Sur la dégénérescence de la IVe Internationale : A propos d'un texte de « l'Avant-Garde Ouvrière » (section grecque du Comité International)01/02/19671967Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Sur la dégénérescence de la IVe Internationale : A propos d'un texte de « l'Avant-Garde Ouvrière » (section grecque du Comité International)

Dans notre contribution à la discussion préparatoire de la Conférence d'avril 1966 du Comité International, nous écrivions (Voix Ouvrière N° 56, 22 mars 1966) :

« La première tâche pour tous les militants qui participeront à cette reconstruction est indiscutablement un retour sur le passé de la IV° Internationale et sur les causes de sa dégénérescence....

Cette recherche est d'autant plus nécessaire que les organisations du Comité International proviennent de la IV° Internationale. Elles en ont partagé l'existence pendant de longues années. Les tares de la IV° Internationale, elles les portent en elles....

Ces organisations sont imprégnées de la politique pabliste : là aussi il leur faudrait un retour sur elles-mêmes et une révision sérieuse de toutes les analyses formulées par la IVe Internationale entre 1940 et 1953, et sur lesquelles les militants du CI se reposent bien souvent ».

Une des tares les plus graves du Comité International a été son incapacité à analyser les causes réelles de la dégénérescence de la IV° Internationale. Cette incapacité était déjà manifeste dans le texte préparatoire de la Conférence ( « Pour la reconstruction de la IVe Internationale » ) et dans le « Rapport sur la situation internationale et la reconstruction de la IVe Internationale » de l'OCI, la section française du Comité. Le manifeste de la Conférence Internationale publié à l'issue des travaux (La Vérité Ne 533) ne fait que confirmer cette incapacité. Dans ces trois textes, l'accent est mis principalement sur la crise de 1953 qui aboutit à la scission entre le Comité International et le Secrétariat International. Mais les textes officiels du CI et de ses organisations sont pratiquement muets sur toute la période antérieure. Le rapport de la section française y consacre une ligne et demie : pendant la guerre, l'enracinement de la IVe Internationale dans les masses « fut rendu encore plus difficile par les erreurs sectaires ou opportunistes d'organisations dépourvues de dirigeants expérimentés ».

Mais le rapport de la section française et la résolution finale de la conférence sont explicites sur cet « oubli ». Le texte de la section française énonce : « de 1950 à 1953, la section française a lutté pour le redressement de la IVe Internationale », et la résolution finale de la conférence affirme :

« La continuité historique de la IVe Internationale... a été maintenue depuis 1953 par le combat mené par les organisations trotskystes rassemblées dans le Comité International ».

Ainsi, le CI et ses organisations, qui n'ont lutté en tant que telles contre le révisionnisme pabliste que depuis 1953, cautionnent toute la politique antérieure de la IVe Internationale sinon jusqu'à cette date, du moins jusqu'en 1950.

Pourtant, lors de la Conférence, la section grecque du CI, « l'Avant Garde Ouvrière », soumit à la discussion un texte intitulé « La question de la guerre et le révisionnisme pabliste » qui semblait être un effort pour pousser plus loin l'analyse du « pablisme ». Mais, cette tentative tourna court. Le texte de la section grecque fut à peine discuté, et aucune des idées qu'il renfermait n'apparut dans la résolution finale.

Il ne pouvait en être autrement. En effet malgré ses nombreuses faiblesses et inconsistances, ce texte portait un coup sensible aux conceptions du CI sur la crise de la IVe Internationale.

 

Le chauvinisme au sein de la IVe Internationale

 

Le texte de la section grecque porte essentiellement sur les déviations nationalistes qui se firent jour au début de la guerre au sein de la IVe Internationale.

