Lutte ouvrière dans la campagne présidentielle17/09/20162016Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/2016/09/178.jpg.484x700_q85_box-0%2C0%2C1383%2C2000_crop_detail.jpg

Lutte ouvrière dans la campagne présidentielle

Lutte ouvrière présentera à l’élection présidentielle d’avril-mai 2017 la candidature de Nathalie Arthaud.

Depuis 1974, notre organisation est présente dans toutes les élections présidentielles. De 1974 à 2007, Lutte ouvrière était représentée par Arlette Laguiller, et en 2012 par Nathalie Arthaud.

Le contexte politique a connu bien des changements depuis notre première candidature. Les conditions légales pour être présent à l’élection présidentielle ont été également modifiées, et pas dans le bon sens.

Si, en 1974, il suffisait pour pouvoir se présenter d’avoir le parrainage de 100 élus, la loi en exige aujourd’hui 500. Diverses autres modifications concernant la procédure de parrainage, adoptées en avril dernier, ont toutes pour objectif de rendre les candidatures des courants minoritaires plus difficiles. À cela s’ajoutent les pressions des appareils des grands partis sur les élus pour les décourager de signer pour des candidats minoritaires.

Grâce au sens démocratique d’élus, pour ainsi dire exclusivement des maires de petites communes, et grâce à leur courage pour résister aux pressions, nous avons pu jusqu’à présent surmonter ces obstacles. Nous avons bon espoir qu’il en sera ainsi pour la prochaine élection présidentielle.

En nous présentant systématiquement, nous respectons une tradition solidement établie dans le mouvement communiste révolutionnaire. Tradition qui nous sépare d’autres courants révolutionnaires, anarchistes ou ultragauches, qui rejettent la participation aux élections.

Tout en combattant dans la classe ouvrière « les préjugés démocratiques bourgeois et parlementaires » – à plus forte raison, l’électoralisme –, Lénine résumait cette tradition dans une formule lapidaire : « La participation aux élections parlementaires et aux luttes parlementaires est obligatoire pour le parti du prolétariat révolutionnaire. »

Dans les périodes révolutionnaires, où la mobilisation fait surgir des organisations démocratiques de classe, comme les conseils ouvriers, la participation aux élections de la bourgeoisie devient une question tactique :  présence ou boycott (voir l’attitude de Lénine par rapport aux élections pour la Douma pendant les différentes phases de la révolution de 1905). Mais en dehors de ces périodes exceptionnelles, les campagnes électorales font partie des combats politiques qu’une organisation communiste révolutionnaire se doit de mener. Elles lui offrent l’occasion de défendre devant un public plus large que d’ordinaire son programme et des positions correspondant aux intérêts politiques de la classe ouvrière. Elles l’amènent à affronter les différents partis de la bourgeoisie sur ce terrain. C’est aussi un moyen de vérifier l’écho que ces positions trouvent dans l’électorat ouvrier et plus largement dans les classes populaires. Les élections sont un thermomètre, disait Lénine en son temps.

Elles ne sont cependant pas un instrument de mesure passif. Elles donnent à l’électorat la possibilité d’exprimer un choix. En comparaison avec d’autres élections en France, l’élection présidentielle a l’avantage de permettre cela à l’échelle de l’ensemble du pays.

Nous ne discuterons pas ici de la valeur toute relative de cette indication-là. Toute une partie de la classe ouvrière, les travailleurs étrangers, n’ont pas le droit de vote, et cela suffit pour que le reflet électoral de l’état d’esprit, du niveau de conscience politique des exploités soit largement déformé.

Bien sûr, chaque élection présidentielle ayant eu lieu dans un contexte politique concret, nos axes électoraux, notre ­argumentation étaient liés à ces circonstances. Nous sommes cependant intervenus dans toutes les élections en tant que communistes révolutionnaires et pour défendre une politique de classe.

En 1974, vu l’état d’arriération politique de la France, ce qui a surtout marqué dans notre première participation est qu’Arlette Laguiller était la première femme et la première travailleuse candidate à une élection présidentielle. Qu’une femme se présente dans cette « République d’hommes », comme disait alors Arlette Laguiller, était inédit.

