mettant l'accent essentiel sur le contrôle économique que devaient exercer les travailleurs sur leurs entreprises, ou bien niaient carrément l'importance que représentait pour la classe ouvrière le fait de détruire l'État bourgeois et de construire à la place son propre État, ou bien acceptaient en principe cette nécessité, en étant pourtant bien incapables de montrer le lien qui pouvait exister entre la stratégie autogestionnaire et l'instauration, par la classe ouvrière, de sa propre dictature.

Car sur ce point la question de l'etat reste décisive pour les révolutionnaires. l'ignorer ou ne pas la poser nettement c'est finalement laisser les mains libres à la bourgeoisie pour perpétrer sa domination.

Dans le texte préparatoire à la Conférence Nationale Ouvrière d'octobre 1972, nous écrivions à ce propos :

« L'idée de « l'usine aux travailleurs » n'est révolutionnaire que si on la comprend comme un premier pas dans la remise en cause du droit de propriété capitaliste sur les entreprises. Mais si ce premier pas n'est pas suivi d'autres, si on arrive à convaincre les travailleurs qu'ils doivent se limiter avant toute chose à la gestion de « leur » entreprise, alors cette même revendication perd tout caractère révolutionnaire et devient carrément démobilisatrice.

Car les travailleurs ne demandent pas à gérer leur entreprise, ni à « jouer un rôle dirigeant dans l'autogestion » (texte du PSU). Ils veulent prendre en main l'économie dans son ensemble. Et « l'autogestion » au niveau des entreprises n'est nullement un moyen d'y parvenir comme le montrent d'une façon évidente les exemples yougoslave et algérien, tout comme l'expérience des coopératives agricoles pendant la guerre d'Espagne, souvent invoquée par les camarades anarchistes. Dans tous ces exemples, le contrôle de la gestion des entreprises, à des degrés divers, par les travailleurs, est allé de pair avec un pouvoir d'État qui leur échappait totalement, de même que, par conséquent, la gestion de l'économie dans son ensemble.

En fait, le seul moyen pour la classe ouvrière de s'assurer le contrôle de l'économie, est de s'emparer du pouvoir politique, de créer son propre pouvoir d'État. Au début de la Révolution Russe, avant qu'ils ne s'estompent devant la domination de la bureaucratie stalinienne, les Soviets ne jouaient un rôle économique que d'une façon très secondaire. Ils étaient avant tout les organes du pouvoir politique de la classe ouvrière, par lesquels celle-ci contrôlait l'administration et assurait la répression des classes exploiteuses, affirmant son rôle dirigeant non pas dans « l'autogestion » - pour parler comme le PSU - mais bien dans le pouvoir d'État.

Bien sûr le pouvoir des travailleurs s'exercera aussi sur le plan économique. Car la socialisation des moyens de production fera nécessairement appel, pour être effective, à l'initiative de tous les travailleurs, et cela aussi bien au niveau de leur entreprise que de l'État. On peut appeler cela « autogestion » si on veut, à condition de préciser clairement que le contrôle des travailleurs sur leur entreprise, leur rôle primordial dans l'élaboration du plan économique, ne sont possibles et durables que si leur contrôle sur l'appareil d'État est total. Mais c'est rabaisser considérablement la lutte politique des travailleurs que de donner un rôle central à la revendication économique qu'est l'autogestion. Les travailleurs revendiquent avant tout le pouvoir politique, comme moyen d'arracher les richesses qu'ils produisent au contrôle dans lequel les tiennent les classes exploiteuses.

Au fond, le terme aujourd'hui à la mode « d'autogestion » recouvre une conception petite-bourgeoise du socialisme : la revendication d'une « démocratie économique », la tentative de limiter à ce niveau la lutte des travailleurs, en évitant de parler de la nécessité de la lutte politique pour le renversement de l'État bourgeois. »

Pour les révolutionnaires marxistes, la classe a ouvrière, et elle seule, doit, au moyen de ses conseils, construire son propre État, c'est-à-dire contrôler pleinement toute la vie politique et sociale du pays.