Nous citerons tout d'abord le point 6 de ce texte :

« Si le Secrétariat International condamna les « Trois Thèses » de la section allemande IKD, il le fit, non parce que cette dernière établissait comme tâche primordiale « la lutte contre l'hitlérisme » mais plutôt parce qu'elle divisait en étapes - d'une façon menchévique - les tâches de la « lutte contre l'envahisseur » des tâches de la révolution socialiste... De la même façon, notre section française déclara à la conférence de 1941 : « la nécessité de combiner la lutte implacable contre Hitler avec la politique de fraternisation avec les soldats allemands et de s'opposer à la politique de front national pour l'indépendance de la France »... « même comprenant la « fraternisation avec les soldats allemands » (cependant pas par la transformation conjointe de la guerre en guerre civile des deux côtés, mais pour la lutte « déterminée contre Hitler », c'est-à-dire contre l'ennemi capitaliste de « son propre » capitalisme), tout ceci n'était qu'une défense de sa « propre » patrie ».

Il n'est pas inutile de rappeler à ce propos ce que fut la politique nationaliste des sections allemande et française durant la IIe guerre impérialiste mondiale.

Les Communistes Internationalistes d'Allemagne (IKD) développèrent dans leurs « Trois Thèses », datées du 19 octobre 1941, une conception selon laquelle : « de quelque façon qu'on l'examine, la transition du fascisme au socialisme reste une utopie sans une étape intermédiaire qui fondamentalement est équivalente à une révolution démocratique ».

Ils écrivaient encore dans « De la Révolution européenne » (IVe Internationale Décembre 1945 - Janvier 1946) : « Le développement rétrograde du capitalisme mène à la destruction de l'indépendance nationale et des libertés démocratiques des plus importantes nations européennes. Dans ces circonstances, la lutte de classe doit échanger ses anciennes traditions pour de nouvelles méthodes. A la place du plus ou moins libre jeu de différentes forces sociales et politiques des vieilles démocraties, l'existence des partis politiques et des syndicats, nous trouvons maintenant un mouvement de libération national-démocratique englobant la population dans la lutte contre l'oppression nationale et politique... Les révolutionnaires devaient choisir : ou soutenir sans conditions ces mouvements, ou se retirer complètement de la vie politique ».

L'IKD donnait ainsi pour tâche au prolétariat non seulement d'abandonner tout programme de classe, mais de se joindre au choeur nationaliste, et si possible, d'en prendre la tête.

Quant à la section française, ses divagations « théoriques » ne furent pas moins aberrantes. Dans Le Bulletin du Comité pour la IVe Internationale (Ne 2 - 20 septembre 1940), on peut lire le rapport adopté à l'unanimité au « Comité Central du Comité pour la IVe Internationale » (ex-P0I). Un seul extrait de ce rapport donnera une idée de ce qu'étaient devenus ceux qui, plus tard, prétendront être les seuls tenants du trotskysme en France : « La bourgeoisie française s'est précipitée dans une impasse : pour se sauver de la révolution, elle s'est jetée dans les bras de Hitler. Pour se sauver de cette emprise, il ne lui reste plus qu'à se jeter dans les bras de la révolution. Nous ne disons pas qu'elle le fasse de gaieté de cour, ni que la fraction de la bourgeoisie capable de jouer ce jeu soit la plus importante : la majorité des bourgeois attend en secret son salut de l'Angleterre, une large minorité l'attend d'Hitler. C'est à la fraction française de la bourgeoisie que nous tendons la main ».

Nous avons publié dans la brochure « La Reconstruction de la IVe Internationale » des larges extraits de « La Vérité » clandestine, du même style.

Le texte de la résolution grecque déclare par ailleurs au point 5 :

« Quand Pablo écrivait dans son article « 20 ans de IVe Internationale » que « la première fois que nous eûmes à prendre position sur la question nationale pendant la guerre remonte à 1941 » et que ce fut en quelque sorte le résultat du fait de l'oppression nationale spécifique qui serait le résultat de l'asservissement de l'Europe par les Nazis et des débuts de la résistance de classe contre cette oppression », il admettait clairement que l'occupation créait une « question nationale », une « oppression nationale » spécifique dans l'ensemble de l'Europe. « La question nationale », une « oppression nationale » spécifique signifient une lutte non pour la libération de classe, pour la libération sociale, mais pour la libération nationale. A partir de là, la politique léniniste de défaite de « sa » patrie est abandonnée, et alors commencent la déviation pabliste et la trahison effective du défaitisme révolutionnaire ».