Notre camarade n’avait pas même besoin de reprendre le langage des féministes bourgeois. Sa simple présence était la démonstration de la différence entre un courant communiste et le personnel politique de la bourgeoisie qui, outre le fait de défendre un système social basé sur l’exploitation, affichait sa misogynie comme bien d’autres saletés réactionnaires.

Le caractère de classe de notre présence

Nous avons toujours refusé de noyer le caractère de classe de notre candidature dans un magma de revendications et d’objectifs divers émanant de diverses catégories d’opprimés, même lorsque ces objectifs et ces revendications étaient tout à fait légitimes.

Nous avons eu cette discussion dans le passé, notamment avec des courants qui, comme nous, se revendiquaient du trotskysme à l’époque et qui mettaient en avant les préoccupations, les revendications de différentes catégories, tantôt les prisonniers et leurs conditions de détention, tantôt la situation des minorités sexuelles persécutées, tantôt la solidarité avec tel peuple opprimé. Tout en partageant la solidarité avec un grand nombre de ces combats, nous ne voulions pas que l’exploitation de la classe ouvrière n’apparaisse que comme une de ces causes parmi d’autres.

Pour une raison fondamentale : nous ne voulions pas nous poser en représentant d’aucune de ces catégories opprimées spécifiques, mais en représentant de la conscience de la classe ouvrière. L’avenir de la société et toutes les formes d’oppression qui en découlent dépendent en dernier ressort de la capacité du prolétariat de renouer avec sa perspective historique, qui est le renversement de l’ordre capitaliste.

Un parti ouvrier communiste révolutionnaire prendrait en charge la plupart de ces combats en les intégrant, lorsque cela serait possible, dans le combat fondamental du prolétariat pour son émancipation. Il n’y aurait alors ni ambiguïté ni subordination à des courants qui, tout en combattant sur le terrain de ces oppressions, s’intègrent dans la société capitaliste.

Nous n’en sommes pas là. Pour une organisation qui n’est pas encore sérieusement implantée dans la classe ouvrière, avec ce que cela implique de crédit et d’influence politique, il est vital de rester sur le terrain de classe si elle veut gagner du crédit sur cette base.

À bien plus forte raison, il ne faut pas que le choix du « camp des travailleurs » soit sacrifié à l’alignement derrière des hommes politiques de la bourgeoisie, fussent-ils à la gauche de la gauche.

La fidélité aux idées de lutte de classe, la volonté de « faire entendre le camp des travailleurs », qui ont caractérisé toutes nos campagnes électorales à l’élection présidentielle, ont permis que s’affirme au fil des ans un courant politique qui se retrouve dans cette idée. Il se reflète de manière variable dans nos résultats électoraux. Suivant le contexte du moment, une partie de ceux qui ont voté pour notre candidate a voté pour d’autres raisons que cet axe fondamental de nos interventions électorales. Mais, par moments hétérogène et de toute façon minoritaire, ce courant existe et s’affirme.

L’élection présidentielle de 2017

La prochaine élection présidentielle a en commun avec les précédentes de voir s’affronter des hommes politiques dont l’ambition est de gouverner le pays dans le cadre de la société capitaliste, c’est-à-dire pour le compte de la bourgeoisie. Elle a aussi en commun avec toutes les élections antérieures dans le cadre de la Ve République que les diverses opinions susceptibles de s’exprimer au premier tour sont élaguées, filtrées, canalisées, pour aboutir à un deuxième tour où sera choisi celui qui opprimera le peuple pour le compte de la bourgeoisie.

Ce qui a cependant changé au fil du temps, et surtout au fil des années passées au gouvernement par les partis de gauche, c’est leur déconsidération aux yeux de l’électorat populaire, dont les votes leur ont permis d’accéder à la présidence de la République ou au gouvernement, avec Mitterrand, Jospin et enfin Hollande.