Vouloir restreindre ce contrôle à l'entreprise ou au seul domaine économique, c'est laisser dans les faits le contrôle de l'État à d'autres, c'est-à-dire à la bourgeoisie. Et de ce point de vue la réalisation de l'autogestion, telle qu'elle est prônée par la CFDT, le PSU ou le PS, conduirait les travailleurs à se contenter de contrôler les livres de compte en faisant confiance aux bureaucraties réformistes pour s'occuper des questions politiques et de la question de l'État. C'est une façon comme une autre de s'opposer en fait au pouvoir des travailleurs et de laisser les mains libres à l'État bourgeois pour perpétrer sa domination, si besoin est au travers d'organisations réformistes qui lui sont dévouées corps et âmes.

Mais, jusqu'en 1968, cette discussion se limitait aux cercles révolutionnaires et à eux seuls.

Après les événements de Mai-Juin 68 la situation sur ce point va quelque peu changer. On va voir en quelques mois le PSU, puis la CFDT, se faire les champions de l'autogestion, suivis, quelques années plus tard, par le nouveau Parti Socialiste rénové par le politicien bourgeois Mitterrand.

Comment expliquer ce succès soudain des idées autogestionnaires ?

Essentiellement par le choix tactique que vont faire le PSU et la CFDT après Mai 68.

Pour le PSU, qui a « collé » au mouvement étudiant dès le début de la révolte, il s'agit d'attirer des milliers de jeunes gauchistes qui ne se reconnaissent ni dans les organisations traditionnelles de la classe ouvrière, ni dans les groupes révolutionnaires. Il reprend donc à son compte l'idéologie confuse, ronflante et anarchisante du milieu étudiant qui reflète l'individualisme de l'intellectuel petit-bourgeois en lutte. Et « l'autogestion » est alors partie intégrante de cette idéologie.

De plus face à un parti communiste vomi par des milliers de jeunes pour s'être opposé aux étudiants dès le début de leur lutte, le thème autogestionnaire peut apparaître plus radical que la voie électorale que prône le p.c.f. nul ne sait alors ce que recouvre exactement ce « socialisme autogestionnaire » mais le simple fait qu'un certain nombre de leaders étudiants s'en revendiquent et que le p.c.f. le combatte suffit bientôt à lui donner une certaine résonnance contestatrice, gauchiste, voire « révolutionnaire ». la direction du PSU se servit donc largement de ce thème. lors des élections législatives de 1968, juste après les événements de mai-juin, la campagne du PSU, sans souffler mot du problème du pouvoir bourgeois et de son renversement entra principalement au nom de « l'autogestion », sur la création de mini-pouvoirs à partir desquels chaque classe sociale pourrait contester la citadelle capitaliste. « pouvoir ouvrier, pouvoir paysan, pouvoir étudiant » devint pour longtemps un des slogans favoris du parti.

Mais « l'autogestion » avait pour le PSU un autre avantage. Face au stalinisme et à la caricature d'États « socialistes » qu'étaient l'URSS, la Chine ou les Démocraties Populaires, le PSU affirmait que son projet autogestionnaire était le seul susceptible de « donner au socialisme un visage humain ». Et sur cette base-là aussi il put se montrer à bon compte plus radical que le PCF qui continuait à défendre le régime russe et ceux que la bureaucratie du Kremlin avait imposés aux Démocraties Populaires malgré quelques timides dénonciations « d'erreurs » des « camarades » soviétiques, tchèques ou polonais.

En agissant ainsi, le PSU ne faisait rien d'autre que d'adopter l'attitude classique que la social-démocratie a toujours fait sienne. Il s'agit, sous prétexte de dénoncer le stalinisme ou les méfaits de la bureaucratie, d'attaquer la Révolution d'Octobre et ses acquis, et d'établir une filiation entre léninisme et stalinisme pour mieux rejeter le premier.