Et la résolution grecque ajoute au point 9 :

« Les positions de la Conférence Européenne (de 1944) « pour mettre fin à la guerre » et pour « le soulèvement révolutionnaire » bien que s'inspirant de la position correcte suivant laquelle « le prolétariat ne doit pas être pris au piège des slogans de la bourgeoisie et doit se préparer non à un soulèvement national mais à la révolution socialiste » glissait cependant subrepticement vers la conception de libération nationale comme quoi le prolétariat « ne doit pas rester indifférent à la lutte des masses contre l'oppression des impérialistes allemands » et elle proposait l'entraide au sein des « organismes » de la Résistance sous prétexte que nous devions participer au « mouvement des masses ».

Puis, plus loin, au point 10 :

« ... Le Secrétariat International pabliste, en trahissant ces principes léninistes... condamna les tendances de gauche de la IVe Internationale, et en particulier les trotskystes grecs pour leur « négation sectaire de l'existence d'une oppression nationale... »

Ainsi les camarades grecs critiquent tout d'abord un article de Pablo datant de 1958, puis la Conférence Européenne de 1944 et l'action du S.I. à cette époque.

Mais quelle fut la position de la IVe Internationale sur ce problème entre 1944 et 1953, date de création du CI ? Etait-ce le seul Secrétariat International qui condamna les tendances de gauche ? Nullement.

 

L'opportunisme de Pablo était celui de la IVe

 

Les positions que Pablo développa dans son article « 20 Ans de IVe Internationale » (et surtout dans la quatrième partie de cet article qui porte sur la période 1940-1944 - dans IVe Internationale N° 4 - Novembre 1958) étaient celles que l'ensemble de la IVe Internationale unifiée, et notamment les futures sections française, anglaise et grecque du CI, avaient adoptées et défendues depuis la fin de la guerre. (Ce sont également ces positions qui servirent de base lors de la formation du Parti Communiste Internationaliste, Section Française de la IVe Internationale de 1944, formation à laquelle nous refusâmes de participer sur ces bases-là).

La position opportuniste de la IVe Internationale sur la « question nationale » s'affirme dans tous les documents qu'elle a publiés depuis 1944. Et le silence du CI sur cet opportunisme est un silence complice.

Le numéro de décembre 45 - Janvier 46 de IVe Internationale se voulait une tribune libre et était entièrement consacré à « la Question Nationale en Europe ».

Bien que très diverses, les opinions qui s'y exprimaient avaient ceci en commun qu'elles rompaient toutes avec l'internationalisme et entérinaient la liquidation du trotskysme. Voici comme exemples des extraits de l'éditorial de ce numéro, puis de textes de Félix Morrow et de Marc Loris (sur la position de l'IKD voir plus haut) :

On pouvait lire dans l'éditorial :

« Le prolétariat révolutionnaire reconnaissait que l'occupation allemande était la cause d'une oppression nationale certaine et inscrivait dans son programme la revendication du droit de chaque peuple à disposer de lui-même.

Dans tous les pays occupés, grands ou petits, la bourgeoisie devait être considérée comme réactionnaire et incapable de mener une lutte pour l'indépendance nationale ayant été scindée en deux fractions liées chacune à l'un des deux grands clans impérialistes opposés ».

Félix Morrow écrivait lui, dans un article intitulé : « Nos divergences avec les Trois Thèses » :

« Notre opinion est celle des camarades des « Trois Thèses » sur ce premier point : il existe réellement une oppression nationale dans les pays occupés.

Nous disons que l'oppression nationale continuera en Europe quel que soit le camp impérialiste qui gagnera la guerre. L'occupation anglo-américaine de l'Europe constituera également une oppression nationale. Une victoire anglo-américaine n'apporterait pas cette oppression à l'Allemagne et à nos alliés seulement, mais nous croyons qu'elle maintiendrait l'oppression nationale de la France et des autres pays occupés pour écraser la révolution socialiste... (dans cette hypothèse il faudrait) « marquer la frontière de classe entre les nationalistes bourgeois et les travailleurs aspirant à la libération nationale.