Cette gauche institutionnelle qui, au gouvernement, a toujours servi la grande bourgeoisie, mais dont l’électorat se recrutait pour l’essentiel parmi les salariés, est aujourd’hui déconsidérée et rejetée par une partie de ses électeurs. Le fait que le président sortant non seulement n’ait aucune chance d’être reconduit mais qu’il n’arrive dans les sondages qu’en quatrième position n’est qu’un pâle reflet du dégoût, voire de la haine que le pouvoir socialiste inspire même dans ce qui fut une partie de son électorat traditionnel.

Les illusions suscitées par Mitterrand avant son élection en 1981, après de longues années de pouvoir de la droite, n’ont rien de comparable avec le rejet de Hollande après cinq ans de présidence. La différence n’est pas dans les personnalités respectives des hommes, et encore moins dans la nature de classe de leur politique.

La différence est, en revanche, importante entre les soutiens et les agents électoraux respectifs des deux hommes parmi les travailleurs. Mitterrand avait été élu pour une large part grâce à l’électorat ouvrier. À cette époque, le PCF était encore puissant, avec de nombreux militants dans la classe ouvrière. Ils s’étaient faits les rabatteurs de voix pour cet homme politique de la bourgeoisie parmi les plus usés de la IVe République.

Après cinq ans de pouvoir marqués par sa politique anti­ouvrière, Hollande n’a plus cette capacité de semer des illusions dans les classes populaires. Même en 2012, son élection était surtout due au rejet de Sarkozy.

Et Hollande ne peut plus compter sur le PCF pour lui fournir des agents électoraux parmi les travailleurs. Le PCF lui-même a perdu du crédit dans la classe ouvrière, précisément en raison de sa subordination à Mitterrand et à sa politique. Sa capacité d’influencer l’électorat ouvrier n’a plus grand-chose à voir avec celle qu’il avait alors.

Après avoir contribué à l’élection de Hollande, le PCF l’a ménagé pendant la première partie de sa présidence, par l’intermédiaire de ses militants présents dans la CGT. Il a fini par s’en démarquer pour se placer dans une semi-opposition.

Aujourd’hui, ce n’est cependant pas la stratégie électorale du PCF qui a changé, mais ses moyens pour la mettre en œuvre. La direction du PCF avait usé à l’époque de toute son influence dans la classe ouvrière pour faire élire Mitterrand, en combattant avec hargne tous ceux qui dénonçaient alors le passé politique de ce dernier. Elle n’a plus les mêmes possibilités aujourd’hui. À une politique aux conséquences catastrophiques pour la classe ouvrière a succédé le spectacle dérisoire d’un PCF à la recherche d’un candidat qui voudrait bien de lui comme marchepied.

Une évolution générale vers la droite

La débandade électorale annoncée de Hollande et le discrédit du PS se produisent cependant dans le contexte d’une évolution vers la droite. L’électorat populaire est déboussolé, sans repère. Au mieux, il se détourne de la politique et, aux élections, se réfugie dans l’abstention. Au pire, il regarde vers Marine Le Pen car « on ne l’a encore jamais essayée ». C’est une façon de rejeter les partis de l’alternance « qu’on n’a que trop essayés ». Cette évolution compromet de plus en plus l’alternance droite-gauche, qui est depuis un demi-siècle l’essence de la démocratie parlementaire bourgeoise en France.

C’est cette alternance moribonde qu’essaient de ressusciter tous les grands partis de la bourgeoisie et leurs candidats. Ceux de la droite, pour prendre la place d’une gauche rejetée. Ceux de la gauche, au-delà des dissensions internes entre concurrents plus ou moins compromis par les années Hollande, pour tenter de survivre. Leur seul argument électoral est qu’avec la droite, ce sera pire.

Le Front national a été jusqu’à présent exclu de l’alternance droite-gauche au niveau gouvernemental. Cette exclusion, venant en l’occurrence de la droite traditionnelle, a des raisons qui tiennent à l’histoire politique de la France. Dans un certain nombre de pays européens, des partis d’extrême droite du même type que le FN ont été ou sont encore associés au pouvoir gouvernemental, en alliance avec la droite classique, voire avec le PS comme il arrive de temps en temps en Autriche, par exemple.