C'est exactement ce qu'a fait et que continue à faire le PSU. Dans la limite de ses faibles forces, son attitude par rapport à la dictature que les travailleurs établirent en Russie en 1917 n'est guère différente de celle de l'ensemble de la social-démocratie européenne et internationale. Elle consiste à s'appuyer sur le dégoût et l'horreur que le stalinisme a provoqués chez nombre de travailleurs pour convaincre ces derniers que la dictature du prolétariat - c'est-à-dire leur dictature de classe - est un leurre qui ne peut que leur être néfaste et qu'il faut combattre. Et la seule différence d'avec la social-démocratie classique est qu'alors que celle ci porte ouvertement aux nues la démocratie bourgeoise, le PSU, sensible à la pression des milieux gauchistes, préfère exalter le thème fumeux de l'autogestion capable, parait-il, de désaliéner les exploités. Mais, quant au fond, les deux attitudes sont identiques.

Et, de ce point de vue, les déclarations gauchistes du PSU ne doivent pas faire illusion. Même si elles paraissent parfois doubler en paroles le PCF sur sa gauche (ce qui n'est pas très difficile), elles n'en proviennent pas moins d'une organisation qui sur le plan social se situe nettement à droite du mouvement stalinien.

Sur le plan syndical la CFDT a finalement fait le même calcul, mais avec des moyens autrement plus importants. Pendant la grève générale de Mai-Juin 68, l'attitude de la CFDT fut, quant au fond, rigoureusement identique à celle de la CGT. Aux négociations de Grenelle elle joua le même rôle de briseur de grève que la CGT et signa avec elle les accords qui vendaient la grève générale pour quelques miettes. Mais face à une CGT majoritaire dans la classe ouvrière et sur qui reposait donc la responsabilité de faire rentrer les travailleurs dans les usines, la CFDT eut les coudées plus franches pour faire, sans grand risque, des déclarations plus offensives que celles des responsables syndicaux staliniens. Elle témoigna en outre sa sympathie aux étudiants. De là naquit le mythe d'une CFDT « gauchiste » face à une CGT réformiste. Et la direction de l'ancienne confédération chrétienne joua à fond sur cette équivoque. Elle se proclama elle aussi, dans la lignée de Mai 68, en faveur du « socialisme autogestionnaire » et tenta d'attirer à elle sur cette base, parfois avec un certain succès, non seulement des jeunes récemment arrivés au syndicalisme ou à l'usine, et dont la sympathie pour les étudiants était grande, mais également d'anciens militants de la CGT déçus et écoeurés par la politique de leur Confédération pendant les événements de Mai. De plus, les idées gestionnaires et autogestionnaires avaient une résonnance chez les techniciens et cadres parmi lesquels la CFDT possède ses forces vives. Car dans ces couches périphériques de la classe ouvrière, le thème de l'autogestion et l'accent qu'il met sur l'importance de la compétence technique dans la gestion de l'entreprise ne peut que flatter les préjugés professionnels.

Plus généralement, la CFDT ne pouvait mener, avec quelques chances de succès, la lutte d'influence qu'elle a entreprise contre la CGT qu'à la condition de donner d'elle-même une image plus combative que celle d'un ancien syndicat chrétien mal déconfessionnalisé ou d'un syndicat « à l'américaine ». C'était là un élément indispensable pour espérer gagner nombre de travailleurs influencés par la CGT, qui sympathisent avec elle ou qui votent pour elle. C'est pourquoi, une fois ses références chrétiennes jetées par-dessus bord, la CFDT opta pour le « socialisme autogestionnaire », ce qui ne l'engageait pas à grand-chose à une époque où le terme socialisme est si galvaudé, mais paraissait la situer dans la tradition de Mai-Juin 68 et, par là-même, plus à gauche que la CGT

Il faut d'ailleurs souligner le rôle qu'ont joué les militants du PSU dans cette évolution verbale de la CFDT. Ce sont ces militants qui lui ont donné les idées, les formules et les slogans dont elle avait besoin pour apparaître plus « gauchiste » et plus « contestataire » que la CGT. Et aujourd'hui encore, sur la foi d'un tel verbiage contestataire, un grand nombre de militants révolutionnaires, qu'ils appartiennent au courant anarchiste (Organisation Révolutionnaire Anarchiste) ou au courant trotskyste (Ligue Communiste) continuent d'entretenir des illusions sur le caractère « centriste », voire « révolutionnaire », de la CFDT