Ce qui est réellement nouveau dans les pays occupés, c'est que le sentiment national des ouvriers et des paysans est en train de dresser leur classe plus violentent contre la bourgeoisie collaboratrice. L'oppression nationale a donné une nouvelle acuité à la lutte des classes ».

Enfin, Marc Loris écrivait dans l'article : « La Lutte Nationale en Europe » :

« Le fascisme est venu, maintenant c'est l'oppression nationale de 250 millions d'hommes dans ces pays où l'histoire avait, pour la plupart d'entre eux, résolu depuis longtemps ce problème....

Le sentiment national, longtemps monopolisé par la classe dirigeante, pour mieux assurer sa domination et étendre sa rapine, est maintenant un ferment révolutionnaire qui soulève les masses révolutionnaires contre l'ordre établi....

Mais après tout, l'appel à l'indépendance nationale ne peut-il servir d'instrument aux mains de l'impérialisme anglo-américain et de ses satellites pour enchaîner les peuples à la guerre impérialiste ?

Pour démontrer l'erreur de cet argument, il n'y a qu'à le retourner : si la revendication nationale est un atout dans les mains de l'impérialisme anglo-américain, alors, inversement, ignorer le problème national en Europe est un atout à l'impérialisme allemand ».

Cela se passe de commentaire !

Le 2e Congrès Mondial de la IVe Internationale qui se tint en 1948 allait définitivement entériner, par ses positions opportunistes, les déviations nationalistes qui, pendant la guerre, s'étaient manifestées au sein d'un certain nombre de sections. Les extraits suivants de « 10 années de combat », rapport d'activité du Secrétariat International adopté par le Congrès, en donneront quelques idées :

« c) Devant l'occupation de l'Europe par les Nazis et les réactions qu'elle profilait chez les masses, l'Internationale défendit le principe de la liaison de la lutte contre l'oppression nationale à la lutte pour la Révolution Socialiste...

d) Contre la marée de propagande chauvine qui inondait le monde entier, les trotskystes maintinrent levé le drapeau de l'Internationalisme Révolutionnaire... »

Plus loin, après avoir reconnu que :

« La pression de la guerre et de l'occupation de l'Europe par les Nazis désorientèrent au début complètement la direction du mouvement trotskyste français d'avant-guerre. Quelques-uns désertèrent l'organisation et d'autres abandonnèrent toute activité politique. Parmi ceux qui restaient, des camarades dirigeants développèrent des positions représentant dans leur essence un retrait complet des positions révolutionnaires de la IVe Internationale... «

Le rapport ajoutait cependant dans le chapitre : « La Question Nationale pendant la Guerre » :

« Il s'agissait de combiner organiquement les revendications nationales des masses au programme socialiste prolétarien. Les sections ou les tendances qui hésitèrent à prendre audacieusement l'initiative d'inscrire dans leur programme la lutte pour les revendications nationales ou qui montrèrent leur incapacité à le faire, à organiser cette lutte et à participer au mouvement « national » des masses (Grèves, armées de partisans, insurrection du type de celle qui eut lieu en Grèce en décembre 1944) commirent de graves erreurs sectaires qui pesèrent sur leur développement (Grèce) ».

.........

« Aussi erronée fut l'attitude des sections ou tendances qui conçurent la lutte pour notre programme socialiste et révolutionnaire combiné, y compris les revendications nationales, comme une lutte par étapes : une première étape « nationale et démocratique » qui ouvrirait la voie à une seconde étape « socialiste et prolétarienne ».

Telles étaient les thèses de l'IKD Du même ordre était le mot d'ordre d' » insurrection nationale » préconisé par le POI français. Ces mêmes tendances favorisèrent la coopération et même la participation politique de nos sections aux organismes dirigeants de la « Résistance » qui étaient dominés par la bourgeoisie et la bureaucratie stalinienne travaillant conjointement à escroquer au profit de la guerre impérialiste le réel mouvement d'opposition des masses contre l'occupation ».