En France, de cet ostracisme dont il est victime de la part des autres partis de la bourgeoisie, le FN a su forger un argument électoral. Son rejet de l’alternance droite-gauche est devenu une qualité aux yeux d’une partie croissante de l’électorat précisément parce qu’elle-même rejette les partis de l’alternance.

Il faut remarquer qu’à sa façon, un Macron, bien qu’il soit un pur produit du système, essaie de s’appuyer sur la même évolution de l’électorat. Bien que leurs cheminements respectifs soient différents, l’ambition politique du jeune banquier ressemble à celle de l’amuseur public Beppe Grillo, en Italie, au moins en ceci que les deux prennent leurs distances avec l’opposition droite-gauche.

En réalité, tout en se présentant comme un parti anti­système, le FN fait à la bourgeoisie une offre politique susceptible de remplacer l’alternance traditionnelle. À l’opposition gauche-droite, se substitue au fil des élections celle entre d’une part les anciens partis de l’alternance, gauche et droite confondues, et d’autre part le FN.

Les élections ne peuvent servir de soupape de sécurité qu’en offrant aux mécontents de la politique gouvernementale l’illusion qu’ils peuvent en changer en votant pour ceux qui sont dans l’opposition.

Tant qu’il reste un parti d’extrême droite jouant le jeu parlementaire, le FN peut se révéler en sauveur du parlementarisme bourgeois. Cette nouvelle alternance qui se dessine d’élection en élection, et s’est concrétisée en particulier lors des élections régionales de 2015, se produit cependant sur fond d’évolution réactionnaire et reflète un glissement de plus en plus à droite de la vie politique dans le pays.

Pour la bourgeoisie, le front républicain de fait qui s’est opposé au FN lors du deuxième tour des élections régionales de décembre dernier impliquait la subordination des partis de gauche à la droite. Le Parti socialiste comme le Parti communiste ont apporté leur contribution à ce que, à la rivalité entre la gauche et la droite, se substitue la rivalité entre la droite et l’extrême droite.

Si Juppé sort victorieux de la primaire de la droite et si le deuxième tour de l’élection présidentielle l’oppose à Marine Le Pen, il n’est pas difficile de prévoir le choix d’une grande partie de la gauche réformiste, PCF compris. Qu’on se souvienne du vote Chirac en 2002 !

Alors même que ni la droite ni la gauche n’ont encore désigné leur candidat, on sait déjà autour de quel axe se déroulera leur campagne électorale. Le quotidien de droite Le Figaro a titré récemment : « Le terrorisme au cœur de la bataille droite-gauche ». Au temps de l’alternance triomphante, les deux blocs cherchaient à se distinguer l’un de l’autre, au moins dans les mots, chacun allant dans le sens des préoccupations du gros de son propre électorat, tout en se préparant à gouverner, l’un comme l’autre, pour le compte du grand patronat et des financiers. Même ces subtiles distinctions passent maintenant au second plan. Les vedettes de la droite comme celles de la gauche nourrissent cette immense supercherie qui consiste à réduire les problèmes d’une société de 65 millions d’individus à la « menace terroriste ».

Ce faisant, elles se retrouvent sur le même terrain que le FN. Celui-ci peut se vanter non seulement d’avoir imposé aux grands partis ses thèmes électoraux, mais aussi de les avoir entraînés dans la même démagogie nauséabonde, xénophobe, chauvine, anti-immigrés qui pourrit toute la vie sociale.

À en juger par sa dernière prestation à la salle Wagram, le 8 septembre dernier, Hollande tente de rebondir en se posant en défenseur de la démocratie et de la République face au terrorisme, en gommant de son discours tout ce qui est social et même sociétal. Le fait-il dans l’espoir que sa cote remonte au point de l’inciter à se présenter sans encourir le risque de se ridiculiser ? Le fait-il pour préserver un avenir au PS et tenter d’empêcher qu’il soit déchiré par une multitude de rivalités ?

Tel est le contexte politique dans lequel se situent les prochaines élections.