Mais, dans la pratique, la fameuse autonomie des travailleurs, qui serait paraît-il le pendant indispensable à l'autogestion, conduit la CFDT, sous le prétexte de refuser la lutte proprement politique, à appuyer le nouveau Parti Socialiste de Mitterrand, ce même Parti Socialiste qui commença la guerre d'Algérie et aida de Gaulle à venir au pouvoir. A ce niveau, le but de la direction CFDT est de constituer avec le PS un bloc capable de faire pendant au sein de la classe ouvrière, et plus largement au sein de la gauche, au bloc représenté par le mouvement stalinien PCF-CGT C'est d'ailleurs la création d'un tel bloc de gauche non lié à l'URSS que la bourgeoisie française appelle de ses voex depuis de nombreuses années.

Au sein des entreprises « l'autogestion » cédétiste ne se distingue guère, dans la lutte, de « l'autoritarisme » cégétiste. La CFDT, qui affirme pourtant vouloir mettre l'accent sur le contrôle que les travailleurs doivent exercer dans tous les domaines, s'oppose systématiquement à la création de comités de grève élus démocratiquement par l'ensemble des travailleurs d'une entreprise, syndiqués ou non syndiqués. Tout comme la CGT, elle les juge irresponsables et n'a de cesse de les combattre dès qu'ils apparaissent. Et, en son propre sein, elle pourchasse et parfois exclut les militants révolutionnaires qui, dans les luttes, combattent pour que les travailleurs prennent en main leur propre mouvement, le contrôlent, le dirigent sans s'en remettre à la seule compétence de bureaucrates éclairés. Mais c'est justement le contrôle réel des travailleurs, de tous les travailleurs sur leur propre mouvement que la direction CFDT refuse d'accepter.

Où est donc passé, dans tout cela, le fameux « socialisme autogestionnaire » ?

Il n'est guère étonnant que le nouveau parti socialiste, en quête d'idées nouvelles ou qui paraissent telles pour parachever son ravalement, ne soit lui aussi déclaré partisan de l'autogestion. chevènement, secrétaire national et leader de l'aile « gauche », en a même fait un de ses thèmes de bataille préféré. l'autogestion apparaît ici comme une espèce de supplément d'âme qu'il faudrait ajouter à la conquête du parlement pour parvenir au socialisme véritable,

En fait la caractéristique commune des grandes organisations qui se réclament aujourd'hui de l'autogestion est qu'il s'agit d'organisations politiques ou syndicales qui s'appuient principalement sur des milieux de la petite bourgeoisie intellectuelle (étudiants, professeurs, avocats, etc...) ou des couches périphériques de la classe ouvrière (ingénieurs, techniciens, cadres, etc...) et qui mettent en avant les thèmes autogestionnaires pour combattre non seulement les organisations staliniennes et leur influence sur les couches les plus combatives de la classe ouvrière mais également, au travers elles, les idées fondamentales du communisme et du marxisme révolutionnaire.

Il ne s'agit plus dès lors pour nous d'un dialogue entre révolutionnaires mais d'un combat contre des organisations et des individus qui, par tout leur passé, par toutes leurs traditions, par toutes leurs aspirations, sont anti-communistes et se trouvent, avec armes et bagages, dans le camp de la bourgeoisie et de son État. D'individus et d'organisations à qui la bourgeoisie offrira demain, sans l'ombre d'une hésitation, la participation au pouvoir ou à la mangeoire étatique même si elle continue dans le même temps de la refuser aux staliniens. Et les militants révolutionnaires doivent dénoncer ce leurre opportuniste destiné à masquer la question fondamentale du pouvoir politique et de qui le détient. L'autogestion est de ce point de vue une façon comme une autre de détourner les travailleurs de leur tâche historique : renverser la domination de la bourgeoisie et construire leur propre État.

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