Les mêmes tendances furent aussi en faveur d'un front unique sur la base d'une plate-forme « nationale » et « démocratique » avec la partie « résistante » de la bourgeoisie (Trois Thèses - Politique du POI en France 1940-42). L'oppression nationale subie pendant l'occupation ne prit pas fin avec la défaite allemande. Les vainqueurs de la guerre impérialiste, alliés et bureaucratie stalinienne, établirent leur propre forme spécifique d'oppression des pays vaincus et autres. Ceci démontra une fois de plus que la lutte contre l'oppression nationale et pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est indissolublement liée à la lutte contre le régime capitaliste et pour les États-Unis d'Europe et du Monde ».

Mais si la section grecque du CI ne parle pas de tout cela, et en particulier du 2e Congrès Mondial, c'est que finalement ces exemples vont à l'encontre de sa conclusion. Le texte déclare en effet au point 13 :

« La IIIe Internationale mourut en 1933 et fut dissoute formellement en 1943. Mais la IVe Internationale basée sur les idées trotskyste et le Programme de Transition toujours actuels n'est pas morte. Pendant la guerre elle subit une profonde transformation, c'est-à-dire que deux tendances fondamentales s'y dessinèrent. La tendance opportuniste de droite pabliste dégénéra de plus en plus au cours de l'évolution du mouvement de la IVe Internationale. La tendance de gauche, maintenant en vie les traditions trotskyste dans une lutte constante contre le révisionnisme, est actuellement groupée autour du CI qui a pour tache de devenir l'axe central pour la reconstruction du mouvement ouvrier trotskyste mondial ».

Dans son texte la section grecque fait des efforts méritoires mais peu convaincants pour démontrer qu'une tendance de gauche est apparue durant la guerre au sein de la droitière IVe Internationale et que depuis cette tendance a engagé « une lutte constante contre le révisionnisme ». Mais comment s'exprima cette tendance entre l944 et 1953 ? Dans quels textes ? Quelle lutte livra-t-elle au 2e Congrès ? Qui comprenait-elle avant 1953 ?

Dans sa résolution la section grecque ne répond à aucune de ces questions. Et à notre connaissance il n'existe aucun document politique de cette « tendance de gauche ».

 

Une variante du « pablisme » : le Comité International

 

Le CI quant à lui est plus prudent et préfère jeter un voile pudique sur l'activité passée des sections qu'il regroupe. Pour lui la lutte contre le révisionnisme ne commence qu'en 1953. Il ne tient nullement à aborder le délicat problème de la période antérieure.

Mais peut-être le CI se trouve-t-il en désaccord avec sa section grecque sur l'analyse de cette période et reprend-il à son compte sans oser l'affirmer publiquement l'argumentation de Pablo sur la question nationale ? La politique de la section grecque entrerait alors dans la catégorie des « erreurs sectaires » dénoncées sans autres explications par le texte préparatoire de la section française.

Quelle que soit cependant l'explication possible de son silence, le Comité International s'est montré jusqu'à ce jour incapable d'aborder avec sérieux ce problème.

Les camarades du CI avaient la prétention non seulement de contribuer à la reconstruction de la IVe Internationale, mais d'en assumer la direction. Mais cette reconstruction exige l'analyse approfondie et honnête des errements passés de la quasi-totalité du mouvement trotskyste et de sa direction officielle.

Le refus du CI d'aborder une question aussi essentielle que celle des prises de positions nationalistes de la IVe Internationale est la preuve d'une incapacité politique grave. En adoptant l'attitude d'éluder les problèmes au lieu de les résoudre (car la question du chauvinisme dans le mouvement trotskyste n'est pas le seul problème resté sans réponse), le CI se place de fait à l'écart de la reconstruction de la IVe Internationale et prouve que la seule continuité dont il est en droit de se revendiquer est celle de l'organisation pabliste.

Partager