Faire entendre le camp des travailleurs

Nous nous présenterons comme dans le passé au nom des intérêts politiques à court et à long terme de la classe ouvrière. Et le premier de ces intérêts politiques est précisément de s’affirmer comme une classe sociale aux intérêts politiques opposés à ceux de la bourgeoisie. Ce qui implique de s’opposer à tous les candidats déjà en lice ou à venir qui se placent sur le terrain de la société capitaliste, quelle que soit l’étiquette politique, gauche, droite ou extrême droite, qu’ils arborent pour attirer leur électorat. Mais cela implique tout autant de s’opposer à tous ceux qui prétendent ressusciter la gauche.

Dans une préface à l’édition américaine de La situation de la classe laborieuse en Angleterre, écrite en 1887, Engels décrit ainsi l’évolution de la conscience de la classe ouvrière, évolution à laquelle il a tant participé au côté de Marx : « Dans les pays européens, il a fallu à la classe des travailleurs des années et encore des années pour comprendre pleinement qu’elle forme une classe distincte et, dans les conditions existantes, une classe permanente de la société moderne.

Et il lui a fallu de nouvelles années encore pour que cette conscience de classe l’amenât à se former en un parti politique distinct, indépendant et ennemi de tous les anciens partis politiques formés par les fractions diverses de la classe dominante. »

Ce texte, qui résumait les progrès accomplis à l’époque grâce à des décennies de luttes, de combats politiques, de tâtonnements et de progrès de la conscience de classe, apparaît aujourd’hui comme une indication du chemin à prendre. Ce constat rappelle les conséquences catastrophiques sur le mouvement ouvrier de la faillite et de la trahison de la social-démocratie d’abord, de la dégénérescence stalinienne ensuite. La « crise de la direction révolutionnaire » dont parlait Trotsky en 1938 n’a toujours pas été résolue.

Mais, malgré le travail de démolition de la social-démocratie et du stalinisme sur la conscience de la classe ouvrière, l’histoire ne repart pas complètement de zéro.

L’évolution du capitalisme n’a pas supprimé l’opposition entre la classe capitaliste et la classe ouvrière. Au contraire, elle l’a exacerbée. Pas seulement dans le domaine économique, où la contradiction est plus flagrante que jamais dans le passé entre les possibilités de la société de dominer sa vie économique et son incapacité à le faire. Tous les autres domaines de la vie sociale montrent des signes de pourriture, de recul vers la barbarie.

Voilà pourquoi il est essentiel pour l’avenir de la société que les idées surgies de l’expérience des combats passés de la classe ouvrière ne disparaissent pas et s’affirment.

L’existence d’un courant qui préserve cet héritage est précieuse pour l’avenir. Aussi minoritaire qu’il soit, surtout mesuré avec un instrument aussi peu fiable que sont les élections, il n’en représente pas moins les espoirs des milliers de femmes et d’hommes qui partagent les idées d’émancipation sociale, de rejet de la société capitaliste d’aujourd’hui, et qui tiennent à affirmer qu’ils appartiennent au « camp des travailleurs ». Ils participent, ne serait-ce que passivement, à la transmission de la tradition communiste révolutionnaire et à sa permanence dans la vie sociale et politique, à contre-courant de l’évolution réactionnaire de celle-ci.

Nul ne peut prédire aujourd’hui par quelle voie se reconstruira un véritable parti communiste révolutionnaire, capable de regagner à ces idées une partie significative des masses ouvrières. La seule certitude est que cette histoire encore à écrire ne sera pas purement électorale. Elle passera par des luttes à travers lesquelles la classe ouvrière retrouvera confiance en elle-même et en sa capacité à se mobiliser pour défendre ses intérêts de classe. Les forces nécessaires à la construction d’un parti communiste révolutionnaire surgiront de la classe ouvrière elle-même. C’est seulement alors, en intervenant dans la vie politique sur la base de ses intérêts de classe, que la classe ouvrière renouera avec sa perspective historique : détruire l’organisation capitaliste de la société au profit d’une société sans classes et sans exploitation.

15 septembre 2016

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